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Pourquoi François le Champi passe-t-il pour un roman ?

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Par   •  23 Mai 2022  •  Dissertation  •  1 483 Mots (6 Pages)  •  351 Vues

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Pourquoi François le Champi passe-t-il pour un roman ?

François le Champi est une œuvre littéraire écrite par George Sand durant une période de sa carrière où elle s’intéresse au milieu paysan de la région de son enfance, le Berry. En France la politique change et se met en place une réflexion sur la situation sociale. Même s’il est difficile voire impossible de définir un roman à partir de certains critères de base comme son sujet ou la longueur de l’histoire, la classification d’œuvres littéraires en tant que roman est possible en étudiant son contenu. Les éléments les plus importants d’un roman sont les personnages qui font partie intégrante de l’intrigue, ainsi que le cadre spatio-temporel dans lequel se déroule le récit.

Dans cet ouvrage, les personnages principaux, Madeleine et François (le champi), sont aisément identifiables. Ils apparaissent dès les premières lignes de l’histoire. Madeleine interagit immédiatement avec François qui n’est alors qu’un jeune garçon. François, qui est le héros du roman éponyme de George Sand, est le seul personnage qui est acteur dans les trois parties du récit. Ces deux personnages ont de très nombreuses qualités. Madeleine est ainsi décrite « C’était une très jolie femme, d’un fier courage, et renommée pour sa douceur et son bon sens. »[1], « jolie et nullement coquette ; on lui en faisait compliment en tous endroits »[2], ou encore « jamais on ne vit à cet égard de femme plus patiente et plus raisonnable que Madeleine »[3] et un autre personnage, la Zabelle, fait remarquer que c’est une « femme d’esprit »[4]. François quant à lui, est décrit en ces termes : « François était si grand et si fort »[5], « C’était le garçon le plus innocent de la terre »[6], « il n’y avait pas d’enfant plus hardi, plus adroit »[7]. Ces deux personnages sont dépeints comme étant vertueux.

Il y a également des personnages secondaires dont les caractères, comportements et actions entrent en opposition avec ceux des personnages principaux. Ceux sont des opposants et parmi eux il y a Cadet Blanchet qui « avait trop d’orgueil pour avoir une bonne tête »[8], sa mère (belle-mère de Madeleine) « méchante vieille »[9] qui « haïssait le champi »[10], « [ils] avaient peu de pitié et [ils] aimaient l’argent plus que le prochain »[11] et la Sévère qui « en savait long pour endormir les gens dont elle voulait voir reluire les écus au soleil. »[12]. Madeleine se retrouve confrontée à la médisance de sa belle-mère et à la méchanceté de la Sévère : « Cela causait un peu de jalousie à la mère Blanchet et elle s’en vengeait par de petites tracasseries que Madeleine supportait en silence et sans jamais s’en plaindre à son mari »[13]. Il en est de même pour François qui fait face à des préjugés collectifs car les gens pensent que les champis « sont terribles et tabâtres, et qui ont toujours l’esprit tourné à la malice »[14] et « Tous les champis le sont [des voleurs] de naissance et c’est une folie que de compter sur ces canailles-là »[15]. D’autres personnages, qui sont des adjuvants, sont également présents comme la Zabelle et la famille Vertaud. Cette opposition entre les personnages est également notable dans l’attitude de Jean Vertaud a vis-à-vis du champi, comparée à celle de Cadet Blanchet. Toute l’intrigue se déroule autour des rapports que les personnages ont entre eux, et plus particulièrement sur la relation qui se construit entre François « l’enfant abandonné dans les champs »[16] et Madeline la femme du meunier.

« En général, la structure narrative du roman suit une trajectoire ou un format presque figé »[17] et cela se vérifie pour cet œuvre. Dans François le champi, une situation présumée ordinaire est dérangée dès la première phrase du récit lorsque Madeleine rencontre François le champi pour la première fois. Malgré quelques péripéties, une relation s’établie entre les deux personnages principaux et une situation stable s’installe jusqu’à ce que, à la suite de la tentative d’expulsion de la Zabelle, la meunière Madeleine déclare acheter le François « On me tuera si l’on veut, j’achète cet enfant-là, il est à moi, il n’est plus à vous. »[18]. Au même moment, au chapitre IV, la mère Blanchet décède ainsi que la Zabelle quelques pages plus loin. A partir de ce moment-là, Madeleine devient entièrement responsable du champi. S’en suit alors une escalade de sentiments de jalousie et de méchanceté provenant de leurs opposants, Cadet Blanchet mais surtout la Sévère. L’histoire augmente en intensité et tout est bouleversé lorsque François se fait expulser du moulin par Cadet Blanchet : « Je vous dis que ce champi est de trop chez moi, et que s’il y est encore demain matin, c’est moi qui lui ferai la conduite à grand renfort de bras »[19]. Il s’agit de l’apogée de l’intrigue.

Durant les chapitres XI à XIV, une situation d’attente se met en place qui se termine lorsque François apprend la mort de Cadet Blanchet « Mais voilà que tout d’un coup, […] un cantonnier-piqueur […] lui apprit la mort de Cadet Blanchet »[20].

Les dix derniers chapitres de l’œuvre sont dédiés à la résolution, par François, des problèmes créés par la Sévère. Il revient auprès de Madeleine mais il est désormais un homme qui a conservé ses valeurs mais qui a surtout beaucoup appris de la vie et sait manier les affaires. Il use de fins stratagèmes ce qui montre son évolution par rapport à sa situation initiale de champi. Ainsi, une fois les difficultés résolues, l’histoire se termine dans une situation qui se promet d’être stable. L’amour triomphe à la fin et le récit s’achève par un dénouement heureux, incluent des mariages, à la manière d’un conte de fée « Madeleine […] pleurait de joie, et [François] la remerciait à deux genoux de ce qu’elle l’acceptait pour son mari »[21]. L’histoire se découpe ainsi en trois parties et chacune d’elle a un cadre spatio-temporel distinct.

En effet, la première partie comprenant la vie de François le champi depuis son jeune âge « six ans pour la taille »[22] dure onze années et se passe à Cormouer jusqu’à ce que François « [entre] dans ses dix-sept ans »[23]. La seconde, pendant laquelle François habite loin de Madeline, se déroule sur trois ans dans une autre commune « Il y avait environ trois ans que François demeurait au pays d’Aigurande »[24]. Et enfin la troisième et dernière partie, où François revient à Cormouer pour résoudre les problèmes de Madeleine, ne se passe que sur quelques mois.

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