Divergence de points de vues

LEÇON 9 MÉTHODOLOGIE – ÉCRIRE EN CHANGEANT DE POINT DE VUE

LEÇON

Un point de vue désigne la manière dont le narrateur raconte son histoire. Pour cela, il a trois possibilités. 

1- Le point de vue omniscient 
Le narrateur sait tout de ses personnages (leur passé et leurs pensées). 
Exemple : Charles avait fui la Grande-Bretagne. Quant à Rose, elle n’aimait guère parler de cet épisode. 

2- Le point de vue interne
Tout est vu à travers le regard d’un personnage. On ne sait et ne voit que ce qu’il sait et voit. 
Exemple : Il entra dans la pièce et ressentit une vive émotion. Des hommes le regardaient bizarrement. Que devaient-ils penser ? Il n’en savait rien. 

3- Le point de vue externe. 
Le narrateur n’est qu’un simple témoin de l’histoire. Il dit ce qu’il voit. On n’a pas accès aux pensées internes des personnages. 
Exemple : Il entra dans la pièce, il tremblait. Des hommes le regardaient avec insistance.

CONSEILS ET ASTUCES

Relisez attentivement le texte de départ et repérez les éléments à reprendre (actions, lieux, époque…). 


Demandez-vous ce qui va changer (les pronoms, les temps, le vocabulaire, par exemple un enfant n’aura pas le même vocabulaire qu’un adulte). 


Quelles seront les pensées de ce nouveau personnage sur ce qu’il raconte ? Quelles seront ses émotions ?


Finalement, réécrire un texte en changeant de point de vue c’est :

Garder les actions, les lieux et l’époque.

Varier les pronoms, développer les pensées et les émotions du personnage.

Respecter les caractéristiques du narrateur (un enfant, un animal, son caractère…)

EXEMPLE DE SUJET

SUJET : Réécrivez ce texte en adoptant le point de vue de Charles, le nouvel élève.

Nous étions à l’Étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillaient, et chacun se leva comme surpris dans son travail. 
Le Proviseur nous fit signe de nous rasseoir ; puis, se tournant vers le maître d’études : 
- « Monsieur Roger, lui dit-il à voix basse, voici un élève que je vous recommande, il entre en cinquième. Si son travail et sa conduite sont méritoires, il passera dans les grands, où l’appelle son âge.

Resté dans l’angle, derrière la porte, si bien qu’on l’apercevait à peine, le nouveau était un gars de la campagne, d’une quinzaine d’années environ, et plus haut de taille qu’aucun de nous tous. Il avait les cheveux coupés droit sur le front, comme un chantre de village, l’air raisonnable et fort embarrassé. Quoi qu’il ne fut pas large des épaules, son habit-veste de drap vert à boutons noirs devait le gêner aux entournures et laissait voir, par la fente des parements, des poignets rouges habitués à être nus. Ses jambes, en bas bleus, sortaient d’un pantalon jaunâtre très tiré par les bretelles. Il était chaussé de souliers forts, mal cirés, garnis de clous. 
On commença la récitation des leçons. Il les écouta de toutes ses oreilles, attentif comme au sermon, n’osant même croiser les cuisses, ni s’appuyer sur le coude, et, à deux heures, quand la cloche sonna, le maitre d’études fut obligé de l’avertir, pour qu’il se mit avec nous dans les rangs. 



Chapitre 1, Madame Bovary, Flaubert, 1857

Analyse

Cet incipit de Madame Bovary de Flaubert fait le récit du point de vue des élèves. 
Ce nouvel élève est longuement décrit, on apprend :

Qu’il vient de la campagne.

Qu’il est mal habillé (on dirait presque un clown).

Qu’il est mal à l’aise.

Qu’il est plus grand que les autres élèves, et qu’il est accompagné au début du Proviseur et d’un autre élève qui apporte le pupitre, il entre en cinquième.

Que l’action à lieu en étude, au XIXème siècle.

S’agissant d’un récit à la première personne, on utilisera le passé simple, l’imparfait et « Je ».

Ne reprenez pas les