Femmes et littérature

Une chambre à soi - Virginia Woolf

introduction

La question de la différence des sexes nous vient d’un héritage mais c’est une approche moderne. Malgré tout ce n’est pas une question forcément culturelle. Les différences morales, culturelles, esthétiques & sociales ne sont que des interprétations que les sociétés donnent des différences biologiques.

Est-il possible de penser une humanité parfaitement neutre et parfaitement mixte ?

Il n y a aucun texte de loi qui fonde une parité absolue entre hommes & femmes. Quels sont les registres où se fondent ces interprétations sur la différence des sexes ? Quand il y a une rupture sur le point social, moral ou idéologique les questions de société ressortent.

Au Moyen-Age la codification de l’amour courtois, l’exaltation n’arrive pas par hasard mais par le biais de l’église qui décide de faire de la monogamie un choix imposé. L’Eglise reconnait en droit un statut personnel aux femmes. Normalement on ne peut pas offrir une femme en mariage sans son contentement. Elles ont un statut comme femme & comme mère beaucoup plus enviable. Dans l’amour courtois la passion est exclue : Tristan & Yseult s’aiment à cause d’un filtre d’amour. Exemple même de ce qu’il ne faut pas faire puisque leur amour se termine par la mort. La passion est ce qui brise l’ordre social.

Il y a une première querelle des femmes contre le Roman de la rose et Christine de Pisant va prendre la plume et adresser une requête à Cupidon contre les hommes déloyaux. Le poème à Cupidon s’adressera aux aristocratiques et il faudra attendre le XIXe siècle pour que la question touche les classes plus populaires. C. de Pisant critique la misogynie cachée derrière un gentleman. Cette critique va susciter de vives réactions contre le Roman de la Rose et c’est sous ces réactions qu’elle va écrire Le Trésor de la cité des dames qui revient sur le thème de la séduction joint à l’honneur des dames. Elle va acquérir une réputation d’avocate de l’honneur des femmes et se présentera comme femme savante.

Martin Le Franc -qui a été le secrétaire de Nicolas V- va écrire un ouvrage intitulé le Champion des Dames qui est le premier ouvrage essentiellement consacré à affirmer la supériorité des femmes. Dans ce roman allégorique en vers il réfute les théories misogyne du Roman de la Rose. Il est l’un des premiers romans imprimés. Au XVIe siècle dans les cours les femmes jouent un rôle politique très important. Autour d’elles il y a un certain nombre d’hommes qui vont écrire des textes -qui ne sont pas forcément objectif- en faveur des femmes pour s’attirer les faveurs des princesses. Corneille d’Agrippa en particulier va écrire De la noblesse & excellence du sexe féminin en 1509. C’est un roman important parce qu’il va fixer pour trois siècles les preuves théologiques, structurelles et morales de la supériorité des femmes.

La seconde grande querelle des femmes va éclater entre 1541 et 1555 - C’est une joute littéraire où les uns, à travers des textes en vers, vont montrer la supériorité des femmes, les autres leur infériorité. La galanterie peut être un moyen de tenir les femmes en infériorité.

Marie de Gournay est la légataire testamentaire de Montaigne.

A la fin du XVIIe siècle apparaissent trois ouvrages de Poullain de la barre qui vont poser de façon absolue le fait que les femmes sont les égales des hommes et auxquels s’opposera entre autre Boileau. L’idée d’identité dans la différence parait longtemps informulable.

Olympe de Gouge demande à ce que lorsqu’une femme accouche le père soit obligé de reconnaitre l’enfant afin qu’il ne soit pas illégitime, bâtard. Elle demande un statut juridique pour les femmes, les mères, les filles. Les femmes étaient reconnues comme citoyenne passive au même titre que les mineurs, les étrangers, les fous.

Au XIXe c’est la grande période d’activité et d’activisme en Angleterre. Les discussions se tournent vers le projet social. En France le côté misogyne l’emporte.

Trois traits majeurs caractérisent la situation moderne, actuelle : la maitrise de la contraception, la généralisation du salariat féminin tertiaire et l’idée de parité dont l’avancée est inachevée mais a fait émerger la possibilité pour les femmes d’accéder à certains postes.

LA Théogonie d’Hésiode

Les hommes se trouvent enchainés par la contrainte érotique (cad les femmes, le désir) qu’il faut satisfaire. C’est sur cette tension que s’organise le mythe. Les hommes en volant le feu des Dieux ont été punis par l’apparition des femmes qui représentent le mal.

Ici la femme sort de la terre et non de la côte d’un homme. Elle ressemble à une chaste vierge mais c’est un piège.

Comme le texte biblique ce texte autorise une lecture qui installe la femme dans un écart de l’homme. C’est un mal nécessaire aux hommes mortels qui sont assemblés avec les Dieux. Ici la femme est présentée hors de l’humanité, elle figure la séparation des Dieux & des hommes en introduisant la sexualité. C’est de cette manière qu’on pose l’asymétrie entre l’homme et la femme. Ce qui fait de cette femme un piège c’est qu’elle n’est pas présentée comme une créature mais comme un mal s—. Elle est considérée non pas comme une création mais comme une production artisanale d’Hếphaistos. C’est une merveille qui fascine. La femme n’est qu’une apparence, c’est un produit artificiel et non un être. C’est pourquoi tout pareil à une vierge, Pandore n’en est tout de même pas une. C’est un être très ambigu qui concentre en elle l’image même de notre mortalité (si l’on enfante c’est parce que l’on meurt -> La femme est faite pour enfanter). Cette séparation met en évidence la dissymétrie  entre hommes & femmes au sein de la citoyenneté.

Socrate dit que les femmes sont capables d’héroïsme au même point que les hommes. Il va consacrer un volume aux femmes

C’est toujours pas les hommes que les femmes étaient importantes.

Grand moment lorsque Constantin l’emporte militairement et décide que le christianisme l’emportera sur les autres religions. Le contexte est très politico-religieux.

Hypatie Fille de Théon qui reçoit une éducation solide de mathématicienne et surpasse bientôt son père. Elle a écrit un traité de mathématique et a construit de nombreux objets mathématiques. On sait également qu’elle dispensait un enseignement publique, c’est à dire qu’elle avait le même droit que les philosophes masculins de porter le manteau et donner des cours de philosophie, commenter les oeuvres des grands philosophes. Elle donnait aussi des cours privés et recevait des personnages importants chez elle à savoir Oreste ou Synétios par exemple. Elle recevait des hommes chrétiens, juifs ou païens de tout l’Empire mais également des hommes politiques qui cherchaient des conseils. Sur le plan philosophique elle se rattache sur le plan le plus rationnel et tolérant de la philosophie c’est à dire le néoplatonisme, fondé sur le platonisme et mis en place par ses disciples. Le néoplatonisme va constituer les premières doctrines de l’Eglise. Hypatie elle-même se met en dehors de la religion, elle est sur une position rationnel. Sa célébrité est considérable et toutes les sources fiables que l’on a et qui renvoie à Hypatie montre sa supériorité particulière. Elle va être une pièce majeur dans le conflit qui va opposer le préfet romain Oreste et le patriarche Cyril.

Première phase : 391. Théophile (évêque d’Alexandrie) qui est une personnalité forte et violente qui, au moment où le christianisme est imposé comme religion d’état, entend l’imposer par la force. Il va persécuter les juifs d’Alexandrie, les bannir et les massacrer. C’est également à ce moment qu’il y a l’incendie du Sérapéum qui est un grand centre culturel.

L’évêque Cyrille est le neveu de Théophile et a les mêmes convictions que son oncle. C’est là que le conflit va éclater avec Oreste. Dans un premier temps C. engage autour de lui des milices de moines soigneurs qui sont les moines du désert. Ces moines sont chargés d’enterrer les morts lorsqu’il y a contagion. Ils vivent de façon marginale. Ils sont analphabètes et violents, c’est pour cela qui Cyrille va les prendre comme gardes. Autour de 430, C. va engager une seconde vague de persécution qui sera cette fois contre les païens. Le préfet Oreste va être pris à parti par les moines et être blessé. Il va alors torturer le moine qui l’a blessé. Hypatie va alors intervenir et est désigné comme cible majeure par C. En 414 le choc à l’égard d’Hypatie - qui est considéré comme un obstacle- va s’engager. La victoire de C. est complète et malgré le scandale provoqué il est proclamé Saint par l’Eglise. ^[a]

Hypatie est accusé de sorcellerie dû à son savoir. Très peu de femmes ont suivi sa voie à cause du danger.

La « querelle des amyes »

Cette querelle a pour cadre les nouvelles cours italiennes puis la France et est fortement dominé par les hommes. Néanmoins dans ces nouvelles cours on attend autre chose du courtisan qu’auparavant comme la courtoisie, le gout dans l’habillement, la conversation etc.. En 1528 Castiglione publie Le Courtisan. Castiglione est lui-même un parfait courtisan capable de manier les armes et les arts. C’est à partir de là que la question de l’individualité va se poser. On attend des hommes des qualités qui ne sont plus aussi viriles qu’avant. Casti. angoisse que les hommes se féminisent et que les femmes se virilisent ce qui pourrait introduire une confusion des sexes. On commence à imaginer qu’il n y a peut-être pas de vrai sexe et que la force de l’imagination serait capable de faire passer d’un sexe à l’autre.