Le Coq

. Je brigue les jours nouveaux où une partie de la lumière me sera offerte. La métamorphose se fait lentement. Mes propres graines, ne suffisent pas. J’ai besoin de mets spirituels, pour alimenter l’homme nouveau. Je me nourris, avec appétit, de nos travaux en loge. Eclairé à travers le respect du rite, des rituels et des symboles, je m'attache à chaque tenue, avec assiduité et volonté, à honorer mes promesses. Je dois aller au-delà de moi-même. J’aspire à restituer, à l’extérieur, notre fidèle engagement maçonnique, quêté de l’intérieur. Je redresse mon chef. Mon esprit alors commence à s’ouvrir.

JE deviens plus vigilant et entreprenant dans ce monde profane profondément agité. La famille, cette communauté primordial et primaire, se désintègre. Beaucoup de parents ont démissionné, laissant leurs enfants livrés à eux même. Certains hommes politiques, garant de l’équilibre social, sont discrédités et peu crédibles. La violence surgie de toutes parts. La société de consommation, cette nouvelle église, société de l’éphémère et du superficiel, prêche pour ses illusions et ses préjugés. Là, nul coq pour réveiller les consciences. Les désastres écologiques, programmés défigurent, polluent en sacrifiant l’harmonie naturelle de notre planète. Des frères s’entre-tuent, au nom de leur dogme, qui ne devrait être qu’amour ! Que léguerons-nous à nos futurs enfants ?

Pour tous ces combats, nos engagements prennent toutes leurs valeurs. Le travail dans nos ateliers ne reste pas vain. Nous persévérons pour que nos idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité évoluent. Nous rassemblons ce qui est épars et reconstituons cet esprit maçonnique, ces hommes sincères et loyaux, dispersés aux quatre coins de la vie profane. Patiemment, jour après jour, avec sagesse, dans le respect des convictions, nous osons et nous bâtissons.

La tâche est rude, j’en suis conscient. Mais œuvrer pour un univers plus humain, une société plus juste, au-delà de tout dogme, n’est ce pas là pour certains, le dessein ? Puisque le hasard n’entre pas dans notre atelier et que chacun et chaque chose sont à leur place, je ne le laisse plus au dehors, me guider ! Cette exemplaire lumière acquise dans notre loge juste et parfaite, je la restitue à l’extérieur par une attitude droite et franche. Je réapprends, grâce aux outils que je commence à manier. Je m’emploie plus pour le bien être commun. Maillon de la famille, je la pérennise. Je prends la relève des mes parents déclinant. Je prépare mes enfants à devenir des citoyens responsables. Je m’implique d’avantage dans la conduite de mes engagements bénévoles dans les milieux associatifs. Je réclame plus d’équité et de respect. Je lutte contre, l’exclusion, la violence et l’ignorance. A chaques occasions, je propose, sans me dévoiler, le chemin maçonnique, pavé de paix, d’amour et de fraternité.

Tous ces actes requièrent un travail de longue haleine, de persévérance. Sans cesse sur le métier, inlassablement, je reviens. Chaque jour, je pénètre dans mon cabinet de réflexion. Je plonge dans ma propre obscurité, et je ravive la petite lueur, l’aube qui fera les grands jours de demain. J’essaie de devenir cet humble et fier coq, annonciateur d’aurores nouvelles.

Les passions qui m’animent, ne doivent pas cependant me brûler. Attention aux scories, la vigilance est primordiale pour moi-même. Miroir, mon beau miroir, dis-moi quel est mon ennemi ? Je taille ma pierre brute, à mon rythme. Je suis certain, mes chers frères, que s’il m’arrivait de m’égarer, attentifs et réfléchis, par vos critiques constructives, vous me remettriez sur le chemin et « je recevrai avec reconnaissance le concours de vos lumières ». J’écoute, je persévère et. je me rectifie

L’autre jour, mon parrain maçonnique me faisait remarquer, avec sagesse, le nom de notre loge. L’Aurore ! Et oui l’Aurore, cette lueur brillante, que le coq annonce, qui suit l’aube et précède le lever du soleil. Lorsque notre frère Marc, retrace soixante dix sept années d’histoire de notre respectable Loge, sa mémoire vigilante nous interpelle. Il nous rappelle combien il a fallu de force et de courage, aux cours d’années sombres et barbares, pour maintenir