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Le Crapaud, Tristan Corbière

Commentaire de texte : Le Crapaud, Tristan Corbière. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  17 Avril 2020  •  Commentaire de texte  •  1 056 Mots (5 Pages)  •  1 168 Vues

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Texte 11 : Le Crapaud, Tristan Corbière (1873)

Le Crapaud est un poème écrit par Tristan Corbière paru dans le recueil Les Amours Jaunes en 1873, 2 ans avant sa mort, sous les mouvements du romantisme et du parnasse. Son unique recueil passa complètement inaperçu mais fut révélé au grand public 10 ans plus tard grâce à Paul Verlaine dans son essai Les Poètes Maudits. Le Crapaud illustre d’ailleurs bien l’expression de « poète maudit », Corbière y apparait comme un poète incompris qui rejette les valeurs de la société. Le titre même de son recueil, Les Amours Jaunes est ironique : faisant alors référence au rire jaune, un rire grinçant et désabusé, il y pratique l’autodérision, cultivant les images du laid et le goût du paradoxe.

L’extrait étudié peut se diviser en plusieurs mouvements : d’abord, c’est un chant mystérieux dans un cadre fantastique lors des tercets puis l’on trouve la beauté et la laideur d’un crapaud maudit dans les quatrains et enfin l’explication du poème à travers le dernier vers.

1 : on commence par une phrase non verbale qui étant au début du poème est mise en valeur ; on voit l’importance du chant qui a l’air de dominer l’espace ; la nuit nous plonge donc dans un décor sombre ; « nuit sans air » = ici le sens olfactif est sollicité avec la négation qui accentue la sensation d’étouffement ; « … » = laisse un certain suspense

2-3 : « - » = une sorte de coupure qui arrête le suspense pour décrire le cadre ; « lune » = élément du fantastique qui vient apporter de la lumière dans l’obscurité de la nuit ; isotopie de la dureté, du tranchant avec « plaque », « métal » et « découpure » qui crée une atmosphère angoissante ; antithèse = « clair »/ « sombre » ; « vert sombre » = décor étrange, peut-être une forêt, cadre spatial encore inconnu

4 : encore une fois une phrase non verbale ; « … » = laisse supposer que les précédents vers n’était qu’une parenthèse ; anaphore = « un chant », il se répète, il remplit la nuit et on ignore d’ailleurs quel est ce chant ce qui renforce le mystère ; comparaison = « comme un écho » ; polysémie = « tout vif » vivant, intense ? à vif telle une plaie douloureuse ?

5 : on en apprend un peu plus sur l’endroit où l’on est ; lexique de l’enfouissement = « enterré, sous le massif » ; l’adverbe « là » continue quand même de laisser planer le mystère, il suggère que le poète se trouve à proximité du crapaud ; « … » laisse penser que le poète se rapproche de l’endroit en question

6 : « ça », « c’ » = pronoms indéfini, manière péjorative de le nommer, entretient le suspense ; « ça se tait » = silence, plus de bruit ; « viens » = emploi de l’impératif mais on ignore à qui s’adresse le poète ; « - » (+ les suivants) = semble maintenant être les marqueurs d’un dialogue mais l’on ne sait toujours pas qui accompagne le poète ; « ombre » = participe au décor obscur et accentue l’inquiétude

7 : 2 tirets montrant alors 2 réactions différentes devant le crapaud découvert ; phrase exclamative « un crapaud ! » suivie de la didascalie interne « pourquoi cette peur » ; le crapaud étant considéré comme un animal maudit, le poète est-il lui aussi maudit ? 

8 : métaphore du « soldat fidèle » = connotation courtoise, aspect protecteur envers une femme, il souhaite peut-être la protéger du crapaud

9-10 : « vois-le » = emploi de l’impératif encore ; « tondu, sans ailes » = apparaît comme un animal caractérisé par des manques ; « de la boue » = animal méprisable ; contraste avec l’admiration qu’évoquent « poète » + « rossignol » ; métaphore peu flatteuse = « poète tondu », crapaud assimilé au poète ; oxymore = « sans aile », empêché de voler + « rossignol de la boue », le poète est voué au malheur et à la honte 🡪 lien avec Baudelaire « tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or » mais chez lui cela évoque le pouvoir du poète

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