Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel :
Dissertation : Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel :. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar wacloni dabire • 9 Mai 2022 • Dissertation • 2 022 Mots (9 Pages) • 703 Vues
Prof : MA Michaud Collège Jean-de-Brébeuf
Préparation à l’évaluation de mi-session
Consignes :
Répondre aux questions sous forme de texte continu d’environ 300 mots.
Chaque réponse, que la question soit comparative ou non, doit répondre clairement à la question posée, tout en faisant preuve de cohérence, de précision et de rigueur.
Pas d’introduction, ni de conclusion.
L’esprit critique doit être mis en valeur.
La synthèse des connaissances est essentielle.
La qualité de la langue est primordiale.
Questions (de forme synthèse) sur Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel :
- Dans le roman, certains personnages qui exercent une influence majeure sur la communauté illustrent leurs propos à l’aide de paraboles afin de faire passer leur message respectif. Expliquez et analysez les paraboles suivantes en faisant ressortir dans votre réponse si leurs paroles ont oui ou non les effets escomptés:
- La parabole du Rex Flammae (Adolf Buller, ch.XXXI)
- La métaphore du berger (Orschwir, ch.XXXIX)
- Une bonne partie du roman est consacrée au personnage de Brodeck qui vit l’expérience concentrationnaire de la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi peut-on dire que l’évocation du passage de Brodeck au camp permet de montrer la déshumanisation de l’homme ?
- L’Anderer est un être mystérieux, étrange et incompris. À son arrivée, il fait une entrée on ne peut plus remarquée dans le village. À votre avis, peut-on dire que l’Anderer incarne une figure messianique (christique) ? Pourquoi ?
Contexte :
- Dans le cadre de ce cours, vous devez être en mesure d’établir des liens comparatifs entre les contenus de deux produits culturels (on peut, par exemple, comparer des thèmes, des personnages ou des situations que l’on retrouve semblablement dans deux œuvres, que ce soit une pièce de théâtre, un roman ou un film, par exemple).
- Pour comparer, il faut savoir repérer à la fois les similitudes et les différences. Il va de soi qu’il y a peu d’intérêt à comparer deux choses qui sont exactement semblables (d’ailleurs, ce ne serait pas pertinent de le faire). La beauté de la comparaison réside donc dans les nuances.
- Par ailleurs, les visions et les interprétations sont multiples. En d’autres mots, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses dans ce genre de réflexion. La qualité du travail repose surtout sur sa capacité à présenter une réflexion cohérente, claire et précise en faisant appel à ses connaissances et à sa compréhension des contenus comparés.
Questions (de forme comparative) sur Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel et Les mouches de Jean-Paul Sartre :
- Dans les deux œuvres, des figures dirigeantes manipulatrices contrôlent les habitants de la population qui voient leur liberté brimée. Expliquez cette affirmation en vous basant particulièrement sur les personnages d’Électre (dans Les mouches) et de Brodeck (dans Le rapport de Brodeck) qui sont des victimes de ce phénomène.
- Comparez les circonstances dans lesquelles s’ancrent les départs des personnages principaux à la fin des deux œuvres. Peut-on dire que les départs d’Oreste et de Brodeck sont libérateurs, autant pour eux et pour ceux qui restent ?
Plan de réponse pour la question sur la déshumanisation
Quels sont les éléments qui me permettent de répondre à la question (en vrac) :
- Sens littéral : traité comme un chien
- Sens psychologique : se laisse traiter comme un chien
- Perte d’identité propre
- Abandon des émotions pour survivre
- L’exemple du choix du prisonnier choisi pour être pendu (les autres ressentent de la joie de ne pas être l’élu)
- Femme du directeur : aucune réaction, pas d’empathie (caractère inhumain)
- Devient un animal (plus facile de penser qu’il est un chien plutôt qu’un homme pour survivre)
- Devient une « chose » : une proie, un jeu, un « robot » (par automatisme)
- Moteur : la peur (les victimes ou les bourreaux)
- La pancarte : je ne suis rien – aucune valeur à la mort ou à la vie
- Absence de choix (condition qui fait en sorte qu’il n’est plus en l’homme)
- Prêt à faire n’importe quoi pour survivre (eau)
Synthèse :
La perte au centre de la déshumanisation
- La liberté
- La dignité
- La possibilité de prendre des décisions (choix)
- La compassion
- Les sentiments (joie, tristesse, colère…)
- Les relations sociales
- La conscience
Ce qui fait en sorte que le phénomène fonctionne = le contrôle par la peur
Question :
Une bonne partie du roman est consacrée au personnage de Brodeck qui vit l’expérience concentrationnaire de la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi peut-on dire que l’évocation du passage de Brodeck au camp permet de montrer la déshumanisation de l’homme ?
Réponse :
Si Brodeck a survécu au camp de concentration, c’est parce qu’il a accepté de perdre son humanité. Dans la confession qu’il écrit et qui rapporte à la fois son présent et son passé, il insiste sur toutes les pertes qu’il a dû accepter de subir afin de survivre. Ce qui fait qu’un homme en est un, c’est d’abord parce qu’il est libre. Libre de son temps et libre de ses choix. Dans le camp, Brodeck était un prisonnier, contraint et forcé de subir les ordres sans discuter, aux moments choisis par les gardes. Lui ordonnait-on de faire le chien qu’il le faisait, de vider les latrines qu’il s’exécutait. Pour y arriver, il a fallu qu’il mette sa dignité de côté. Comment aurait-il pu faire autrement ? L’orgueil n’est pas le seul sentiment qu’il a dû supprimer : il lui a fallu éradiquer toutes les émotions qu’un homme a la possibilité de ressentir dans la vie pour nourrir son quotidien : l’amour, la tristesse, la joie, la colère. D’ailleurs, Brodeck souligne dans son rapport qu’il est incapable de ressentir quoi que ce soit depuis son expérience concentrationnaire et se demande même si cela pourra revenir un jour... Le camp déshumanise aussi les hommes en les obligeant à vivre dans la solitude, sans la possibilité d’entretenir des relations sociales, marque significative de la vie humaine. Au camp, c’est chacun pour soi. L’ami de Brodeck, Kelmar, l’avait compris avant même de s’y rendre, ce qui a mené à son exécution à la sortie du convoi. Tout le système a été implanté en fonction de la peur. C’est par le contrôle de la peur que les bourreaux déshumanisent les prisonniers. C’est aussi en raison de la peur qu’ils peuvent, eux aussi, exercer leur pouvoir. Si les prisonniers étaient considérés comme des moins que rien, voire même comme des animaux, les gardes, eux, n’étaient que des machines qui dirigeaient sans questionner l’autorité qu’ils représentent. Voici là un signe que la perte d’humanité dans l’expérience concentrationnaire n’était sans doute pas à sens unique et qu’elle a fait des ravages irréversibles pour les survivants, peu importe de quel côté ils se sont retrouvés pendant cette période sombre de l’Histoire. (362 mots)
Plan de réponse pour la question sur les départs d’Oreste et de Brodeck
Quels sont les éléments qui me permettent de répondre à la question (en vrac) :
Les circonstances qui entourent le départ ne sont pas les mêmes :
- Oreste part de son plein gré (décision assumée)
- Brodeck se sent obligé de quitter son village (menaces sous-entendues)
Après les départs d’Oreste et de Brodeck, il y a une forme de libération similaire pour les gens qu’ils laissent derrière eux :
- Les Argiens sont libérés d’Égisthe et des remords que ce dernier leur faisait subir.
- Les villageois ont réussi à se défaire de Brodeck et de ce qu’il représente : le souvenir de leur culpabilité
- Dans les deux cas, il y a une possibilité de mettre une croix sur le passé, de repartir à zéro.
Par contre, pour eux, leur départ respectif est plus destructeur que libérateur :
- Oreste ne peut pas vivre dans son nouveau royaume et il sera pourchassé par les Érinyes.
- Brodeck, comme les autres juifs, sera contraint à l’errance jusqu’à ce qu’il soit victime à nouveau de persécution.
Question :
Comparez les circonstances dans lesquelles s’ancrent les départs des personnages principaux à la fin des deux œuvres. Peut-on dire que les départs d’Oreste et de Brodeck sont libérateurs, autant pour eux et pour ceux qui restent ?
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