Fiche Bac Dom Juan Acte1 Scene 2
Commentaires Composés : Fiche Bac Dom Juan Acte1 Scene 2. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresc sa conception comme justifiée, valable pour le plus grand nombre. C’est une vérité présentée comme une évidence. En fait, il hésite entre cette vérité générale (« La belle chose de vouloir se piquer d’un faux honneur d’être fidèle ») et l’affirmation de sa propre liberté (« Pour moi, la beauté ma ravit partout »).
B. La construction argumentative :
La construction de l’argumentation et les types de phrases soulignent sa conviction et son désir de persuader.
1. l.1 à 8 : critique de la fidélité :
Il commence par une question rhétorique doublée d’une exclamation (« Quoi, tu veux qu’on se lie... ») qui traduit sa surprise devant la position de Sganarelle et l’évidence de sa propre conception. Puis il enchaîne par une exclamation qui renforce le mépris qu’il a pour la fidélité, elle lui parait le pire ennemi de l’amour : « La belle chose de vouloir se piquer d’un faux honneur d’être fidèle ». La 3° phrase commence par le redoublement de l’exclamation « non » qui conclut le rejet de la thèse adverse tout en insérant la sienne en cours de phrase après la virgule « toutes les belles ont droit de nous charmer ». Une sorte de maxime ou d’aphorisme se détache vers la fin de cette partie : « la constance n’est bonne que pour les ridicules ». Il utilise une métaphore dévalorisante « ensevelir, être mort » qui assimile la fidélité à une mort sentimentale.
2. l8 à 25 : éloge de l’inconstance en invoquant le charme irrésistible qu’exerce sur lui la beauté =>« Pour moi » introduit l’exposition de sa propre position. Il y a une succession de phrases déclaratives où alternent affirmations et négations, les secondes évoquant toujours le rejet de la thèse adverse « l’amour que j’ai pour une belle n’engage pas mon âme », « je ne puis refuser mon coeur ». Une nouvelle maxime se détache « tout le plaisir de l’amour est dans le changement »=cette phrase définit le donjuanisme, qui fait de la multiplication des conquêtes la condition de l’amour. Ces 2 maximes ressemblent à des alexandrins si on ne compte pas les e muets [vers blancs].
3. l25 à 50 : il expose sa stratégie, qui fait de la conquête amoureuse une entreprise aussi exaltante que la conquête guerrière. Retour au « on » et aux généralités, pour définir et justifier sa conception. Ici commence une période oratoire construite sur la proposition principale en tête : « On goûte une douceur extrême à » qui contient une série de compléments « réduire ... » 66, « voir » 67, « combattre » 68, « vaincre » 71, « mener » 72 qui abordent les différentes phases de la séduction ; à l’intérieur, des subordonnées décrivent l’attitude de la femme « les résistances qu’elle nous oppose » 71, « les scrupules dont elle se fait un honneur » 72 et enfin la victoire du séducteur « où nous avons envie de la faire venir ». Cette période est éloquente, elle suit les détours de la stratégie du séducteur, exprime le plaisir de la tactique, c’est le vocabulaire militaire qui décrit l’entreprise amoureuse.
->Célèbre métaphore de la conquête est suivie d’une phrase commençant par « mais » qui décrit au contraire la suite de la conquête. La phrase est coupée en deux, la 1ère partie reprend la métaphore de la mort de façon plus légère (« endormons »), la 2° partie rebondit sur l’évocation d’une nouvelle conquête.
4. « Enfin » indique le bilan. L’enthousiasme grandit, cet orgueil l’entraîne à la mégalomanie, il termine par une comparaison audacieuse entre ses conquêtes amoureuses et celles d’Alexandre le grand. [IV° s avant JC, conquit le monde grec, l’Egypte et l’Asie jusqu’à l’Inde, il est au XVIIe chez les moralistes].
Le texte est donc bien un discours construit qui oppose deux thèses, la fidélité et l’amour conquête, en mettant en valeur cette dernière par la place qu’elle occupe dans le plan, les types de phrases, les images.
C-Un brillant plaidoyer :
-> Malgré l’immoralisme du contenu, cette tirade séduit le lecteur. On désapprouve la cruauté du libertin mais on admire son audace.
-> La langue de DJ manifeste l’éducation de l’aristocrate et les raffinements de l’esthète-> contraste comique avec la balourdise et le pédantisme de Sganarelle.
->Vocabulaire précis et choisi : « objet » désigne la personne aimée en style galant. « se piquer de » = mettre un point d’honneur à posséder une qualité= registre élevé de la langue.
-> Rythme des phrases qui donne une impression d’harmonie qui traduit le détachement supérieur de DJ : tirade cadencée comme un poème avec de nombreux octosyllabes : « quoi !...frapper les yeux »ce rythme agit comme une incantation qui endort la conscience critique.
-> DJ sait frapper l’esprit et l’imagination= il aime les comparaisons= le texte comprend deux réseaux d’images : Le 1er : amour->guerre. Le 2nd : utilisation du langage juridique pour légitimer l’inconstance du protagoniste : « « engagé » « faire justice » « mérite » « tributs où la nature nous oblige »
-> DJ se crée un droit et se réclame de la « nature » qui lui semble une puissance plus souveraine que les lois sociales.
-> usage d’hyperboles : s’attacher durablement à une femme devient : « s’ensevelir pour toujours dans une passion » et « être mort dès sa jeunesse ». Un c?ur ne lui suffit pas, il en voudrait « dix mille » . Il se sent « un c?ur à aimer toute la terre » . Il est prêt à faire la conquête « d’autres mondes » => hyperboles manifestent la mégalomanie et le fol orgueil du personnage.
-> DJ attaque vivement sa tirade par des exclamations et interrogations. Homme d’action, sa volonté et allégresse s’expriment par l’abondance des verbes.
-> Spectateur se trouve dans la position de Sganarelle qui, fasciné, ne sait comment réagir .
II. Conception de l’amour et portrait du séducteur
1. Le rejet de la fidélité
->DJ Récuse l’idée de l’honneur lié à la fidélité. Les deux notions(honneur et fidélité) appartiennent aux valeurs de la noblesse. « Faux honneur d’être fidèle », « la constance n’est bonne que pour les ridicules ».
->Il rejette ces valeurs telles qu’elles sont pratiquées : « les scrupules dont elle se fait un honneur », l’honneur de résister chez la femme, l’honneur d’être fidèle pour les deux.
->Au lieu d’être la marque d’une âme forte et noble, la fidélité traduit un manque de personnalité. On sent que le grand seigneur a pris de la distance avec les représentations traditionnelles telles qu’on les trouve encore à l’époque de Louis XIII et de Louis XIV chez Corneille. C’est une époque révolue, qui ne correspond plus aux pratiques réelles, comme par ex à la cour de Louis XIV. Au fond, « demeurer au premier objet qui nous prend » n’est pas justifié, c’est un peu le fruit du hasard (« l’avantage d’être rencontrée la première »).
=> Rapprochement avec La Princesse de Clèves et la cour d’Henri II le galant.
->Fidélité lui parait le pire ennemi de l’amour, elle est la mort de la passion, car la possession enlève au désir sa force et son attrait : « lorsqu’on est maître une fois, [...] tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d’un tel amour ». Meilleur de l’amour= excitante nouveauté des « inclination naissantes ».
2. Le prétendu intérêt féminin à l’amour
->DJ renverse les données de la situation dans la première moitié de son discours. Il présente la femme comme séductrice, désireuse de se faire aimer ; c’est elle qui le pousse à agir ainsi. Le vocabulaire le traduit « le premier objet qui vous prend » 1-2, « beautés qui nous peuvent frapper les yeux » 49, « les justes prétentions qu’elles ont sur notre coeur » 52, « faire injustice aux autres » 57, « un beau visage me le demande » 62. Ici, le sujet des verbes désigne souvent les femmes, ce sont elles qui exigent l’amour du séducteur.
-> Il
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