L'enterrement, Paul Verlaine
Commentaire de texte : L'enterrement, Paul Verlaine. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Flavy • 9 Février 2020 • Commentaire de texte • 1 064 Mots (5 Pages) • 1 804 Vues
Paul Verlaine poète du 19ème siècle, l’époque moderne, fait partie du mouvement du symbolisme. Le texte étudié est l’enterrement écrit en 1866, du recueil Saturnien. Ce recueil fait référence à Baudelaire et son recueil Les fleurs du mal, ils possèdent tout les deux une forme particulière décomposé en partie. Paul Verlaine reprend dans ce poème une partie importante de la mort : l’enterrement. Il conviendra de voir comment le poète arrive-t ’il à décrire un enterrement tout en le dénonçant ? Il s’agira de voir, le tableau réaliste que fait Paul Verlaine de l’enterrement et la dérision qui l’en fait.
Tout d’abord, le lecteur a l’impression que le poète tire le portrait de l’enterrement religieux. En effet, nous y retrouvons le champ lexical de l’enterrement avec dès le premier vers le sujet principal du texte « enterrement » suivi des personnes concernées directement par un enterrement, le lecteur le remarque grâce à l’énumération : « le fossoyeur » qui a pour but de creuser les tombes dans les cimetières, suivie par le prêtre et de son assistante « l’enfant de chœur », le défunt fait son apparition au vers 8. Le poète écrit « et puis » qui marque l’accumulation de personnages, suivie des croques morts qui ont pour but d’organiser la cérémonie, et pour finir le texte au vers 14 les héritiers. Tous ces personnes sont accompagnées de leurs outils respectifs pour les obsèques ce qui renforce le tableau réaliste que le lecteur ressent : Le fossoyeur est accompagné de sa « pioche », l’église de sa « cloche », le prêtre de son vêtement « surplis », l’enfant de chœur « avec sa voix », le défunt de son « cercueil » et de sa tombe « trou », les croques morts eux sont accompagnés de leur « frac » et les héritiers ont leur « discours concis, mais pleins de sens ». Tout est mis en place pour un enterrement religieux, quelconque. Le lecteur a l’impression d’assister à un vrai spectacle, certains aspects accentuent le tableau. La description privilégie les couleurs et les sons. En effet les nombreuses antithèses telles que « gai » font contraste avec « enterrement » ou encore la lumière « brille », « resplendissants » se combinent aux teintes vives ou sombres le « blanc surplis », les noirs « fracs », le « nez rougi ». De plus pour les sons on le voit grâce à « le fossoyeur qui chante » ; le prêtre qui « prie allègrement » ou encore l’enfant de chœur « avec sa voix fraîche de fille » Pour montrer cette musique, le poète use d'assonances et d'allitérations. Les sons sifflants et chuintants des vers 2 à 4 (« fossoyeur », « chante », « sa pioche », « la cloche », « lançant » etc. réent une douceur harmonieuse. Celle-ci est renforcée par la constante présence du son [en] à la rime « enterrement », « allègrement », « douillettement » etc.) mais aussi à l'intérieur des vers « chante », « blanc », « l'enfant », « charmant ».
Pour finir, de ce fait le poète tourne l’enterrement à la dérision. En effet, Paul Verlaine tourne en dérision un sujet ordinairement pathétique : le sombre, la souffrance sont traités d'une façon gaie. Effectivement Le second quatrain assimile la mort à un sommeil agréable, comme le poète le fait comprendre grâce au terme « édredon », les expressions « s’installent », « bien chaud », « douillettement », créent un univers rassurant et agréable. Le poète fait sentir à son lecteur que la mort n’est pas forcément quelque chose de désagréable et lui donne une autre façon de voir la mort Pour cela il fait alterner des termes positifs et les termes négatifs de la mort : le deuil : à chaque détail de la cérémonie est associée une attitude joyeuse. Ainsi, le fossoyeur est positivé par l'enfant de chœur qui chantent. De même, le rôle sinistre de la pioche est contrebalancé par ses reflets : elle « brille ». Les croque-morts sont sous l'influence des beuveries et banquets dont témoignent leur nez rougi par l'alcool et leurs ventres « rondelets ». Le lecteur a l’impression que dès le premier vers le poète rend l’enterrement ridicule avec son exagération provocatrice : « Je ne sais rien de gai comme un enterrement ! » Il est repris ensuite au début des tercets par une exclamation semblable : « Tout cela me paraît charmant, en vérité ! » Un troisième point d'exclamation termine d'ailleurs le poème. Paul Verlaine met en valeur les principaux intéressés, à savoir « les héritiers resplendissants » de fait que le dernier vers est un octosyllabe. Mais on peut aussi y voir une satire sociale de l’enterrement. Dans le texte le lecteur a l’impression que le poète ne participe pas à la souffrance des personnes, mais plutôt qu’il en profite. Il le pointe dans l'évocation de cette satisfaction : la mort profite à un grand nombre de gens. Le prêtre a des raisons peu spirituelles pour travailler « allègrement ». Il gagne en effet sa subsistance grâce aux familles des défunts, qui paient les messes aux morts et font des dons à l'Eglise. Cela expliquera aussi pourquoi il met les héritiers en valeurs dans le dernier vers. De la même manière, « nez rougi par les pourboires ». Le lecteur comprend le jeu de mots : le pourboire est pris au sens littéral « pour boire », les croque-morts, grâce à cet argent sont « rondelets » et ont le « nez rouge ». Sa famille n'est pas désignée par des termes (« les enfants », « la veuve ») qui pourraient évoquer leur lien de parenté et donc leur douleur de perdre un être cher. Mais, leur seul lien mentionné est celui de la fortune qui va leur revenir et qui cause leur joie « gloire » au vers 13, visages « resplendissants » au vers 14 sont un reflet de l’argent laissés par le mort.
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