Les Années, Annie Ernaux
Fiche de lecture : Les Années, Annie Ernaux. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar baev • 14 Avril 2023 • Fiche de lecture • 1 055 Mots (5 Pages) • 1 995 Vues
Explication texte Ernaux :
Introduction :
Dans son livre Les Années, Annie Ernaux évoque souvenirs personnels et
histoire collective des années 1940 à aujourd’hui. Grâce au récit d’événements, à la
description d’objets, de photos, l’auteure nous parle de sa vie, mais aussi de
l’évolution de la société et du temps qui passe. Dans cet extrait, elle retrace avec un
regard critique et ironique les premiers sursauts du féminisme freinés par
l’assujettissement des femmes aux attentes d’une société patriarcale.
Comment Annie Ernaux s’y prend-elle pour dénoncer le rôle de parfaite mère
de famille que les jeunes filles des années 60 s’astreignent à jouer ?
1
er mouvement ( 1er paragraphe) : la nostalgie amère d’une jeunesse envolée.
2ème mouvement (seconde paragraphe) : le théâtre d’une famille bourgeoise.
Explication linéaire :
1
er
mouvement : la nostalgie amère d’une jeunesse féminine envolée.
Les après-midi de soleil, sur les bancs du jardin public, les jeunes femmes échangeaient des
propos sur les couches, l’alimentation des enfants, en surveillant les jeux du bac à sable. Les
bavardages et les confidences de l’adolescence, quand on se raccompagnait interminablement,
paraissaient loin.
Les nombreux pluriels ( « les après-midi », « les bacs », « des propos », « les couches », « les jeunes
femmes ») contribuent à la création d’un type de femme, une catégorie à part comme La Bruyère le
fait avec les courtisans ou les Grands.
Observation sociologique d’une catégorie humaine : les jeunes mères de famille.
L’emploi de l’imparfait d’habitude (« échangeaient ») et du gérondif (« en surveillant) créent une
temporalité lente,monotone, reflet d’une vie insipide faite d’actions triviales.
Le lexique de la conversation (« propos, bavardages, confidences ») joue sur l’opposition entre les
« propos » mornes de l’âge adulte et la légèreté des « bavardages » et « confidences » de
l’adolescence.
La vie d’avant, trois ans au plus, laissait incrédule, avec le regret de ne pas en avoir davantage
profité.
Ton nostalgique. Idéalisation de l’adolescence comme âge de légèreté, insouciance et vivacité au
contraire de la maternité.
Elles étaient entrées dans le Souci, de la nourriture, du linge, des maladies infantiles.
La répétition du pronom « elles » pour désigner les femmes, tout comme les pluriels, contribuent
aussi à créer une catégorie à part . L’auteure s’intéresse au type humain et social de la jeune femme
au foyer bourgeoise.
La majuscule au nom commun « Souci » et l’énumération « nourriture, linge, maladies infantiles »
mettent en avant, de manière hyperbolique les contrariétés maternelles comme une ère dans laquelle
on entre inéluctablement. C’est un poids, une charge mentale qui s’abat fatalement sur la femme à
la fin de l’adolescence.
Elles qui pensaient ne jamais ressembler à leurs mères en prenant la relève, avec plus de
légèreté, une forme de désinvolture que la lecture du Deuxième Sexe et Moulinex libère la
femme encourageaient, et déniant, à la différence de celles-ci, toute valeur à ce qu’elles se
sentaient néanmoins tenues de faire sans savoir pourquoi.
Les paradoxes donnent une impression d’infidélité de ces femmes envers elles-mêmes et leurs
idéaux d’ado.
La maternité est présentées comme revers de la liberté et de la légèreté.
Rapprochement ironique de deux références socio-culturelles ( « la lecture du Deuxième Sexe et
Moulinex libère la femme) : en faisant ironiquement du slogan Moulinex un manifeste féministe
qu’elle place au même niveau que l’ouvrage de Simone de Beauvoir, Annie Ernaux attaque les
détracteurs du discours tenu par Beauvoir, soulignant ainsi les difficiles avancées du féminisme.
Bilan 1er mvt : Malgré une jeunesse insouciante et les sursauts du féminisme, les jeunes femmes des
années 60 se voient rattrapées par le rôle de mère de famille auquel elles sont fatalement assignée
par une société conditionnée.
2 ème mouvement : le théâtre d’une famille bourgeoise.
Dans les déjeuners auxquels avec une anxiété et une fièvre de jeunes ménages on invitait la
belle-famille pour montrer qu’on était bien installé et avec plus de goût que les autres
membres de la fratrie,
L’emploi
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