Comédie humaine

I – Le titre :

• Dès 1833, Balzac a l’idée de regrouper ses œuvres dans une structure d’ensemble sous le titre Etudes de mœurs au XIXè siècle, qui comprendraient les « Scènes de la vie privée », les « Scènes de la vie de province, les « Scènes de la vie parisienne » et enfin les « Scènes de la vie de campagne ».

• 1834 : titre : Etudes sociales

• 1839 : Le titre apparait pour la première fois dans une lettre adressée à son éditeur, Jules Hetzel. Titre nouveau qui remplace celui d'Études sociales envisagé en 1834. Il avait songé un instant à nommer son ouvrage la Diabolique Comédie du sieur Balzac.

• 1841 : l’acte de naissance de la CH, par un contrat avec les éditeurs Hetzel, Paulin, Dubochet et Furne. Balzac obtient alors la publication de ses œuvres complètes (depuis 1830) : 17 volumes illustrés regroupés en 3 sections (Etudes de mœurs, études philosophiques et études analytiques), précédés de l’Avant-propos.

Ce titre l'inscrit dans deux traditions :

• Pendant de La Divine Comédie de Dante, poème composé entre 1307 et 1321 (un des plus importants témoignages de la vie médiévale.) où la thèse théologique est remplacée par la thèse sociale.

• Comédie qui dénonce les travers humains : Castigatridendo mores = corrige les mœurs en riant (formule du poète Jean de Santeul [1630-97] à propos de la Comédie).

D'où rapport avec les types de Molière: un Rastignac, un père Goriot... (Antonomases, nf, du grec « anti », « contre », et « onoma », « nom », cas particulier qui consiste à employer un nom propre à la place d’un nom commun, un « rastignac »= un ambitieux ; peut être l’inverse).

Rapport avec genre du théâtre : structure scènes, accès aux coulisses et au devant de la scène = Teatrum mundi.

II – Objectif : peindre la société contemporaine :

Veut peindre l'ensemble de la société contemporaine.

« Ainsi est une œuvre d'art. Elle est, dans un petit espace, l'effrayante accumulation d'un monde entier de pensées, c'est une sorte de résumé. » (Balzac, « Des Artistes », La Silhouette, 11 mars 1833).

Préface de La Peau de chagrin (1831) : « L'art littéraire, ayant pour objet de reproduire la nature par la pensée, est le plus compliqué de tous les arts. […] Les idées comprennent tout : l'écrivain doit être familiarisé avec tous les effets, toutes les natures. Il est obligé d'avoir en lui je ne sais quel miroir concentrique où, suivant sa fantaisie, l'univers vient se réfléchir. »

 Œuvre comme reflet et