DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Explication De Texte Sartre

Dissertations Gratuits : Explication De Texte Sartre. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 9

pposée à la sienne, montre ses limites dans un second temps, pour enfin mieux argumenter son point de vue. Suite à l'étude de cette démarche nous étudierons de plus près la thèse de l'auteur, dont nous approfondirons les grandes lignes, puis nous nous pencherons sur les limites de ces idées, qui comportent certaines faiblesses.

Le texte débute par l'énonciation de l'argument "décisif" de la thèse déterministe : l'homme ne serait pas libre, mais impuissant. En effet, nous ne pouvons changer, modifier notre identité, mais, pire, nous ne pouvons la choisir. C'est ce que montre l'auteur, en étoffant cet arguments avec une énumération d'exemples, ("Je ne suis libre ni d'échapper au sort de ma classe, de ma nation, de ma famille, ni même d'édifier ma puissance ou ma fortune…). Cette accumulation de faits incontestables l'argument soutenu semble irréfutable, duquel l'auteur tire la conclusion que l'homme ne choisit pas son existence, il ne construit pas mais est fait par de multiples forces extérieures : "Bien plus qu'il ne paraît "se faire", l'homme semble "être fait" par le climat de la terre, la race et la classe, la langue (…). Sartre énumère donc les facteurs pouvant influer sur le lieu, le mode, la qualité de vie des hommes sans que ces derniers n'y puissent quelque chose. Il met en évidence l'incontestable impuissance de l'être humain à décider de son destin, et donc la thèse déterministe. C'est cette dernière qu'il développe au cours du premier paragraphe de l'extrait.

Le second paragraphe peut être "découpé" en deux parties: dans un premier temps l'auteur relativise la thèse qu'il vient d'argumenter, en posant ses limites et en montrant ses faiblesse, notamment en s'aidant de la thèse cartésienne (lignes 9-15). Puis il va enfin exprimer son propre point de vue, dans la seconde partie de paragraphe (lignes 15-21).

On remarque dès la première phrase du second paragraphe que l'auteur délaisse la thèse déterministe: " Cet argument n'a jamais profondément troublé les partisans de la liberté humaine". L'auteur discrédite donc l'argument "décisif" de la thèse déterministe, en montrant qu'il n'est pas si pertinent que cela. Il accompagne cette relativisation par une citation de Descartes (qu'il assimile, par ailleurs, à un "partisan de la liberté") tirée des Méditations métaphysique : "Descartes, le premier, reconnaissait que la volonté est infinie et qu'il faut "tâcher de nous vaincre plutôt que la fortune"". Il s'appuie donc sur la thèse cartésienne pour montrer les faiblesses de la thèse déterministe, thèse qu'il ne réfute pas violemment mais relativise : " C'est qu'il convient de faire des distinctions: beaucoup de faits énoncés par les déterministes ne sauraient être pris en considération". Il réfute par la suite l'argument des déterministes, jugeant l'homme sans cesse confronté à des obstacles remettant en cause sa liberté. Le "coefficient d'adversité" des choses (terme qu'il introduit pour évaluer l'opposition que peuvent présenter divers objets par exemple) n'est pas, d'après Sartre, un argument contre notre liberté mais la conséquence d'une situation préalablement choisie par l'homme. Par conséquent, c'est de nos choix que peuvent surgir des obstacles. Il illustre cet argument par l'exemple du rocher : "Tel rocher qui manifeste une résistance profonde si je veux le déplacer sera, au contraire, une aide précieuse si je veux l'escalader pour contempler le paysage."

À la suite de cet exemple, l'auteur exprime enfin de manière explicite son point de vue. Il tire en effet des conclusions; il soutient que les situations dans lesquelles nous nous trouvons sont issues de nos choix et par conséquent de notre liberté. Par conséquent si nos actions sont empêchées par n'importe quel obstacle, ce sont nos choix qui sont responsables de cet échec : "C'est notre liberté elle-même qui constitue les limites qu'elle rencontrera par la suite." Ces réflexions aboutissent à une autre idée, avec laquelle l'auteur termine son argumentation : Sartre souligne qu'en l'absence d'obstacle la liberté n'aurait plus lieu d'être, c'est justement le coefficient d'adversité des choses qui lui permettent de s'exprimer, qui lui donnent un sens : "Il ne peut y avoir de sujet libre que comme engagé dans un monde résistant. En dehors de cet engagement, les notions de liberté ou de nécessité perdent jusqu'à leur sens."

Au cours de cet extrait, Jean-Paul Sartre se montre donc partisan de la liberté, argumentant en sa faveur. Sa démarche, qui consiste à développer la thèse adverse dans un premier temps pour mieux la réfuter par la suite est certes classique mais efficace: l'auteur se révèle habile; il argumente la thèse adverses avec de "simples" énumérations mais afin de convaincre l'auteur de son propre point de vue, il s'appuie sur des exemples, des citations pertinentes. Sartre, cependant, ne critique pas violemment la thèse déterministe mais la réfute implicitement, en mettant en évidence ses faiblesses pour instaurer peu à peu ses idées et valoriser son opinion. De cette manière, il "ménage" le lecteur, ne bouscule pas son avis; il ne l'"oblige" pas à prendre son parti comme pourrait le faire un texte polémique. Il crée au contraire une certaine tranquillité, qui au final apporte de la crédibilité, de la maturité à ses réflexions.

Sartre, en défendant la liberté humaine, montre que sans obstacle la liberté n'aurait plus lieu d'être. En effet, la liberté est souvent -et trop rapidement- définie comme une absence de contrainte, une absence de difficultés. Or, sans ces derniers, la liberté aurait-elle réellement un sens? L'homme est un être qui se trouve sans cesse en situation dans un monde empli de contraintes, marqué par la présence d'autrui. Comme l'écrit Sartre dans L'existentialisme est un humanisme (1946), l'homme doit compter sur "l'ensemble des limites à priori qui esquissent sa situation fondamentale dans l'univers." Dans ce monde, la liberté doit pourtant s'exercer et, qui plus est, a besoin de ces contraintes pour s'accomplir. Sans la liberté pas d'obstacles, sans obstacle pas de liberté à expérimenter. On peut approfondir cette idée car, les obstacles permettant à la liberté de s'exprimer, ils permettent de plus à l'homme d'affirmer sa volonté à les surpasser, et par conséquent lui offrent une occasion de briller. "Tout ce qui peut limiter au dehors la puissance d'un être lui permet de la mieux déployer au dedans." Jean-Marie Guyau, dans Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction.

Nous rejoignons donc par là la thèse des stoïciens, qui soutiennent que c'est en acceptant les difficultés, les obstacles qui peuvent nous gêner que nous pouvons acquérir le bonheur et la sagesse. Comme le dit Epictete, "Ce ne sont pas les choses elles-mêmes qui nous troublent, mais l'opinion que nous nous en faisons."

La liberté des hommes ne détermine donc pas seulement les obstacles qu'ils peuvent rencontrer, elle en a besoin pour s'affirmer. Plus encore, l'homme en a besoin pour s'accomplir, en essayant de les surpasser. Mais, s'il n'a aucune chance de vaincre ces contraintes, il n'est peut-être pas totalement libre..

-

On peut donc tout de même noter que ces idées comportent certaines faiblesses. En effet, bien que la liberté de l'homme fixe ses propres limites, elle reste inévitablement limitée, et l'être humain n'est donc pas réellement libre de ses actes. Si l'homme est libre de choisir ses faits et gestes, il doit cependant les adapter

...

Télécharger au format  txt (12.5 Kb)   pdf (111.4 Kb)   docx (9.5 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com