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Fiche sur critique de la raison pure

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'un sujet à un objet, nous dit Kant. Mais ce rapport peut se concevoir de deux façons. On peut supposer que l'objet est donné et que le sujet se règle sur lui. L'objet est dans ce cas le point fixe, existant par lui-même, indépendamment du sujet qui tourne autour de lui, en enregistrant passivement les données qu'il lui fournit pour en acquérir une connaissance complète. Dans cette perspective, le sujet se règle sur l'objet. Mais on peut supposer à l'inverse que le sujet est donné et que l'objet se règle sur lui. C'est le sujet qui est alors le point fixe, autour duquel tourne l'objet qu'il constitue activement en imposant à la matière de la connaissance une forme et des lois qui n'existent qu'en lui. La question est alors de savoir quelle hypothèse rend le mieux compte du progrès de la science. Qu'est-ce qu'une loi de la nature ? La science découvre-t-elle son objet ou le construit-elle ? Comment expliquer que nous puissions prévoir le cours de la nature ?

Kant opte pour la seconde hypothèse : elle seule peut rendre compte de la rationalité des sciences, c'est-à-dire de l'existence de connaissances « a priori », nous dit-il. Il désigne par ce terme l'ensemble de nos connaissances universelles et nécessaires, qui sont entièrement indépendantes de l'expérience. Tout ce qui nous y est donné est en effet particulier et contingent si bien que le nécessaire et l'universel ne peuvent en être issus. L'a priori s'oppose en ce sens à l'empirique.

Or les lois de la nature et les principes des sciences sont des connaissances a priori, nous dit Kant : ils établissent des rapports nécessaires et universels entre les choses et l'on ne peut donc penser qu'ils soient issus de l'expérience. Puisque la première hypothèse ne permet d'en comprendre l'existence, il faut donc opter pour la seconde et supposer que ce n'est pas le sujet qui se règle sur l'objet, mais à l'inverse l'objet qui se règle sur le sujet. Il le constitue et la nécessité et l'universalité qui caractérisent les lois de la nature ne doivent plus être cherchées du côté du premier, mais du second. On comprend ainsi comment des connaissances indépendantes de l'expérience peuvent s'appliquer à l'expérience : elles la constituent.

On ne peut donc expliquer le progrès de la science qu'en opérant en métaphysique une révolution analogue à celle que Copernic fit en astronomie, conclut Kant.

Ainsi en mathématique ou en physique, l’homme doit il construire de solides raisonnements a priori purement théoriques à l’aide de son intellect et de son intuition pour ensuite les vérifier par l’expérimentation et non l’inverse. La métaphysique ou raison pure spéculative qui ne se rattache pas à l’expérimentation, ne peut être considérée comme une science, et doit donc être soumise à une critique qui borne ses prétentions et l’en rapproche.

Si la métaphysique permet de penser des concepts comme la liberté étroitement liée celui de morale, l’immortalité ou Dieu, elle ne permet pas de les connaitre de façon dogmatique. Par la diffusion de cette approche, Kant pense donc éradiquer les philosophies dogmatiques comme le matérialisme, le fatalisme, l’athéisme, l’idéalisme ou le scepticisme.

Dans son introduction, le philosophe commence par distinguer les connaissances empiriques comme a posteriori et celle théoriques comme a priori, supérieures aux premières nommées car universellement appréhendables par l’intellect. Il décrit deux modes d‘apprentissage, les jugements analytiques et les jugements synthétiques. Les jugements analytiques, qui rendent par a priori explicite une chose implicite ne suffisent pas pour développer la connaissance qu’elle soit scientifique ou métaphysique. Seuls comptent les jugements synthétiques qui permettent

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