Le Mariage de Figaro cas
Commentaire de texte : Le Mariage de Figaro cas. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar suman93270 • 7 Février 2016 • Commentaire de texte • 2 371 Mots (10 Pages) • 1 942 Vues
MON COMMENTAIRE
Intro :
L’œuvre que nous allons commenter est Le Mariage de Figaro écrite en 1778. C’est le second volet d’une trilogie avec Le Barbier de Séville (1775) et La mère coupable (1785). C’est une pièce en 5 actes, structuré en un dialogue en prose, par l’un des grands dramaturges du 18ème siècle, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, un homme cultivé et varié du à ses nombreuses reconversions dans le monde du travail avant de se tourner vers le théâtre. Il a abandonné le drame, qui ne lui a pas réussi, puis a connu un véritable triomphe avec le Barbier de Séville à la Comédie-Française, ou dans la préface, il souhaite une suite qui se traduira par le Mariage de Figaro autrement appelés La Folle Journée. Figaro et Suzanne vont se marier, mais le Comte, qui convoite Suzanne, et Marceline, désireuse d’épouser Figaro, menace son bonheur. Pour donner le change au Compte, Figaro excite sa jalousie vis-à-vis de la Comtesse. Marceline gagne son procès contre Figaro, qui doit l’épouser mais découvre qu’il est son fils. Pendant le mariage des domestiques, Suzanne donne rendez-vous au Compte. Figaro devient fou de jalousie croyant que sa jeune épouse s’apprête à le tromper. C’est donc dans l’extrait que nous allons commenter que Figaro entreprend le monologue le plus long du Théâtre français d’Avant-Révolution. Il délivre ici son désarroi face à la décision du Comte Almaviva qui veut exercer son « droit de cuisage ». Nous allons donc nous demander Comment l'évolution d'un valet traditionnel est-elle représentée ? Dans un premier temps nous parlerons d’un valet traditionnel par la suite nous aborderons la face d’un valet émancipé.
I-Un valet traditionnel
Le langage de Figaro
Figaro est ici plein de courage, un thème qui est récurrent dans les comédies, elle prépare les effets finaux, puisque Figaro aura finalement raison du Conte. Ainsi, en donnant longuement la parole à un valet de comédie qui est tourmenté d’interrogations angoissantes, elle renouvèle à la fois le type de valet traditionnel et le genre de la comédie. Fidèle à sa place de valet, le langage de Figaro comme « morbleu » (l. 10) ; « pou-ou » (l. 32) ; le rappel que c’est un valet traditionnel. Soutenue par un vocabulaire familier comme « me fussè-je mis une pierre au coup » (l. 16), ou bien « Quoi que je ne le sois qu’à moitié » (l. 11), qui est empruntée de prosaïsme, c’est-à-dire de la vulgarité du langage courant qui encore une fois caractérise sa façon de s’exprimer. Figaro aussi se dit de lui comme quelqu’un de peu d’intelligent, il se sous-estime, il se qualifie de « benêt » (l. 4) qui est réduit à « exercer un sot métier de mari » alors que le Comte, lui, est qualifié de « perfide » (l. 4). Figaro, bas dans la classe sociale, montre un dialogue indirecte et polémique avec le compte : on relève les substantifs (« Noblesse, fortune, un rang, des places ») qui désigne un état stable et les privilèges de la noblesse. Un verbe est employé par Figaro, « subsister » (l. 8) qui montre une action toujours à refaire car elles se soldent à chaque fois par des échecs tragicomiques. « Las d’attrister les bêtes » (l. 15) et « las de nourrir un obscure pensionnaire (l. 16) soulignent ses expériences de vie occasionnant dans le texte de multiples énumérations qui participe aux comiques de caractère à un monologue pourtant tragique. Ce valet dit « Après m’avoir obstinément refusé » (l. 3) qui montre un homme voué à l’échec. Cet homme d’une grande générosité nous est montré par l’expression imagée « il se jette à corps perdu » (l. 20) ainsi que la tournure hyperbolique « il m’a fallu plus de … ».
Ainsi, Figaro nous fait rire de par son désarroi et confirme alors son statut de valet, statut qui l’infériorise face à Almaviva à qui il marque un certain mépris.
Son mépris vis-à-vis d’Almaviva
Almaviva, que Figaro sert depuis le « Barbier de Séville » concentre les critiques apparait comme un imposteur, lui qui condamner ce droit du Seigneur veut maintenant en faire usage, il est qualifié de « perfide » (l. 4). Ce monologue n’est ni le commentaire lyrique d’une situation ni un moment de délibération, les deux fonctions traditionnel d’un monologue, ici il a une portée dramatique qui réside dans la méditation de soi et sur le monde que propose Figaro, il est ici le pourfendeur des injustices sociales. Il nous dit que le Comte doit son statut grâce à « sa naissance » (l. 7) soulignant qu’il n’a aucun mérite. Sa grandeur n’est le fruit d’aucune conquête il le dit avec l’interrogation « Qu’avez-vous fait pour tant de biens ? » (l. 6). Se qualifiant comme quelqu’un de peu intelligent peu avant, il dit par une tournure hyperbolique « Parce que vous êtes un grand seigneur vous vous croyez un grand génie » (l. 8-9) et montre que sa grandeur sociale n’a aucune équivalence avec son esprit. Il Cette noblesse de sang n’est donc plus qu’une marque sociale, qui engrange « fier[té] » (l. 6) et des abus de pouvoir avec le droit de cuisage qui est pourtant le nœud de l’intrigue. Malgré son statut de valet, il prend la peine de le qualifier « d’homme assez ordinaire » (l. 8). Figaro le méprise, il montre son appartenance au peuple en disant être « [mis] un jour dans la rue, il exerce également divers métiers comme celui de « vétérinaire » (l.15), « théâtre » (l. 16) mais surtout « le sot métier de maris » (l. 11) et tient plusieurs rôles sociaux comme « Maitres ici, Valet là » (v. 31) Valet. Figaro est ici le reflet de Beaumarchais. Ces éléments nous rappelant qu’il est un valet traditionnel nous dit également, que par ses actions, il maitrise le « jeu ». Il est ici le maitre de l’illusion comme Célimène dans le Misanthrope de Molière.
Si Figaro se situe dans sa continuité des Scapin et autres Sganarelle, ils s’éloignent cependant des types de valet traditionnel notamment lorsqu’il évoque ses activités littéraires qui étaient à l’époque réservé aux Clergés, à la grande Bourgeoisie et à la Noblesse. Étant un homme cultivé, il s’émancipe alors de son rôle de valet pour une profonde réflexion.
II – Un Valet émancipé
L’introspection de Figaro.
« Figaro, se promenant seul dans l’obscurité, dit du ton le plus sombre » (l. 1), cette ligne nous pose d’emblée un cadre spatiotemporel qui coupe Figaro de l’agitation du monde qui l’entoure. Lorsqu’il s’assied la nuit sur le banc du jardin du Comte comme nous l’indique la didascalie (l. 10), il s’intériorise appuyant un cadre propice à l’introspection, l’intériorité de ce personnage montre une originalité et une modernité chez Beaumarchais car la faculté intellectuelle est subordonnée en général au personnage tragique alors qu’ici, Figaro est doté d’une conscience. Figaro vit un amour contrariés puisque son union avec Suzanne est à l’origine de ses « tourments » (l. 9), on y ressent une sorte de fatalité : les participes passées « fixé » (l. 26)) et « forcé » (l. 27) traduisent sa soumission au destin comme dans Phèdre de Racine. Après s’être assis, il généralise ses interrogations, il se demande si « il [n’y a] rien de plus bizarre que ma destinée » ou bien « Ô bizarre suites d’évènements ! » (l. 25) Tout cela insiste sur son impuissance, il ne trouve pas réponse à ses questions et ses actions ne semblent pas influencés sur le réel, nous remarquons l’emploi récurrent de la négation « sans le savoir » ; « sans le vouloir » (l. 36). Ce monologue joué sur le ton le plus sombre se fait élégiaque mais pourtant, Figaro, qui utilise un vocabulaire appartenant à celui de la médecine avec les mots « chimie » ; « chirurgie » ; « pharmacie » (tous l.17) mais également un vocabulaire appartenant à celui de l’économie « crédit » (l.17) ; « vente (l. 25), nous montre un Figaro moderne et cultivé soutenant son émancipation. Mais tout se savoir qu’il « déploie » (l.8) n’est suffisant que pour « subsister seulement » (l. 9). Malgré l'expression de l'incertitude, Figaro est capable de faire son propre portrait avec une lucidité qui dément l'affirmation d'ignorance, « L'assemblage informe de parties inconnues » (l. 30) se révèle au contraire parfaitement connu si l'on en juge par le portrait qui suit et par l'ensemble de la tirade, qui révèle une solide capacité d'auto-analyse. Les lignes 30 à 35 sont le long dévoilement de cette personnalité, pour lui tout est la conséquence d’autres choses comme par exemple « ambitieux par vanité » ou bien « laborieux par nécessité ». Il est cependant toujours « Las « (l. 19 ; 22). Il rejette la faute à sa provenance, qui est également au cœur de ses préoccupations puisqu’il est « fils de je ne sais pas qui » (l. 19) mais il reste tout de même un homme « honnête » (l. 13). Il se demande même si sa « gaieté » est à décrocher pensant qu’elle ne lui appartient pas. C’est sur cette identité qu’il est en train de réfléchir. Remarquons dans ce monologue l’emploi du présent de narration et historique, évoquant des faits révolus en abolissant le décalage entre présent et passé.
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