Le Progrès Scientifique
Mémoires Gratuits : Le Progrès Scientifique. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoireses qui vont se révéler la caricature ou la contrefaçon de la véritable justice. Pascal reprend en effet à son compte la thèse de saint Augustin selon laquelle seule la foi permet l'accès à la connaissance de la vraie justice (justitia), privés de cette seule connaissance, les groupes humains ne possèdent que des « sortes de droits » que Pascal appelle « folies ». C'est ainsi à l'aune de ce critère de la véritable justice que l'auteur étudie les lois positives.
• Un désordre généralisé : l'absence de "véritable justice"
L'analyse pascalienne s'apparente à une véritable entreprise de démystification du pouvoir au moyen d'un démontage systématique des mécanismes de l'État et de la société. Quel que soit l'objet .l'analyse choisi par l'auteur, il y débusque à chaque fois, de manière récurrente, quelque chose d'absurde. Parti en quête de ce qu"il nomme la « véritable justice », l'auteur de la liasse « vanité » n'en découvre qu'une forme dégradée et parodique : la « plaisante justice » qui semble se moquer elle-même de .'humiliation qu'elle fait subir à la justice véritable en la contrefaiant de la sorte. Pascal se plaît ainsi à souligner à plusieurs reprises la disproportion, la distance incommensurable qu'il repère entre « l'essence de la justice », « la véritable justice » (fr. 82) , c'est- à -dire la justice authentique (justitia), et sa caricature dans la cité
terrestre que sont les manifestations du droit positif (jura).
Derrière l'ordre apparent qui semble régner clans la cité des hommes, Pascal découvre en effet le désordre d'une nouvelle Babylone ou domine la confusion. Il reprend ici l'un des aspects essentiels de la pensée de saint Augustin qui oppose de manière radicale, dans La Cité de Dieu, la cité divine, la nouvelle Jérusalem, à la cité terrestre qui, depuis la Chute n'est plus qu'un cloaque soumis au chaos, constituant de la sorte un miroir inversé de la cité de Dieu. Pour Augustin, et après lui pour les augustiniens, les hommes, laissés à eux-mêmes après le péché origine, n'étant pas capables d'établir une cité juste, se contentent d'une cité corrompue.
En effet. Pascal assure que l'idée de justice est désormais inaccessible à l'homme devenu incapable d'atteindre l'idée de justice par ses propres forces alors infirmes (raison, sentiment naturel) : « la justice et la vérité sont deux pointes si subtiles que nos instruments sont trop émoussés pour y toucher exactement. S'ils y arLa Plaisante Justice Des Homesrivent ils en écachent la pointe, et appuient
tout autour plus sur le faux que sur le vrai » (fr. 82). Les moyens dont nous disposons sont donc trop grossiers et imprécis et nous ne pouvons appréhender l'idée de justice que de manière trop approximative et trop vague. En outre, l'homme se révèle incapable d'accéder à la loi naturelle.
...