Commentaire de Fantasio par Alfred de Musset

Commentaire

Fantasio est une comédie théâtrale écrite par Alfred de Musset, parue

en 1833. Dans cette comédie, le Prince doit épouser la princesse

Elsbeth, auprès de laquelle il passe pour un sot. Il décide donc

d'échanger ses habits avec ceux de son aide de camp Marinoni, pour

pouvoir approcher la princesse sans être reconnu. Malheureusement,

rien ne va se passer comme il l'avait prévu. Dans ce développement

nous allons voir ce que provoque le changement de costume dans la

relation qu'entretiennent le Prince et le valet, comparément à

d'autres oeuvres théâtrales connues. Ensuite, nous allons voir

comment le changement de costume permet à l'auteur de critiquer la

société de l'époque en se servant du comique. Pour étudier ces sujets,

nous allons traiter la scène 3 de l'acte II de l'oeuvre.

Comme nous l'avons vu dans l'introduction, le Prince échange ses

habits avec ceux de son aide de camp Marinoni pour approcher la

Princesse Elsbeth qui le considère alors comme un sot.

Malheureusement, l'usage de cette ruse n'a pas eu l'effet escompté. Si

la princesse venait à savoir la vérité sur les agissements de ce dernier,

la considération qu'elle lui porte pourrait s'envenimer. Dans de

nombreuses oeuvres théâtrales, le valet est pour son maître un

confident. Outre le fait que le valet soit présent pour faire tout ce que

demande son maître, sans contestation et sans mépris, dans ces

oeuvres, le valet est également présent pour donner des conseils

avisés. Dans la réalité, les valets des rois ou des princes étaient

malmenés et presque maltraités. Ils ne servaient qu'à faire les sales

besognes et aux yeux des nobles, que ce soit leurs propres maîtres ou

des personnes extérieures, les valets n'avaient aucune valeur. Bien

souvent, les valets étaient issus de familles pauvres. Dans la scène 3

de l'acte II de Fantasio, le Prince repproche à son valet d'avoir fait

preuve de négligence et d'avoir entasser "bêtises sur bêtises" car ce

dernier a joué son rôle avec sérieux et authenticité comme il lui était

demandé de le faire, mais malheureusement aux dépens du Prince.

Bien que ce soit lui qui ait ordonnée à son aide de camp d'endossé le

rôle de ce personnage. Le changement de costume entre les deux

personnages inversent les rôles. Chacun doit agir comme l'autre le

ferait. Par conséquent, le Prince reçoit les ordres et Marinoni les

donne. Lors du changement de costume, le Prince n'avait pas prévu

que les autres personnes changeraient de comportement envers lui.

Son but était seulement de passer inaperçu. Seulement, il n'avait pas

pensé au fait que, en changeant de tenue et donc en endossant un

nouveau rôle, les regards et comportements d'autruis changeraient

relativement à ce qu'ils voient. "Vous m'ordonnez de prendre votre

nom et de me comporter en véritable prince de Mantoue. Puis-je

empêcher le roi de Bavière de faire un affront à mon aide de camp ?"

Le Prince se sent offensé et humilié par les propos du roi de Bavière

et ceux de Marinoni. En effet, Marinoni a traité le Prince

"[d']impertinent en présence de toute la cour, parce que [ce dernier

a] voulu baiser la main de la princesse". Dans cette scène, le prince

passe pour un enfant capricieux qui n'a pas eu ce qu'il désirait. Les

termes qu'il emploie contre son valet comme "tu es un maître butor"

ou encore "maraud" nous laissent penser que le ton de sa voix passe

par l'agacement et l'exacerbation. Malgrès le fait que ce soit lui-même

qui ait décidé de changer de costumes avec son valet et de changer

également de comportement, il veut toujours avoir le contrôle sur

son aide de camp et sur les autres personnages. Il a refusé d'assumer

les conséquences qui découlent de ce changement, et donc, il rejette

la faute sur Marinoni. Cependant, après une écoute des conseils sages

et avisés de ce dernier, le Prince décide de continuer ainsi, et se

ravise quand à l'idée de reprendre son idendité. Face aux caprices du

Prince, Marinoni fait preuve de sagesse et de calme pour tenter

d'apaiser la situation. Il essaie de faire comprendre au Prince qu'il

agit sous ses ordres : "Si mon souverain l'exige, je suis prêt à mourir

pour lui". Le valet est d'une fidélité sans faille enver son maître. Après

de longues réflexions de la part du Prince, le valet arrive à faire

entendre raison au Prince.

Grâce à ce changement de costume, l'auteur peut critiquer la société

de l'époque en ayant des aspects comiques mais aussi satiriques.

Comme le comportement du Prince à l'égard de son valet.

À la base, le Prince de Mantoue porte des habits typiques de la

royauté et de la noblesse. Il est donc très simple de le reconnaître

grâce à ses habits, même si l'on ne connaît pas son visage. Il est vrai

qu'à cette époque, on se fiait aux habits que portaient les persones

pour savoir à quel rang elles appartenaient. Selon si les costumes

étaient brodés avec des fil d'or ou s'ils étaient faits avec de simples

tissus salits avec le temps. Si un noble croisait une personne vêtue de

haillon, elle ne lui adresserait même pas un regard. Il est connu qu'à

cette époque, seuls les