Plaidoirie Sur Facebook Et Les Atteintes Aux Droits De l'Homme
Rapports de Stage : Plaidoirie Sur Facebook Et Les Atteintes Aux Droits De l'Homme. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresFacebook a des informations sur votre adresse, votre numéro de téléphone, votre e-mail, votre travail, vos activités, vos engagements, votre cursus scolaire, votre date de naissance, vos intérêts, vos actions quotidiennes, vos relations avec vos amis, votre orientation sexuelle, vos opinions politiques et religieuses, depuis peu il sait où vous êtes sur le moment et ce que vous faites, et à travers toutes les photos, vidéos et messages publiés il sait ce que vous avez fait, ce que vous avez dit , ce que vous avez pensé, bref tout ce que vous avez vécu…. Big Brother n’est pas loin…
Si vous êtes membre, vous pouvez exposer toute votre vie sur Facebook et surtout vous avez accès à la vie privée des autres. Et comme nous sommes très amateurs de médisances, anecdotes et rumeurs, le réseau se transforme en voie royale pour les interventions continues dans la vie privée mais aussi les injures qui sont en prime publiques, les usurpations d’identité, le harcèlement… Pourtant l’article 12 de la déclaration universelle des droits notifie que nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation.
La CNIL, commission nationale de l’informatique et des libertés, explique que «Le plus souvent, le harcèlement passe par la création d’un sujet de discussion, groupe ou page sur Facebook, visant une personne. Sur cet espace dédié à un individu, des internautes vont venir insulter cette personne. Il se crée alors un véritable espace de défouloir». « On est trop à vouloir la lyncher, alors allons y tous ensemble » ou encore « On te déteste avec ta tête de con »Ces phrases sont courantes et parfois adressées à des personnes que l’on ne connaît même pas. Ce sont surtout les adolescents qui sont touché par ce cyberbullying, par ce harcèlement virtuel.
Comme tout harcèlement, les effets possibles sur la victime sont nombreux : décrochage scolaire, absentéisme, perte d’estime de soi, désocialisation, anxiété, renfermement, dépression, idées suicidaires, et même passage à l’acte, comme Tyler Clementi, étudiant américain de 18 ans qui s’est suicidé le 22 septembre dernier, après avoir été filmé alors qu'il était avec un autre garçon et que ce film soit retransmis à tous grâce à Facebook…
Chaque membre du site Facebook et même chaque internaute, peut avoir accès aux données confidentielles, aux informations publiées sur un profil si celui –ci n’est pas correctement paramétré. Mais comme ces paramètres sont complexes, que peu de gens prennent le temps de changer le paramétrage par défauts, et que ces paramètres évoluent, la sphère de la vie privée est chaque jour un peu plus menacée par cette exhibition, à l’image de cette mise à jour de dimanche dernier qui reconfigure totalement la page du profil.
S’ajoute à cela que toutes les publications postées sur Facebook appartiennent à Facebook et il peut en faire ce qu’il désire, comme le prouve un extrait des conditions d’utilisations, « En publiant un Contenu utilisateur sur tout ou partie du site, vous concédez expressément à la Société (…) le droit d’utiliser, copier, représenter, diffuser, reformater, traduire, extraire (en tout ou partie) et distribuer ce Contenu utilisateur, à des fins commerciales, publicitaires ou autres, concéder des sous licences des éléments cités. »
Il est clair que des informations sont revendues aux sociétés de marketing, mais pas toujours directement et pour l’instant facebook n’a pas été jusqu’à l’exploitation maximale des données personnelles. Actuellement, c’est pour de la publicité ciblée que les données sont revendues. Par exemple, une femme ayant comme statut « fiancée » pourra voir dans le bandeau publicitaire de facebook des robes de mariés. Par ailleurs, en utilisant des applications tierces, telles que des jeux en lignes ou des quiz, les adhérents par un simple clic autorisent au créateur de cette application la revente d’informations. Non seulement les leurs, mais aussi celles de leurs amis même si eux même n’en utilisent pas et ont un profil verrouillé au maximum. Pour l’instant cette revente n’a pas de conséquences dramatiques mais facebook a de plus en plus de membres et il va bien falloir trouver de nouvelles sources de revenus, on peut alors imaginer que toutes les informations seraient revendues entraînant des intrusions permanentes dans la vie privée. On ne contrôle absolument pas les informations publiées.
Je vous laisse imaginer les conséquences de cet amas d’informations, qui plus est reliées entre elles, les effets de ce fichier colossal, dans les mains d’autres services, de gouvernements ou pire encore, d’un régime totalitaire.
Déjà aujourd’hui, ces intrusions, ces insécurités et impossibilités de contrôle des informations porte atteinte à la vie privée, à la liberté de pensée, à la liberté de choisir… On peut aussi évoquer ce cas si fréquent de l’entretient d’embauche où de nombreux candidats postulant à un emploi se voient écartés à cause de leur profil : opinions politiques, photos, ou encore messages publiés par d’autres…
Pourtant d’après la Loi n°78-17 de 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés : « L’informatique doit être au service de chaque citoyen. (…) Elle ne doit porter atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques. » La protection de la vie privée apparaît même dans le code civil à l’article 9. D’après ces lois l’informatique ne devrait pas pouvoir se retourner contre les personnes, pourtant chaque clics anodins et quotidiens peuvent ainsi avoir de lourdes répercussions …
Le plus invraisemblable dans tout cela c’est que toutes ces données appartiennent à vie à Facebook, et ceci même si vous supprimer définitivement votre compte. De plus il est extrêmement difficile de faire supprimer une photo, un commentaire ou une page publiée sur vous. On peut bien sûr « signaler » quelque chose, mais dans la plupart des cas ce n’est pas pour autant supprimé… liberté d’expression invoquée… Pour être sûr que quelque chose soit supprimé il faut monter un dossier comprenant l’impression des captures d’écrans de ce qui est diffamant, des extraits des lois justifiant l’illégalité de ce propos et des informations techniques sur l’ordinateur avec lequel les captures d’écran ont été faites…Une fois ce dossier envoyé Facebook est tenu de retirer le ou les éléments en question. Encore faut-il le savoir, car nul part sur le site cette démarche est expliquée De plus le temps de monter ce dossier de nouvelles injures ou photos humiliantes ont pu paraître et tout est à recommencer. Ainsi sur Facebook, il est beaucoup plus facile d’injurier que de faire retirer des propos dégradants et dans ce monde virtuel l’e-réputation, elle, est bien réelle…
L’Homme change, évolue et heureusement on ne pense pas la même chose à 15 ans à 25ans et à 50 ans … D’ailleurs l’article 18 de la déclaration universelles des droits de l’Homme précise que la liberté de pensé de conscience et de religion implique la liberté de changer de religion ou de conviction .Est -il normal qu’une photo ou qu’une phrase publiée à 15 ans vous poursuive toute votre vie ? Est il normal que cette e-réputation soit si réelle, que notre génération risque de regretter chaque clic qui n’aurait pas dû être fait. Car ces traces numériques ont bel et bien des conséquences, en particulier dans le monde professionnel et dans la vie privée... On peut encore donner cet exemple d’un homme, condamné à la prison pour un délit ; quelques années plus tard cette sanction est effacée de son casier judiciaire… mais pas de Facebook ou des groupes avaient été créés avec des liens Internet relatant le procès. De ce fait, même si il parvient à retrouver une vie normale, son
...