Les choses, roman de Georges Perec
Commentaire d'oeuvre : Les choses, roman de Georges Perec. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Tristan Collet • 8 Mars 2018 • Commentaire d'oeuvre • 2 139 Mots (9 Pages) • 1 691 Vues
Les Choses de Georges Perec
1.Qui est Georges Perec en 1965 ?
Georges Perec est né à Paris le 7 mars 1936 de parents juifs polonais. Son enfance, marquée par la mort de son père à la guerre de 1940 et de sa mère, déportée, se déroule au sein de sa famille paternelle. Il abandonne ses études de lettres et de psychologie en 1954 pour une carrière littéraire qui débute véritablement dix ans plus tard avec la publication des Choses et de Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?, en 1966.
2.Lecture des Choses
A.La vie parisienne
a.Les personnages du récit
Les personnages et leur histoire sont présentés par un narrateur externe, « Ils décachetteraient leur courrier, ils ouvriraient les journeaux ».
À partir du chapitre 3, les personnages du récit sont enfin présentés, « Jérôme avait vingt-quatre ans. Sylvie en avait vingt-deux. ».
Jérôme et Sylvie sont deux Parisiens des années 1960, un jeune couple de psychosociologues réalisant des enquêtes d'opinions, qui tentent de s'installer dans la vie et de trouver leur voie. Ils sont obsédés par l'idée de faire fortune, et se perdent dans cette quête qui les consume : « Pendant des journées, une envie frénétique d'être riches, tout de suite, immensément, à jamais, s'emparait d'eux, ne les lâchait plus.» ; « La fortune devenait leur opium. »
b.Le contexte historique et politique
Le récit se déroule dans les années 60, « une histoire des années soixante » (deuxième page du livre), qui était une époque de révolution : révolutions agricoles, modernisation de l'Église catholique, révolte étudiante débouchant sur Mai 68...
La révolte étudiante du Mai 68 a surement influencé le couple. Ils en avaient marre de coucher dans une chambre de bonne, très peu accueillante : « un couloir sombre et étroit, surchauffé, aux odeurs tenaces ». Au travers de la révolte étudiante, l'auteur laisse penser que le couple de protagonistes s'est aussi révolté, ils ont arrêté leurs études pour vivre une vie amoureuse sans obligation de la part de leur institution, pour trouver un travail stable et pouvoir se trouver un logement confortable qui leur appartiendraient.
c.Les deux appartements
Dans le chapitre 1, Georges Perec nous décrit un appartement luxueux pour une catégorie sociale plutôt aisée, « Ce serait une salle de séjour, longue de sept mètres environ, large de trois. A gauche, dans une sorte d'alcôve, un gros divan de cuir noir […] deux bibliothèques en merisier pâle où des livres s'entasseraient pêle-mêle. »
Dans le chapitre 2, il nous décrit un appartement très peu luxueux, voire insalubre. Cet appartement correspond à celui du couple de protagonistes. Par rapport à celui du chapitre 1, c'est un vrai retour à la réalité, « La maison était vieille, non point croulante encore, mais vétuste et lézardée. Les couloirs et les escaliers étaient étroits et sales, suintants d'humidité, imprégnés de fumées graisseuses. »
Pour moi, ce passage, commençant à la description du chapitre 1 (meubles de valeur, l'appartement luxueux, etc...) jusqu'à la description du chapitre 2 (appartement insalubre, peu de meubles,etc...), veut rendre la situation financière déjà dure de ce couple encore plus critique. Une forme d'empathie, est ensuite développée.
Ces deux descriptions insistent sur la valeur des objets et leurs quantités, « garni de trois étagères qui supporteraient des bibelots : des agates et des œufs de pierre, des boîtes à priser, des bonbonnières, des cendriers de jade, une coquille de nacre, une montre de gousset en argent, un verre taillé, une pyramide de cristal, une miniature dans un cadre ovale. »
Un procédé d'opposition est alors utilisé (chapitre 1 et chapitre 2).
Les appartements : - chapitre 1 : « un long corridor » ; « une salle de séjour, longue de sept mètre environ, large de trois. » ; « Il y aurait une cuisine vaste et claire. ».
- chapitre 2 : « Il vivaient dans un appartement minuscule...» ; « ...,d'une cuisine exiguë,...» ; « une pièce à tout faire – bibliothèque, salle de séjour ou de travail,...».
Georges Perec met en opposition des biens matériels mais aussi les relations amoureuses du couple imaginaire (chapitre 1), et ceux du couple de protagonistes (chapitre 2). Dans le chapitre 1 il décrit le couple comme “parfaitement en harmonie” car aucune obligation matérielle ne leurs est imposée.
Dans le chapitre 2 le couple doit faire face aux difficultés financières, à leurs problèmes de logement, … mais s'aiment quand même. L'auteur voulait surement démontrer que “l'argent ne fait pas le bonheur”.
A mon avis l'auteur, Georges Perec, a voulu nous décrire (dans le chapitre 1) l'appartement et les richesses d'un habitant moyen de Paris pour pouvoir montrer et justifier de la catégorie sociale des protagonistes du chapitre 2 du livre.
d.Les mœurs
L'Express n'est guère apprécié par le couple de protagonistes, mais ils l'achetaient ou l'empruntaient à d'autre personnes : « Ils ne l'aimaient guère, à vrai dire, mais ils l'achetaient, ou, en tout cas, l'empruntant chez l'un ou chez l'autre, …». Il est le journal qui correspond le mieux à leur style de vie actuel. En plus de les informer tous les jours, le journal L'Express va jouer un rôle décisif dans la vie de ce couple, leur donnant par le biais d'une offre d'emploie en Tunisie, une deuxième chance, une chance de tout recommencer et de remplir leur envie la plus folle : celle de devenir riche.
Dans la première partie du livre Les Choses, qui ne prend place qu'a Paris, l'habitude alimentaire de Jérôme ainsi que celle de Sylvie est irrégulière par moments mais, devient vers la moitié du livre, beaucoup plus régulière : « Ils rentraient chaque soirs, après le travail, ils mangeaient d'une façon presque mécanique, puis ils allaient se coucher, de bonne heure, pour pouvoir ensuite retourner au travail le lendemain, et cela chaque jours de l'année … ». Ce qu'ils mangent n'est pas de la bonne cuisine mais, déjà habitués par leur situation d'antan quand ils étaient étudiants, ne sont aucunement dérangés.
La seule culture que ce couple “vénère ” est celle du cinéma : « Ils étaient cinéphiles. C'était leur passion première ; ils s'y adonnaient chaque soir, ou presque. ». Ils tiennent leur sensibilité de tous ces films plus au moins bien réalisés. C'est une façon pour eux de pourvoir voyager à travers les pays, les cultures ainsi que le temps.
Les goûts de Jérôme et Sylvie leurs sont très communs : ils ont les goûts de personnes normales.
Au fil du livre ils doivent se séparer de certains de leur amis car, contrairement à eux, ils doivent trouver un emploi stable et bien rémunéré. Bien entendu le couple crie à la trahison, ils ne veulent pas se retrouver tous seul dans une situation si inconfortable que celle-ci.
e.Les préoccupations
Le couple a souvent peur que l'un des 2 tombe malade ou que leur lieu de travail soit fermé. Les personnages se retrouveraient ainsi à la rue. L'auteur évoque a plusieurs reprises des événements qui pourraient rendre la vie de ce couple encore plus dure qu'elle ne l'est déjà. Le lecteur est donc invité à penser que cela serait la chute ou que cela arrivera dans un futur proche.
Un des moyens évoqué par le couple est celui de la mort simultanée. …... car, quand on se donne la mort l'argent n'est ensuite plus un problème.
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