Nuit Rhénane
Note de Recherches : Nuit Rhénane. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresMais l'alcool, la chanson lente, le rêve l'entraînent dans un autre monde, plus beau peut-être, celui de la Lorelei, des légendes germaniques (Cf.: l'or du Rhin) où les sorcières fascinantes nous attirent par leur chant au fond de l'eau.
Tout est double dans le poème, le poète voit double : le monde et son reflet, le passé et le présent, les fées et les femmes, ce qui rend compte de l'état d'esprit et des sentiments du poète, tremblants et troublés.
II UN PAYSAGE GAI ET SENTIMENTAL
1/Gaieté et tristesse
-Le premier vers suggère bien se double état d'esprit ainsi que le dernier, le vers est plein, le vin comme une
flamme suggère le plaisir, la plénitude, la chaleur et la vivacité ; mais l'adjectif "tremblant" peut s'appliquer à l'instabilité du liquide mais aussi au poète qui tremble. Le dernier vers est encore plus net puisque le verre et le vers se brisent comme un éclat de rire.
-L'ensemble du poème est dominé par le chant, "écoutez la chanson lente", "chantez plus haut", "le chant du batelier", "la voix chante toujours" et "les fées incantent l'été". Mais ce chant est inquiétant et triste, il est lent, il ressemble à un râle et évoque la mort.
-L'alcool ne suffit pas pour oublier et les vers dans leurs assonances ou leurs allitérations imitent une plainte parfois même un cri. "Mon vers est plein d'un vin trembleur comme une flamme"; c'est la plainte du "mal-aimé" ou son cri, "Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent".
2/Les jeunes filles et les fées
-Dans cette nuit rhénane le poète paraît hanté par deux figures féminines qui s'opposent point par point : l'une familière, rassurante, réelle qu'il appelle au secours pour échapper à l'autre étrange, ensorcelante, en partie imaginaire, puissante, attirante.
-Il faudrait "toutes les filles blondes" pour lutter contre les "sept femmes sous la lune". Les unes sont sages avec des cheveux nattés, repliés ; les autres les tordent en les laissant tomber jusqu'à leurs pieds et ils sont verts. Ce sont des (Cédric la tapette, tu as découvert la phrase cachée tu as donc gagné le droit d'aller te faire prendre par un pingouin) fées aux regards enchanteurs, aux chants magiques qui incantent l'été, ce sont des femmes fatales. C'est la fée qui aura le dernier mot, c'est elle qui brisera le cœur du poète, son vers et son verre.
Une fois encore l'eau en poésie, l'eau forte, l'alcool, l'eau de vie, l'eau de mort dessine un paysage réel, ici, les bords du Rhin pour mieux nous amener à l'intérieur du poète et de nous-mêmes. Le chant et le poème nous envoûtent et nous inquiètent parce qu'ils évoquent nos désirs contradictoires et nos rêves impossibles.
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