Montaigne, les essais, chapitre 6
Commentaire de texte : Montaigne, les essais, chapitre 6. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar soumayalabeille • 26 Mars 2017 • Commentaire de texte • 547 Mots (3 Pages) • 1 673 Vues
Montaigne, Essais, Livre II
Dans ce texte, Montaigne, homme de lettres et philosophes de la Renaissance, revisite le thème du monstre, alors en vogue. A travers une démonstration argumentée, il arrive à la conclusion que ce que nous considérons comme erreur de la nature ne l’est pas. C’est ainsi qu’il insiste, dans un premier temps, sur ce qui fait la normalité du monstre, avant d’expliquer ce qui, selon lui, explique la dichotomie ou l’opposition entre ordinaire et monstrueux.
- Le monstre comme normalité
- Le commun plutôt que la différence
- Le choix du terme « étrangeté » (ligne 2) plutôt que « monstruosité ». On voit bien la différence : ce qui est étrange est extra-ordinaire mais n’est pas nécessairement, comme tel, monstrueux. En ce sens, nous pouvons dire que nous sommes tous « étranges », c’est-à-dire que nous avons tous une part de singularité qui nous distingue des autres. « Etrange » vient du latin alien, un alien est différent mais rien n’indique que cette différence appartienne au registre du monstrueux.
- « pour tout le reste, il avait une forme ordinaire », « à peu près comme les autres enfants de même âge », « le reste intact » : ce qui le rapproche des gens « normaux » est finalement plus important, que ce qui l’en éloigne.
-une humanisation du monstre : « comme si un plus petit enfant voulait en embrasser un second ». Le fait que les deux enfants, des siamois, soient accolés l’un à l’autre, est pensé sur un mode sentimental, ce qui désamorce le caractère monstrueux de la créature.
- Tentative d’explication raisonnée du caractère physiquement monstrueux
- Il y a d’abord une pure description, composée d’éléments juxtaposés, sans porter de jugement de valeur ou de jugements d’ordre esthétique. Tout est listé de manière objective, à la manière d’un registre d’entomologiste.
- Montaigne réfléchit plutôt qu’il ne juge, et ceci se voit dans la mise en avant de rapports de causalité : « car s’il avait un bras plus court que l’autre, c’est qu’il… »
- Le monstre comme partie intégrante de la Création : C’est Dieu qui a crée le monstre, qui de ca fait même, n’en est plus un. La Création est une et elle est homogène. « rien de ce qui est n’est contre nature »
- L’ignorance fait la monstruosité
- Nous jugeons mal ce que nous ne connaissons pas
Le problème ne vient donc pas du monstre, en tant que tel, mais de notre jugement sur cette composante de la création que nous n’avons pas eu à côtoyer régulièrement. La raisonnement devient ici philosophique, Montaigne s’appuie sur Cicéron, il passe donc d’un argument religieux sur l’unité de la Création et la volonté divine à l’idée que c’est l’habitude qui informe notre jugement sur la nature choses : plus nous habituons aux choses, moins nous les trouvons extraordinaires (« prodige », selon le mot de Cicéron) ; moins nous les pratiquons, plus leur caractère singulier, différent voire ultra-différent se donne à voir.
...