La transformation du personnage de Manon en Amérique - Manon Lescaut

La transformation du personnage de Manon en Amérique - Manon Lescaut

À la fin du récit de Des Grieux, nous assistons à un revirement complet du comportement de Manon.

Ce revirement opère à partir du moment où les deux amants arrivent en Amérique.

Dans un premier temps Manon reconnaît le vice dans son comportement passé et exprime son repentir et sa volonté de changement.

Elle s'exprime ainsi :

"J'ai été légère et volage et même en vous aimant éperdument comme j'ai toujours fait je n'étais qu'une ingrate."

Ensuite, bien que Manon connaissait déjà les sacrifices que Des Grieux à fait pour elle tout au long du récit c'est pour la première fois en Amérique qu'elle le remercie.

Elle déclare

"Je sent bien que je n'ai jamais mérité ce prodigieux attachement que vous avez pour moi. Je vous ai causé des chagrins, que vous n'avez pu me pardonner sans une bonté extrême."

Repentir et gratitude encore exprimés quand elle déclare "Je ne cesse point de me reprocher mes inconstance et de m'attendrir, en admirant de quoi l'amour vous a rendu capable pour une malheureuse qui n'en était pas digne"

Manon ne fait pas que se repentir, elle veut également effacer cette mauvaise conduite :

Apres avoir énuméré ses vices elle assure à son chevalier

"Mais vous ne sauriez croire combien je suis changée."

Conjonction de coordination "mais" à une valeur d'opposition : Manon s'oppose à sa conduite passée

Utilisation du présent de vérité générale "je suis changée" : donne une valeur de vérité implacable à ce changement

De plus

Des le voyage dans le bateau on trouve des preuves en acte de ce changement : Des Grieux décrit Manon comme

"si tendre et si passionnée, si attentive à mes si légers besoins, que c'était, entre elle et moi, une perpétuelle émulation de service et d'amour."

Manon voit les soins que des Grieux lui apporte et pour la première fois elle lui rend la pareille.

Ceci introduit dans un second temps la métamorphose de Manon d'une attitude égocentrique à une attitude altruiste.

Elle reste matérialiste dans une certaine mesure, mais cette fois elle n'a plus peur du manque qu'elle même pourrait éprouver mais de celui que son chevalier pourrait éprouver.

On en a un exemple à l'arrivée dans la maison en Amérique

"Manon parut effrayée à la vue d'une si triste demeure. C'était pour moi qu'elle s'affligeai beaucoup plus que pour elle-même" et

"elle ne considérait dans nos malheurs commun,