Flora de Pilar Pascual de Sanjuan
Commentaire de texte : Flora de Pilar Pascual de Sanjuan. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Jean Dujardin • 30 Avril 2016 • Commentaire de texte • 460 Mots (2 Pages) • 923 Vues
L’obéissance, une des premières vertus enseignées par l’éducation, figure au tout premier plan, la religion jouant à cet égard un rôle essentiel. Il n’est donc en aucun cas question de dispenser la même éducation aux filles et aux garçons. On a déjà remarqué une plus grande permissivité à l’égard de ces derniers. Que doit savoir une femme? En premier lieu, elle doit savoir exercer «las labores propias del sexo», les tâches essentiellement féminines: travaux d’aiguille, entretien de la maison... Les principes d’éducation des jeunes filles apparaissent de façon très claire dans un manuel scolaire amplement diffusé dans les premières décennies du xx° Siècle et fréquemment utilisé par nos mères et grand’ mères. Il s’agit de Flora de Pilar Pascual de Sanjuán. Ce ma- nuel a pour objet l’éducation de la parfaite jeune fille; il se compose de trois parties, la première consacrée à la petite enfance, la deuxième à l’enfance et la troisième à l’adolescence. Chaque partie comporte un certain nombre de chapitres mettant en situation l’héroïne Flora, dans un but à la fois didactique et moral. Les situations pré- sentées sont le prétexte à guider l’enfant par des considérations sur la morale ou la re- ligion. Les chapitres consacrés à l’Histoire d’Espagne, à la littérature ou aux sciences abondent également. Le contenu de cet enseignement pourrait à lui seul faire l’objet d’une étude déterminant les idéologies véhiculées et transmises. L’enseignement de la jeune fille ne se limite pas aux travaux d’aiguilles, les différentes leçons dispensées dans cet ouvrage sont assez denses. Toutefois, d’un point de vue moral et sociétal, quelques exemples suffisent à donner une idée de ce que pouvait être la jeune fille idéale. Dès son plus jeune âge, elle doit avoir un aspect très soigné et très pur: «Flora avait quatre ans. Elle venait tout juste d’étrenner une jolie robe blanche que sa mère lui avait cousue, et elle était très belle dans ce mignon vêtement de la couleur de l’innocence.» (Pascual, 1928, p. 30) Elle doit avoir un comportement discret et mo- deste, «elle savait très bien qu’il faut toujours essayer de ne pas ennuyer les hommes d’affaires avec les récits déplaisants des petits soucis domestiques.» (Ibid., p. 348) Elle est bien sûr une maîtresse de maison accomplie faisant régner dans sa demeure «l’hygiène, l’ordre et l’économie» (Ibid.). L’éducation idéale consiste essentiellement à devenir «une épouse modèle et une excellente mère» (Ibid., p. 366). Les valeurs dominantes sont axées sur la famille: «Le devoir du père est d’assurer la subsistance de la famille, la protéger et donner le bon exemple; celui de la mère est d’en distribuer les ressources, veiller à l’ordre, à l’hygiène et à l’économie, reprendre, conseiller et être l’ange gardien du mari et des enfants, le devoir de ces derniers est d’observer et
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