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Si je mourais là-bas, APOLLINAIRE: un poème -lettre- d'amour

Commentaire de texte : Si je mourais là-bas, APOLLINAIRE: un poème -lettre- d'amour. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  29 Novembre 2016  •  Commentaire de texte  •  1 420 Mots (6 Pages)  •  3 067 Vues

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        Guillaume Apollinaire, né en 1880 et mort en 1918 est un poème et écrivain français, l'un des plus grand du début du XXe siècle. Apollinaire était adapte du cubisme, du calligramme et du surréalisme dont il a forgé le nom. Il a également été influencé par les poètes symbolistes durant sa jeunesse. Si je mourais là-bas est un poème tiré du recueil Poèmes à Lou écrit en 1915. Apollinaire imagine sa propre mort sur le front de la première mondiale et en fait par à sa bien-aimée. Nous allons voir en quoi ce poème est un poème, mais aussi une lettre, d'amour. Pour cela nous analyserons la lettre en elle-même, puis l'expression des sentiments et pour terminer la célébration de la femme aimée.

        Premièrement, nous allons étudier la lettre qu'est ce poème. C'est d'abord une lettre d'amour et d'adieux. On retrouve le champ lexical de l'amour au vers 2 « ma bien aimée »,19 « un amour », 20 « l'amant » et 26  « mon unique amour ». On devine aussi le souvenir d’une liaison au vers 20 « l’amant serait plus fort dans ton corps éclaté ». Les assonances en « or » : fort, or insistent d'ailleurs là-dessus. Le poème est également un poème d'adieux comme on le voit aux vers 1 et 2 : « Si je mourais », « Tu pleurerais ». Cette hypothèse est reprise au vers 21 : « Si je meurs là-bas » mais avec cette fois un passage de l'imparfait au présent. La mort d'Apollinaire passe de l'irréel à une éventualité réelle.

        Ensuite nous pouvons remarquer la présence d'un destinataire, Lou en l'occurrence avec « tu pleurerais » au vers 6 ou encore « Lou si je meurs là-bas » au vers 21. Le deuxième hémistiche du vers 2 « Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée » est accentué et précise le lien amoureux entre l'écrivain et sa destinataire. Cependant « tu es mon unique amour » au vers 26 est hyperbolique. En effet, rien que pendant la guerre, Apollinaire s'est fiancé à une femme et s'est marié à une autre. De plus, le monostique « O mon unique amour et ma grande folie » peut être assimilé à une formule de politesse.

        Pour terminer l'étude de la lettre, nous pouvons également analyser le message de l'auteur. En effet, on retrouve des impératifs présents : « sois » au vers 25 et « souviens-t'en » au vers 22. Ce dernier est d'ailleurs un conseil qui est mis en valeur par le tiret. De plus, l'auteur ne veut pas être oublié comme on le voit avec la métaphore « mon sang c'est la fontaine ardente du bonheur » au vers 24, « Fontaine ardente » étant synonyme d'abondance et donc de possible dérivation.

        Deuxièmement nous allons étudier l'expression des sentiments. On remarque de la part du poète dans son poème la peur de la mort. En effet, celui-ci emploie successivement l’hypothèse du « si » au vers 1 : « si je mourais là-bas » puis au vers 21 « si je meurs ». Comme cela a été évoqué précédemment, il y a un passage de l'imparfait au présent signe d'un passage entre une possibilité de mort irréelle à une possibilité de mort réelle. Le poète emploi également à plusieurs reprise le verbe mourir mais à des temps différents : « mourais » au vers 1, « meurt » au vers 3 et « meurs » au vers 21. Cette progression démontre que le poète se rapproche de son destin qui se trouve être la mort. Le poète fait également allusion au lieu que le destin lui a choisi pour mourir :  « le front de l'armée » au vers 1 qui fait allusion à la guerre dans laquelle il est engagé. Il le répète au vers 4 : « un obus éclatant sur le front de l'armée ». Il qualifie là son destin et accentue sa peur de la mort.

         Nous remarquerons également de la part du poète la peur de l'oubli, par sa bien-aimée Lou. Il emploie les termes « souvenir éclaté » au vers 6. Il y a ici l'idée de l'éparpillement du souvenir ainsi que l'idée de l'obus. Il emploi également l'oxymore « souvenir oublié » au vers 11. Il y a une progression dans le poème et dans l'espace : « souviens-t'en » au vers 22. Le poète se considère aussi comme un souvenir vite oublié puisqu'il dit « mon souvenir s'éteindrait comme meurt un obus » au vers 3 et 4 et il y a ici une comparaison avec l'obus que l'on peut retrouver au vers 5. Cette peur de l'oubli se caractérise aussi par l'avertissement du vers 2 : « tu pleurerais un jour » où le poète fait en quelques sortes ses adieux à Lou. Être oublié, c’est plus que mourir. Or, la poésie permet d’éviter l’oubli. Apollinaire ordonne donc à Lou de ne pas l'oublier : « souviens t’en » .         Dans son poème le poète est amoureux. Il le fait ressentir grâce à l'usage du champ lexical de l'amour : « ma bien-aimée » au vers 2, « un amour inouï » au vers 19, « l'amant » au vers 20, « d'amour et d'éclatante ardeur » au vers 23. On remarque la présence du poète avec l'utilisation du pronom personnel « je » au vers 12 et 13 «je rougirais », par exemple ainsi que la présence d'adjectifs possessifs tels que « mon » au vers 7 ou « ma » au vers 26. Ce poème est un poème lyrique puisqu'il y a là l'expression des sentiments ainsi que les états d'âme du poète.

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