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Democratie en afrique : mythe ou realite

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a été marqué par des violations répétées des droits de l'homme et des assassinats politiques, a été réélu à la tête du pays en décembre 2005. Ce scrutin, comme on peut s'en douter, a été entaché par de nombreuses irrégularités.

Les hommes forts d'Afrique utilisent presque la même méthode pour se faire des résultats aux présidentielles. Quelques semaines avant ces élections, le Président gabonais, par l'entremise de ses services, avait procédé à de nombreuses intimidations (interdiction de sortie du territoire pour certains opposants, confiscation de passeport pour d'autres) et arrestations parmi les membres de l'opposition. Certains candidats ont même été empêchés de se présenter devant les électeurs. Pendant la compagne présidentielle, les candidats de l'opposition ont connu plusieurs entraves qui les ont empêchés soit de circuler librement sur toute l'étendue du territoire soit d'organiser des réunions politiques. Le PDG, parti du Président Bongo, a monopolisé les médias publics en violant les dispositions légales qui garantissaient indistinctement aux candidats l'accès libre et égal aux médias de l'Etat.

Tout est mis en oeuvre pour consacrer le pouvoir du plus fort, par le plus fort et pour le plus fort qui ne ménage aucun effort pour asseoir son autorité.

Au Zaïre par exemple, le défunt Président Mobutu a eu recours à l'épuration ethnique ou la traque dans une province donnée des citoyens non-originaires en vue de les empêcher d'exprimer leur opinion. L'instauration d'un climat d'émeutes pour intimider les populations d'une région peu favorable au régime en place de voter massivement, l'élimination par des moyens législatifs des adversaires aux origines douteuses, les violations des libertés publiques et l'arrestation des adversaires politiques, la confiscation, pour sa compagne, des médias et des finances publiques par le candidat sortant, référendum et recensement truqués ? Ce sont là les ressources stratégiques dont se servent les dictateurs africains aux allures de démocrates.

Le pouvoir sensé revenir au peuple lui est arraché par ceux qui détiennent les moyens de contrainte : les forces de défense et de sécurité (armée, police), les finances de l'état (achat des consciences) et l'intelligence. Ces derniers confisquent la « souveraineté » populaire, désignent les animateurs des divers échelons du pouvoir. Il va de soi que ces derniers exerceront ce pouvoir sans entrave aux intérêts de leurs bienfaiteurs. Le peuple dans tout cela n'y trouvera aucun compte. Sa souveraineté primaire n'est plus qu'escroquerie. Il n'a pas délégué les animateurs et ceux-ci ne lui rendent pas de compte. Le peuple n'a en sa main aucun moyen de contrôle ou de contrainte.

Au Gabon où le pouvoir a été pris et maintenu par la « ruse » et la « force » avec la complicité de « l'extérieur », l'autorité suprême se maintient au pouvoir en truquant la forme des élections et leurs résultats, le peuple est impuissant. Monsieur Bongo qui est au pouvoir depuis 41 ans n'a aucune envie d'être contrôlé par le peuple. Il n'accepte pas les critiques fussent-elles constructives, comme les nôtres. Il élabore des théories sur la démocratie en vue de légitimer son pouvoir.

Le Président Bongo comme tant d'autres avait créé un parti unique, le PDG, qui était national et obligatoire pour tout citoyen. Il a déclaré en 1990 : « Il y a des gens qui en veulent à mon fauteuil ». Il trouvait si évident que le pouvoir lui revenait de droit presque divin. Il était sien et aucune personne, même choisie par le peuple, ne pouvait convoiter « son fauteuil ».

Les dictatures actuelles, à l'image du régime gabonais, cherchent à se faire passer pour des démocraties. Elles savent que pour durer au pouvoir sans être inquiété et pour exploiter la population dans l'impunité qu'un vernis de démocratie ferait toujours l'affaire.

C'est pourquoi loin d'être totalitaire, elles ne cherchent pas à obtenir l'adhésion de tous les citoyens ; il s'agit en fait de ce que certains appellent « la démocrature ». Dans la démocrature, tout ou presque, est équilibré : atteintes aux libertés, répressions dosées, voire gratification en biens matériels pour inhiber des soulèvements et des rejets en bloc. En Afrique actuellement la démocrature est plus à la mode que la démocratie. Cette démocrature est appelée par d'autres « la démoncratie » qui est le pouvoir des démons par les démons et pour les démons.

Le

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