Khadra, L'attentat
Commentaire de texte : Khadra, L'attentat. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar abelseb • 5 Mai 2022 • Commentaire de texte • 1 840 Mots (8 Pages) • 395 Vues
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En quoi l'opposition entre les deux personnages sert-elle une réflexion sur l'humanité ?
- Les deux personnages n'ont pas la même vision de l'individu,
- Opposition du pluriel et du singulier
- le chef de guerre ne dit jamais « je » ( sauf « je suis abasourdi par ce que je viens d'entendre » car il est bien seul avec lui dans la pièce) mais uniquement « nous » « on » (11 dans le premier paragraphe)
- Amine dit « je » et même « moi » et ce autant dans les passages narratifs que dans le discours direct
- le chef n'englobe pas Amine dans un groupe , il l'isole « tu » « et toi » ; Amine fait de même mais cela semble normal puisqu'il se désigne avec la premier personne
- définition différente de l'égoïsme
- « impassibilité et égoïsme » = ne pas participer à « l'Intifada » opposition entre l’énumération des actions et sacrifice des « femmes » « enfants » et « princes charmants » l.1 à 5 à la passivité supposée d'Amine + reproche de rester « bien au chaud dans ta cage dorée » idée de protection mais aussi d'absence de liberté
- « tu oses me parler d'égoïsme » révolte d'Amine face à l'emploi du mot pour lui définition = envoyer les autres se faire tuer « tu restes dans ton coin en envoyant des femmes et des gamins au charbon » idée de couardise Amine fait une différence entre ceux qui combattent et celui qui les envoie au combat
- finalement les deux se reprochent la même chose mais c'est leur définition de l'égoïsme qui diffèrent, la place qu'il se donne dans le monde et la valeur qu'ils donnent à la vie humaine
- deux visions de l'acte kamikase de la femme
- « donner leur vie pour t'éveiller à toi-même » « ta rédemption » = sacrifice christique (mourir pour sauver les autres , idée de rachat des pêchers des autres)
- « tu parles d'une rédemption » ironie + incrédulité d'Amine devant l'emploi de ce mot ( même pb qu'avec « égoïsme) sauver Amine en tuant sa femme ? « tu as ravi l'être que je chéris le plus au monde » ravir = voler = perte de crédibilité du chef
- « tu me parles de ton épouse, et tu ne m'entends pas te parler de ta patrie » individu vs collectif parallélisme qui met en opposition les termes « épouse » et « patrie » c'est à dire la sphère privée et la sphère collective, l'individu et le citoyen ?
- leur rapport à la mort est donc différent,
- chef de guerre qui mène des soldats vs chirurgien qui sauve des patients
- champ lexical du combat et de la mort « s'entre-déchire » « ramasser nos morts » « enterrer » « patrie violée » « engins chenillés » + « le chef de guerre » + « donner leur vie » « proposent leur vie »
- « tu as choisi de tuer, j'ai choisi de sauver » parallélisme opposition « tuer » « sauver » + alexandrin césuré : premier hémistiche mort deuxième hémistiche vie
- « ce qui est l'ennemi pour toi, pour moi est un patient » chiasme qui croise pour opposer les deux idées (combattre / soigner) et rapprocher les deux expressions « pour toi/ pour moi »
- qui peut décider de la mort d'autrui ?
- « je veux seulement vivre ma part d'existence sans être obligé de puiser dans celle des autres » la vie serait diviser en part égales, une par personne et l'homme n'a pas à voler la part d'un autre, idée d'égalité, de protection de l'individu
- « ce que Dieu prête, tu dois savoir le rendre » celui qui donne les parts serait donc Dieu, idée de prêt et non de possession donc notre vie ne nous appartient pas ce qui s'oppose à la possibilité de « donner » et « proposer » sa vie pour une cause donc refus de l'acte du kamikase
- « Pas plus que la vie des autres » et la vie des autres non plus puisqu'elle appartient à Dieu donc l'idée d'attentat est inenvisageable
- ces conceptions différentes de la vie et la mort entraînent un positionnement différent dans la conversation : Énervement vs passivité
- mise à distance d'Amine « monsieur » « monsieur Jaafari » début et fin premier paragraphe puis « Amine » = rapprochement quand il lui dit qu'il est « abasourdi » vs Amine ne désigne son interlocuteur que par le pronom « tu » « toi » sans le nommer dans ses paroles, dans la narration il précise « chef de guerre »
- ponctuation plus expressive pour Amine « ! » « ? » « ... » qui marque l'énervement, l’incompréhension et la difficulté à trouver les mots vs phrases déclaratives et silence maîtrisé « Après un long silence » , il est presque trop calme, sans émotion réelles. Ce silence perturbe même amine « m'a paru interminable »
- Amine est actif et agressif dans ses gestes « mon doigt n'a pas arrêté de l'estoquer » « les éclaboussures de ma salive sur sa figure » vs « ne bronche pas » « remue légèrement les sourcils » seuls le regard bouge « les yeux sur ses ongles » « lève enfin les yeux sur moi ». Maîtrise des gestes qui prouve l'absence d'empathie car la vie humaine n'a pas le poids que lui donne Amine. Ces gestes remplacent parfois la parole « Il tape dans ses mains. La porte s'écarte sur le colosse. L'entretien est clos » décision de la clôture du discours par un geste bref ( // phrases brèves), le geste entraîne une action immédiate.
- ce qui entraîne deux conceptions de l'existence et du bonheur différentes.
- Ce qui est de l'indifférence voire de l'irrespect de la patrie pour l'un est de la tolérance respectueuse de la vie humaine pour l'autre
- « crevoter dans le mépris des autres et de soi-même » = vision péjorative d'Amine par le chef de guerre, crevoter = voc familier + suffixe péjoratif ; ne pas se battre pour les autres = ne pas se respecter soi-même ; idée de mépris liée au refus de voir le réalité « refuse de voir » + « tu refuse d'en avoir une » « tu ne m'entend pas ». Pour le chef l'absence d'action est au mieux une indifférence et au pire une volonté de nuire
- « je ne suis ni égoïste ni indifférent et j'ai autant d'amour propre que n'importe qui » opposition mot à mot « mépris des autres = indifférence ; mépris de soi-même vs amour propre. Pour Amine l'absence d'action ou plutôt de combat qui mène à la mort est une preuve de respect de l'autre alors que pour Amine c'est un manque de respect
- la même action est donc vue de manière différente car les deux hommes ont deux visions du monde différentes
- le monde du chef de guerre semble un combat infernal alors que celui d'Amine est un humble passage
- « notre monde est un enfer » métaphore hyperbolique qui résume et clôt l'énumération des souffrances : mort, absence de respect, d'éducation, d'amour, d'espoir + champ lexical combat + « aucun chagrin, aucun deuil ne les empêchera de se battre » perte de la notion de tristesse et de peine au profit de celle de la vengeance et du combat
- « je suis venu au monde nu, je le quitterai nu ; ce que je possède ne m'appartient pas » idée de passage : venir / quitter + passé compose ( passé en lieu avec le présent) / futur = mouvement vers l'avant + idée de passage sans laisser de trace « nu » volonté de traverser la vie sans rien abîmer, soustraire. L'homme deviendra « poussière » après son passage : pas de prétention, juste respecter ce qui nous est « prêté » par Dieu
- « je ne crois pas aux prophéties qui privilégient le supplice au détriment du bon sens » opposition de la sagesse et de la souffrance comme si les deux étaient antithétique : un sage ne peut pas vouloir la souffrance qu'il s'agisse de la sienne ou de celle des autres
- le bonheur semble résider dans l'honneur et la vertu pour le chef de guerre alors qu'il serait dans l'amour pour Amine
- « C'est la décence ou la mort, ou la liberté ou la tombe, ou le dignité ou le charnier » rythme ternaire et parallélisme qui martèle une même vérité : décence = liberté = dignité ce qui est résumé plus loin par « l'essence de l'existence : l'honneur » contre la mort= la tombe= le charnier c'est à dire une gradation de la mort de la simple idée à la matérialisation sobre puis répugnante ; il ne semble pas y avoir vraiment de choix …
- « « le bonheur n'est pas la récompense de la vertu. Il est la vertu elle-même » » citation que le chef semble emprunter … à qui ? ...argument d'autorité propre au mouvement auquel il appartient. Définition négative du bonheur suivi de la rectification qui rétablit la vérité et nuance donc le propos : être heureux c'est être vertueux. Ceux qui participent à l'Intifada sont heureux parce que leur acte est vertueux, ils n'ont pas besoin d'attendre la conséquence de leur action pour connaître le bonheur. Combattre est donc une source de bonheur.
- « l'être que je chéris le plus au monde » l'amour semble être la raison de vivre d'Amine dont le combat du roman est la volonté de comprendre le geste de sa femme, celle qu'il a choisi et aimée, celle qui faisait son bonheur. Emploi du présent qui montre que l'amour est présent au-delà de la mort. L'Amour peut aussi se comprendre au sens large avec la volonté de sauver et non de tuer, amour du prochain.
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