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La Nuit De Mai D'Alfred De Musset

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in du romantisme. Ils s'en détacheront pour s'orienter vers de nouvelles esthétiques. En vous appuyant sur des exemples précis, dites ce qu'ils reprochent au romantisme et quelles seront ces nouvelles esthétiques.

Analyse

I / A quoi la Muse exhorte-t-elle le poète?

Elle l'exhorte:

• à fusionner avec elle; cette fusion sera féconde de création poétique: le leitmotiv exprimé dans les vers 1,6 et 14 : «Poète, prends ton luth et me donne un baiser »

• à s'ouvrir au monde qui l'entoure et à apprécier les plaisirs sensuels de la vie,

• à jouir du silence environnant qui est propice à l'évocation du souvenir de sa bien¬-aimée: v18 : «Ecoute! tout se tait ; songe à ta bien-aimée ».

II / Etudiez l'évocation de la nature par la Muse.

La Muse, pour consoler le poète et lui redonner goût à la vie, à la création et à l'amour, évoque une nature printanière, euphorique, dont les différents éléments s'éveillent à la vie après la longue torpeur hivernale: v2 : «La fleur de l'églantier sent ses bourgeons éclore ». Ces éléments sont la métaphore de la communion du poète avec sa bien-aimée, de l'accouplement et de l'érotisme: v16, 17:« La rose, vierge encore, se referme jalouse / Sur le frelon nacré qu'elle enivre» et les vers 21, 22 et 23 :« Ce soir tout va fleurir : l'immortelle nature / Se remplit de parfums, d'amour et de murmure, / Comme le lit joyeux de deux jeunes époux. »

Par ailleurs, l'évocation de la nature est fondée sur des éléments à forte charge sensuelle. En effet, la Muse tente, par ce biais, de faire renaître la sensualité du poète: « baiser », « sent ». «s'embraser », « Balance le zéphyr dans son voile odorant », « enivre », «Le rayon du couchant laisse un adieu plus doux», «se remplit de parfums, d'amour et de murmure »... .

La Muse lui présente la nature comme le havre de paix le reposoir vers lequel il doit se tourner pour convertir ses pulsions de mort (Thanatos) en pulsion de vie (Eros).Cette dernière est la condition sine qua non pour sauver son verbe poétique du silence. Pour cela, il lui suffirait d'observer la renaissance de la nature pour que renaisse avec elle le souvenir de ses anciennes amours.

III / Par quoi se caractérise le Moi du poète à travers ses réponses à la Muse?

En répondant à la Muse, il est clair que le poète porte en lui « le mal du siècle », typique de la génération romantique. En effet, il semble totalement sourd à ses exhortations. Al' euphorie de son interlocutrice, il oppose une farouche dysphorie: à aucun moment, il n'est sensible à la beauté que chante la Muse. Il semble même être atteint de cécité: v7 : « Comme il fait noir dans la vallée! ».

Cependant, ce qui prend plus de réalité pour lui, c'est 1'« étrange rêverie (qui) s'efface et disparaît» » (v12 et 13).

Dans la dernière strophe, le poète. est agité par une multitude de questions sur les causes de son mal. Il apparaît donc que la rêverie et l'introspection constituent, chez lui, des activités cérébrales intenses.

La succession de phrases interrogatives de la dernière strophe trahit le degré d'agitation et de souffrances qui écrasent le poète. Mais elle révèle surtout ses efforts pathétiques de saisir la cause de ce vague à l'âme, rebelle à l'analyse: v24, 25 et 26 : « Pourquoi mon cœur bat-il si vite? / Qu'ai-je donc en moi qui s'agite / Dont je me sens épouvanté? »

Il ne trouve même pas refuge au sein de la nature qu'il ne semble pas voir. Mais il se tourne vers l'Etre suprême et l'exclamation« Dieu puissant!» (v30) exprime le sentiment religieux qui lui sert de garde-fou contre le délire. .

Au vers 32, le poète aboutit à une réponse à ses interrogations inquiètes: «C'est l'heure qui sonne ». Ainsi, la cause de son mal n'est autre que le Temps qui broie sa vie et qui le mène inéluctablement à sa fin. Mais cette réponse est loin d'apaiser les souffrances du poète; son malaise s'en trouve aggravé puisqu'il clôt le poème par un cri de détresse: «Ô solitude! Ô pauvreté! ». Il réalise que sa solitude sans sa bien ¬aimée est irréversible et pleure sa misérable condition d'Homme destiné à la finitude.

ESSAI: (10pts)

Certains écrivains font leurs débuts au sein du romantisme. Ils s'en détacheront pour s'orienter vers de nouvelles esthétiques. En vous appuyant sur des exemples précis, dites ce qu'ils reprochent au romantisme et quelles seront ces nouvelles esthétiques.

Plan possible:

(Le plan qui suit est présenté à titre indicatif. Le professeur correcteur pourra accepter d'autres types de plan à condition que l'étudiant réussisse à démontrer le dépassement du romantisme opéré par Le Parnasse et par le réalisme. La rédaction de l'essai n'est en aucun cas l'occasion d'un déballage de connaissances sur tel ou tel courant).

La littérature du début du XIXème est marquée par le romantisme. Les écrivains qui se sont réclamés de ce courant sont, pour la première génération: Mme de Staël, Senancour, Constant, Chateaubriand. Ceux de la deuxième génération se sont nourris de cette sensibilité et ont forgé leurs poétiques dans cette mouvance avec, néanmoins, une caractéristique nouvelle: la lutte contre les Anciens. Ce «militantisme» leur a permis d'imposer une sensibilité et une esthétique nouvelles fondées sur le lyrisme, sur l'introspection, sur la fusion avec la nature, sur l'horreur du quotidien, sur l'aspiration vers l'infini et l'absolu, sur la tragédie de la condition humaine,... Ils se sont groupés autour de Hugo pour former le Cénacle (1827) qui compte, entre autres: Lamartine, Musset, Vigny Sainte - Beuve, Nerval, Gautier, Mérimée, Balzac, Dumas.. .Même après la dissolution du Cénacle (1830), le romantisme a continué à faire des adeptes tels que. Flaubert: Mémoires d'un fou.

Néanmoins, l'attachement au romantisme n'a pas été durable pour tous ces écrivains. De fait, certains s'en sont détachés pour s'orienter vers d'autres voies de recherches.

La réaction la plus importante est celle des réalistes, avec Flaubert et Balzac. Ils adressent aux romantiques de lourds reproches dont l'expression la plus célèbre sera Mme Bovary (1857). En effet, à travers son héroïne, Flaubert tire à boulets rouges sur les thèmes privilégiés des romantiques: il tourne en dérision leur sensiblerie, leur propension à la rêverie et à la mélancolie, leur décalage par rapport au réel. Il leur reproche leur excès de lyrisme et leur égocentrisme. Cependant, l'œuvre réaliste doit être ancrée dans le réel, doit être à l'écoute de la misère humaine, doit puiser dans les sujets les plus laids, les plus indicibles. Elle doit « peindre le dessus et le dessous des choses» (Flaubert). Pour cela, le réaliste doit «disséquer,» le réel au scalpel, tel un chirurgien ou un biologiste: cette volonté montre l'influence des sciences expérimentales sur le réalisme. De ce fait, l'auteur doit être absent de son discours et le recours au« je» est exclu. Le genre de prédilection des réalistes est le roman.

L'autre orientation qui a permis à certains écrivains de se séparer du romantisme est, elle, poétique: c'est la poésie formaliste, ou. Le Parnasse, dont

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