Pollution

même trajet réalisé avec de l'essence.

LA VILLE DE L’AVENIR

Les villes du futur sont déjà là ! De plus en plus de métropoles recourent à des solutions innovantes pour améliorer nos vies d'urbains et rendre la ville plus intelligente.

La VilleUne ville, ça n'est pas seulement un agencement d'immeubles et de voies de communication. Une ville au 21ème siècle, ne peut pas être simplement elle-même : étant le fruit d'intentions humaines, elle se redouble de l'idée que l'on s'en fait, du sens que l'on veut bien lui donner. Cette signification relève moins d'une image que des possibilités qu'offre la ville à chacun d'y réaliser ses projets, c'est-à-dire de potentialités.

Qu'est-ce qu'une marque ? Pour de nombreuses villes, il semble qu'un objectif majeur soit d'avoir un logo moderne. Depuis l'après-guerre, les logos remplacent les armoiries dans la communication des villes. Cela se fait parfois avec succès - qui ne connaît pas le logo I ♥ NY créé dans les années 70 pour New York ?

Cependant, force est de constater qu'un logo n'a jamais changé le destin d'une ville. Tout au plus est-il le signe d'un changement en cours ou à venir. Si l'on veut penser le marketing des villes du futur, il faut le considérer comme davantage qu'un simple outil de communication. Pour cela, il est intéressant de mobiliser la notion de marque dans la perspective d'un mode de gestion stratégique.

Nous pouvons poser un constat : les marques rencontrent un fort succès depuis la deuxième moitié du siècle dernier. Ce succès ne se limite désormais plus aux marques commerciales, la marque s'étant diffusée à nombreuses et diverses organisations - associations, partis politiques ou encore groupes de rock.

Comment comprendre ce phénomène ? Selon notre perspective si elle est issue de l'univers marchand, la marque est essentiellement un objet sémiotique, issu de notre culture et généré par notre modernité. Elle peut être définie comme une manière d'organiser la signification de manière efficiente, que ce soit celle d'une offre commerciale, d'un projet associatif ou d'une ville.

PROJETS DE SENS

Une ville qui fait marque, c'est avant tout une ville qui marque ses citadins, ses visiteurs, ceux qui s'intéressent à elle. Pour les responsables politiques et managériaux, il s'agit donc de penser à marquer le citadin avant de marquer la ville. Cela implique que les projets de la ville entrent en résonance avec ceux des individus (projets de vie) et de la collectivité (valeurs culturellement construites).

Une telle approche invite à concevoir la ville sous un angle spécifique : chaque ville est un lieu de possibilités pour les projets de chacun, un ensemble de potentialités. La marque de la ville consiste alors dans l'organisation des potentialités stratégiques de la ville. Prenons un exemple : en réponse à une période de repli économique et démographique, Saint-Etienne développe un projet ambitieux autour du thème du design.

La ville accueille une biennale internationale de design, une école réputée qui attire les étudiants, un musée d'art moderne, une cité du design et, au final, une reconnaissance internationale de la ville sur ce thème. Saint-Etienne essaie donc de construire une marque et des potentialités autour d'un projet stratégique, en devenant une «ville de design».

Il s'agit donc de penser la ville moins avec les concepts d'identité ou d'image, fréquemment mobilisées dans le cadre du marketing territorial mais peu opératoires (statiques et abstraits), qu'avec celui de potentialité (concept dynamique et concret).

Cette approche présente l'avantage de mettre les citadins et autres acteurs de la ville au cœur d'une gestion urbaine moderne. À mon sens, la ville du futur devra savoir proposer des potentialités à ses multiples parties prenantes, plutôt que de focaliser sur un logo ou son image.

Et si la ville de demain faisait plus que tolérer et intégrer tant bien que mal les mâts d'éolienne ou les panneaux solaires? Si au contraire on intégrait l'architecture «dans» les fermes solaires et éoliennes ! La ville pourrait faire des centrales d'énergies renouvelables son nouvel horizon, tout comme les gratte-ciel ont changé le profil urbain à partir de la moitié du XIXe siècle. Et si au lieu d'être simplement durable, notre mode de vie devenait consommateur de carbone et créateur d'énergie? A quoi cela ressemblerait-il d'un point de vue architectural? Un mode de vie soucieux des économies d'énergie et des réductions d'émissions de CO2 est souvent associé avec l'idée de contraintes et d'inconvénients. Cette conception est erronée.

Regardons les typologies de bâtiments et d'équipements qui sont connus pour être vertueux en matière de C02, à savoir les unités productrices d'énergie renouvelable : les fermes éoliennes, les fermes solaires, les barrages hydro-électriques. Voyez les deux images ci-dessous, n'est-ce pas dans ce genre de cadre que devrait apparaître la ville du XXIe siècle? a ferme éolienne off-shore a été prise comme point de départ pour une recherche appelée Turbine City. En combinant ces éoliennes avec des hôtels et un musée, Turbine City devient un prototype d'un nouveau type de site touristique et l'image emblématique de cette nouvelle idéologie. Le cabinet d'architectes On Office, basé à Porto, au Portugal, a déjà rassemblé dans ce but le soutien d'investisseurs, d'ingénieurs, de responsables politiques.

En Norvège, nous avons trouvé d'emblée un potentiel économique et géographique, mais aussi un scepticisme de l'opinion qui nous a obligé à approfondir le concept.

Dans cette Europe qui s'est engagée à dériver 20% de sa consommation énergétique des sources renouvelables, la Norvège dispose de tous les atouts: les côtes les plus longues, les plus ventées et les moins bâties, les meilleures experts en installations off-shore, des investissements assurés par l'industrie pétrolière publique, sans parler de son potentiel hydroélectrique déjà existant. Rien de secret là dedans. La Norvège a déjà annoncé ses projets éoliens visant à assurer 8000 MW , pour un montant de 44 milliards de dollars. Pourtant, les fermes éoliennes off-shore rencontrent une forte résistance, largement due à une mauvaise information et à un scepticisme non fondé.

Ce dont la Norvège a besoin pour propulser l'énergie éolienne, c'est d'un projet phare pour promouvoir et présenter positivement ses nouveaux investissements. Des événements comme le "Jour européen du vent" (European Wind Day) ont montré que l'acceptation par l'opinion grandit quand il y a contact direct et meilleure compréhension de la technologie. En combinant tourisme et nouvelles énergies, la discussion quitte les salles municipales pour s'installer dans les grands espaces maritimes des fermes éoliennes.

L'éolienne moderne a atteint une taille qui permet d'intégrer en son sein l'architecture! Un mât d'un diamètre de 10 mètres n'est plus un simple poteau, c'est une tour. Turbine City, au large deStavanger, intègre un hôtel, un centre de spa, et un musée au sein même de la ferme éolienne off-shore. Un seul mégawatt -sur les 8 MW que produit une éolienne- est nécessaire pour alimenter en électricité toute l'installation. En amenant à Turbine City des touristes, des marins, des travailleurs de plates-formes pétrolières, des passagers de croisières, on leur fait partager l'expérience de cette ferme, comprendre ses avantages, admirer le spectacle des turbines. On accroît ainsi leur conscience du progrès réalisé et donc leur adhésion.

Stavanger est le point où la côte norvégienne est balayée par les plus forts vents du large. C'est la 4eme ville du pays et c'est une destination touristique bien desservie. Connue comme la "capitale pétrolière" de la Norvège, elle pourrait utiliser son dynamisme économique pour se rebaptiser elle-même, à terme, capitale de la "révolution durable", devenir une étape symbolique du développement architectural mondial, sans rompre avec l'image historique de la ville.

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invention des ascenseurs et du procédé Bessemer de fabrication de l'acier, la ligne d'horizon urbaine a été définitivement changée. Aujourd'hui, alors que l'énergie renouvelable commence son intégration dans l'architecture, la ville va enregistrer une nouvelle transformation. Dans le développement historique, les idées nouvelles apparaissent comme un bouleversement. Aujourd'hui, Turbine City est une destination touristique qui embrasse le grandiose panorama de l'océan, apprend au visiteur à comprendre l'énergie renouvelable, et engage le débat sur la question de la durabilité. Mais dans l'avenir, attendez-vous