Lamartine
Note de Recherches : Lamartine. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresamarade d’enfance, Guillaume de Pierreclau, au château de Cormatin. À toute occasion, il retournait à Paris où, peu à peu, il prit des habitudes de libertin, faisant au jeu de lourdes dettes.
Il s’adonnait aussi quelque peu à la littérature, commençant dès 1813 ‘’Clovis’’, un poème épique et national, concevant une tragédie biblique, “Saül”, écrivant une tragédie antique, “Médée”, commençant une ‘’Zoraïde’’. À côté de ces grands genres, une inspiration plus intime donna «quatre petits livres d’élégies» écrites pour célébrer le séjour à Naples et l’ardente figure de la Napolitaine qu’il appelait «Elvire» et qui était morte poitrinaire en janvier 1815.
Or, la même année, en octobre, malade, plus de désoeuvrement que de maladie véritable (de vagues troubles nerveux), il décida d'aller prendre les eaux d'Aix-les-Bains en Savoie. Il s'installa à la pension Perrier, où était descendue auparavant une jeune créole, Julie Bouchaud des Hérettes, épouse esseulée de Jacques Charles, physicien célèbre et secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, de quarante ans son aîné. Elle était à Aix pour soigner une phtisie (ou tuberculose, la grande maladie des romantiques) déjà très avancée. Le 10 octobre, le destin ménagea aux deux jeunes gens une dramatique occasion de rapprochement : une tempête sur le lac du Bourget la mit en péril, et il se trouva là pour la sauver de la noyade. Aussi l’amour naquit-il entre eux, irrésistible, flambée subite et dévorante, amour adultère mais aussi rencontre de deux êtres qu'unissait une même sensibilité. L’abbaye d’Hautecombe et la colline de Tresserves connurent les pas des deux jeunes gens, unis dans une commune extase devant une nature qu’ils adoraient tous deux. Ils firent de rêveuses navigations sur le lac. Mais Julie était gravement atteinte, et très vite cet amour dut se limiter à n’être qu’un amour platonique, se sublimer, devenir purement idéal, spiritualisé par l’idée de «ce mystérieux aillleurs vers lequel elle se sent glisser» (Henri Guillemin). Et, après trois semaines, les «amants du lac» durent, le 26 octobre, se quitter, Julie rentrant à Paris, Alphonse à Mâcon. Cependant, une correspondance brûlante s'établit entre eux. Le 8 janvier 1817, il réussit à s'échapper de Mâcon, et arriva à Paris où il séjourna jusqu'au début du mois de mai. Ils passèrent ensemble quelques semaines pleines de passion. Le soir, il fréquentait le salon des Charles où Julie ne manquait pas de présenter le jeune poète débutant à des gens qui pourraient lui être utiles et qui l’étaient déjà, car on commençait à lire ses vers dans les salons. En mai, ils durent se quitter en se promettant de se revoir à Aix l’été suivant. Le 6, Lamartine était de retour en Mâconnais. Sur les instances de Julie, il se remit à travailler à ‘’Saül’’. En juin, fatigué, ne tenant plus en place, il alla prendre les eaux à Vichy, puis, à la fin du mois, se remit en route pour Aix-les-Bains où, espérait-il, Julie pourrait le rejoindre. Mais il eut la douleur de se trouver seul au rendez-vous : la malade, dont l’état s’était aggravé, était clouée à Viroflay. Ce fut dans ce climat d’attente fiévreuse, de tristesse, de souvenir et de nostalgie, leur bonheur étant déjà menacé, qu’attendri par le spectacle du lac du Bourget, il écrivit un poème qui fut d'abord intitulé “L’ode au lac de B***”. C’est ainsi que ce fut une femme réelle qu’il immortalisa sous ce nom d’Elvire dans son premier recueil. Le 10 novembre, rentré à Milly le mois précédent, il reçut la dernière lettre de Julie. Sans illusion sur l'issue prochaine, elle lui annonçait qu'elle avait fait la paix avec Dieu. Ainsi leur passion était-elle scellée. Le 18 décembre, elle mourut, mais il ne l'apprit que le 25. Sa peine fut immense et, très abattu, il se terra tout l'hiver à Milly.
De nombreux poèmes datent de cette époque. Cet attachement passionné le fit mûrir et l'engagea à un retour sur lui-même, à un changement profond devant la vie. «J'ai eu l'ineffable bonheur d'aimer enfin, de toutes mes facultés, un être aussi parfait que j'en pouvais concevoir, et cela, a décidé de mon sort». Il prit la résolution de changer le cours de son existence de libertin. Pour la mémoire de Julie, il renonça à la vie facile et s'efforça de devenir célèbre. Il travailla à sa tragédie qui fut terminée en avril de l'année suivante. En octobre 1818, il se rendit à Paris pour la présenter à Talma qui la refusa. Dans le même temps, il multipliait sans résultats ses démarches pour obtenir un poste dans la diplomatie. Il rentra à Milly, amer et décu.
Cependant, il connut encore des amours faciles, dont celui qui l'attacha, en 1819, à une belle Italienne, Léna de Larche, femme d'un officier de la garnison qu’il rencontra à Mâcon, qu’il suivit à Paris, dont il eut bien du mal à s'arracher et dont l'ardeur sensuelle laissa en lui un indélébile souvenir qui apparut plus tard dans bien de ses pages. Ce fut un dernier soubresaut de son existence passée.
Auréolé du prestige littéraire que lui conférait la diffusion de ses poèmes qui, bien que non imprimés, couraient de bouche en bouche, il recevait un bon accueil dans les salons et continuait sa recherche d'une situation. Pressé par sa famille, il songea sérieusement au mariage. Il fit la connaissance, à l'occasion du mariage de sa sœur, Césarine, à Chambéry, d'une jeune Anglaise, Maria Anna Elisa Birch. Il la revit à Aix en août-septembre et, séduit par la jeune femme avec laquelle il se sentait beaucoup d'affinités, lui demanda de l'épouser, non pas pour sa dot, comme on l’a prétendu, car elle était plus pauvre que lui qui fut, toute sa vie, poursuivi par les soucis d’argent. Elle accepta, mais sa mère s'opposa d'abord à l'union, arguant de la différence de religion et du manque de fortune de Lamartine. Fort du consentement de Maria Anna Elisa qui se convertit au catholicisme, il décida de laisser le temps agir en sa faveur.
De retour à Paris, au début de 1820 pour signer le contrat d'édition de son premier recueil qui devait concrétiser enfin son génie poétique, il tomba malade, victime d'une grave pneumonie qui fit un instant craindre pour sa vie La perspective de la mort entrevue le conduisit, après un confession générale, à prendre devant Dieu l'engagement de revenir à la foi de son enfance, dont l'avaient écarté ses lectures de jeunesse. Le 1er mars, il fut nommé à l’ambassade de Naples. Le 11 mars, les premiers cinq cents premiers exemplaires de son premier recueil parurent anonymement :
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“Méditations poétiques”
(1820)
Recueil de vingt-quatre poèmes
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I
“L’isolement “
Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
5 Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes,
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.
Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
10 Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.
Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs,
15 Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme ni transports,
Je contemple la terre, ainsi qu'une ombre errante :
20 Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.
De coIline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l’aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue,
Et je dis : Nulle part le bonheur ne m'attend.
25 Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains
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