"Les Faux Monnayeurs" - Lettre de Bernard à Olivier

                                 COMMENTAIRE. FM, II, 1>> »Tu vois que je ne tourne pas au noceur. »

Introduction : Méthode (rappel) –phrase générale dite «  d’accroche » : ici, le roman LFM d’André Gide

                                                               -situer l’extrait ds l’oeu. : ouverture de 2ème partie, intitulée « Saas-Fée ». (Rappeler rapidemt qui st B et Ol.et que le cadre de 1ère partie est Paris.)

                                                              -poser pbtique

                                                              - annoncer plan

Problématique : En quoi cette lettre joue-t-elle un rôle capital dans l’intrigue romanesque tout en permettant à Gide de mettre en lumière la personnalité de Bernard ?

 Plan. Il faut éviter un plan exclusivement centré sur l’analyse d’un ou plusieurs personnages, et d’autant plus que cette analyse sera surtout psychologique. Il est souhaitable de partir de l’axe présentant les analyses les plus «évidentes » pour progresser vers ce qu’il y a de plus « théorique » et de plus complexe.

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Développement. On attendait a minima deux des axes thématiques suivants comportant a minima  deux sous-parties nettement articulées au contenu précis de l’axe (tel qu’il est présenté dans l’introd):

-I-L’intérêt de cette  lettre :   (Rappel : la double réception du texte épistolaire : le 1er récepteur se situe ds fiction , le 2nd ds réel  est le lecteur.)

A  -fonction informative sur l’intrigue. Le lecteur  connaît plusieurs éléments de ce que raconte B.   Sont nouveaux pour lui : le départ en Suisse des 3 pers., la rapidité de la décision et des préparatifs que B évoque de façon insistante (phrases 4, 5, 6)  avec son corrolaire, l’absence au Bac. Tout ce qui concerne Laura,  sa situation,  ses attitudes  dont B.parle longuement.

En revanche Olivier découvre beaucoup : il est informé que des éléments qui étaient pour lui sans aucun rapport  entre eux (la maîtresse en larmes de Vincent/ Laura Vedel- Douviers en  sanatorium) sont  des fils de la même histoire. Il apprend du même coup que son frère Vincent a abandonné son amante, femme adultère, enceinte, chose grave et répréhensible. Il apprend enfin que son meilleur ami B,  sa connaissance L et son cher oncle Ed st partis ensemble en Suisse pour des motifs qui restent assez opaques : « Comme elle ne savait plus que faire ni où aller…Suisse ».

B-fonction informative sur psychologie des pers.: -connaître B. Autoportrait involontaire de B : B parle de lui-mm, parle des autres L et Ed,  et parle à qqn, son destinataire, OL>>pour lectr, 4 liens différents , 4 aspects de personnalité de B à travers ce qu’il dit des autres. Par ailleurs, ce que ns apprenons des autres pers. (dimension narrative) ns permet de les connaître davantage. Cf JFM  p.61 : « Un caractère arrive à se peindre admirablemt en peignant autrui, en parlant d’autrui. 

                                                                                    -Connaître les pers dont il parle.

(>> Voir axe 2)

C- L’intérêt de la lettre pour Gide dans sa perspective de remise en cause du roman « balzacien » (=réaliste et naturaliste, qui se caractérise entre autres par la présence d’un narrateur extradiégétique, de points de vue le plus souvent omniscients ou internes  et d’une construction linéaire et chronologique de l’intrigue) :  

- varier les modes narratifs en faisant assumer une partie de la narration par un narrateur métadiégétique  qui intervient «en relais » du narrateur principal et par conséquent rompre avec le point de vue omniscient fréquent ds la 1ère partie en permettant à l’épistolier B. de déployer sans interruption (à la différence d’un dialogue) sa subjectivité. Dns la 1ére partie, B ns était connu presque exclusivement par le récit du narrateur externe en point de vue omniscient ou interne. (cf L.A).

- délivrer des informations indispensables au lecteur pour sa compréhension de l’intrigue tout en rompant avec la linéarité de la narration : ce chapitre est de fait la suite de I, 14 : la rencontre à l’hôtel de Laura, Bernard, Edouard  dont l’issue  était demeurée inconnue. On sait que B. y demandait à Ed. de le prendre c. secrétaire et que L. le suppliait de « [l] « emmener ». La réponse d’Ed à cette demande était restée en suspens. L’ellipse narrative qui se situe entre les parties 1 et 2 du roman nécessite des explications : c’est la lettre de B qui les fournit.

-jouer avec les repères temporels  et déstabiliser le lecteur par une chronologie à la fois complexe et peu explicitée: le « lundi » que mentionne B. est à rattacher au «   voilà six jours que ns sommes ici » page 188. On sait que  la 1ère partie se déroule sur un  mercredi et un jeudi. En toute logique les préparatifs ont eu lieu du vendredi au dimanche ou lundi suivant et le voyage le lundi et/ou mardi.

-La lettre semble marquer une pause ds l’action ms ds R épistolaire en fait la lettre vaut acte (ex : Les Liaisons dangereuses): elle permet avancée de l’intrigue en  suscitant le départ d’Ol . avec Passa. (alors qu’il était très hésitant chap I , 15).

Cf cours sur structure de l’œuvre:  Gide va mettre à l’œuvre ds 2ème partie les liens de causalité entre les divers épisodes de l’intrigue. Voir Axe 3

II- Autoportait de B à travers cette lettre 

 Par ce qu’il dit de lui même et des autres, le scripteur livre son  auto-portrait, plus ou moins construit. La lettre intime est censée être le lieu de la sincérité, du naturel, parfois de la confidence. Il est intéressant de voir comment une lettre est aussi une mise en scène d’un personnage et de sa situation, et comment le message délivré excède souvent ce que le scripteur croyait y mettre.

1. Que révèlent les élémts formels caractéristiques de cette lettre ? : l’expression (niveau de langue, figures de style, syntaxe et type de phrases) : abondance des hyperboles, exclamations, «Oui mon vieux ! » vocabulaire « jeune » volontairement familier et/ou à la mode de l’époque: sécher le bachot, nipper, cinq sec, un type épatant, un noceur…                     et la composit  (décousue, manifestement sans plan établi comme le prouve la rupture l.16 qui entame le passage narratif, les interruptions, les digressions apparentes,  les parenthèses) traduisent :

            -Spontanéité, jeunesse et ardeur du pers.

Expression sans fard de ses sentiments : surprise, satisfaction.

-Impulsivité (départ précipité qui a fait « rater le bachot »). Extraversion (« Je crèverais si je ne le racontais à personne »).

-Goût pour la rupture, refus du conformisme, amour du risque et de l’aventure (cf tonalité épique des lignes sur le voyage lui-même transformé en épreuve), refus du casanier, du bourgeois, du normé (cf I, 1).

-Dramatisation et mise en scène des événements.(« circonstances assez extraordinaires et exceptionnelles … Tout est extraordinaire ds cette aventure») et de ses propres sentiments (« Quand j’y repense, la tête me tourne. Encore aujourdhui j’hésite à croire…etc L 11-16). A associer au goût du mystère (abondance des allusions, de l’implicite).

- Intérêt pour autres ms cet intérêt est sélectif : s’intéresse peu à  vraie raison de ce voyage, Boris (en parle de façon allusive ds parenthèse p. 187).)

 -Surtout besoin de se trouver des modèles dans des personnages plus âgés idéalisés (voir suite) : caractéristique du personnage en devenir qu’est le héros du roman d’initiation (ou d’apprentissage) qui cherche à se construire par identification à certains pers. positifs et/ou en réaction à d’autres perçus comme des repoussoirs (pour B. son père adoptif)- sans exclure une certaine naïveté dans ses appréciations.