LETTRE D'UN POILUS
Lettre type : LETTRE D'UN POILUS. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar oumnialaoui • 19 Janvier 2020 • Lettre type • 452 Mots (2 Pages) • 523 Vues
Chère Marie,
Cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu de tes nouvelles. J’espère que tu te portes bien ainsi que Sophie et Paul. Je te laisse passer un message à Sophie en lui souhaitant un joyeux anniversaire plein de bonheur, de joie, et de réussite. D’ailleurs, j’espère que Paul a appris ses tables de multiplications. Vous me manquez énormément ainsi que mes parents et tous nos proches. La vie dans les tranchées est de plus plus dure et compliquée. Nos camarades meurent par dizaines au fils des jours. Je ne suis pas sur de revenir. La plupart d’entre nous sont blessés. J’essaye, quand on nous donne la permission, d’aider nos camarades blessés. Les brancardiers et le médecin sont le plus souvent dépassés devant le nombre de blessés et la gravité de leurs blessures : comme les plaies ouvertes par éclats d’obus, mitraille provoquant des entaillent à orifice larges ou les tissus sont déchirés, les muscles broyés. La gangrènes gazeuse fait des ravages, nombreux sont les amputés. Que vont-ils devenir sans bras, sans jambe ou avec une gueule cassée? Certains perdent même leur raison, traumatisés!
Les guérissables, sont envoyés, le plus souvent sous les obus qui sifflent et explosent, dans un hôpital militaire pour pouvoir être rétablis au plus vite pour recombattre. Les autres, c’est à dire les morts ou les morts en sursit attendent lamentablement dans la souffrance : leurs hurlements ne parviennent pas à les soulager.
D’ailleurs pour ne rien te cacher, j’ai failli être condamné au peloton d’exécution pour « fuite devant l’ennemi » alors que j’étais juste retourné pour aider un camarade blessé par un éclat d’obus. Le sang de sa jambe coulait à flots touché par un éclat de métal brûlant. Je lui fis un garrot avec l'une de mes manches, le pris sur mon dos et le ramenai dans la tranchée sous une pluie d'obus. Il est certain que je ne pourrai pas tous les soigner.
De temps à autre, nous pouvons heureusement bénéficier des rares moments de plaisir comme la réception des lettres de nos proches et mieux encore lorsqu’un colis les accompagne. Chacun a les yeux qui brillent à nouveau un moment lorsque nous partageons les victuailles reçues et parlons de notre bled. Cela nous change de la popote tiède ou froide servie dans nos gamelles. Enfin autre chose que du rata, du singe ou du bouillon!
Mais le plus attendu des moments est l’annonce d’une permission !
J’ai reçu il y a de cela quelques jours ton colis, je suis très satisfait mais ce qui me ferait plaisir ça serait du saucisson et du vin de notre région meilleur que le pinard, pour le reste tu peux mettre ce que tu veux, fruits, eau de toilette, savon…
Je t’embrasse très fort.
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