Printemps Arabe
Mémoire : Printemps Arabe. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresété comparé. Ces mouvements révolutionnaires nationaux sont aussi qualifiés de révolutions arabes, de révoltes arabes ou encore de « réveil arabe ».
Ces évènements ont commencé le 17 décembre 2010 dans la ville de Sidi Bouzid par la révolution en Tunisie qui a conduit Zine el-Abidine Ben Ali à quitter le pouvoir. D’autres peuples reprennent à leur tour le slogan « Dégage ! » devenu le symbole de ces révolutions. Outre le départ des dictateurs et l’instauration d’une démocratie, les manifestants exigent un partage des richesses qui leur assure de meilleures conditions de vie, des emplois, et la dignité. Alors que la révolution égyptienne provoque le départ d’Hosni Moubarak et une transition démocratique, les autres n'ont pas les mêmes conséquences : en Libye, elle tourne à la guerre civile entre les forces fidèles au régime de la Jamahiriya de Mouammar Kadhafi et les insurgés, soutenus par une intervention étrangère sous mandat de l'ONU ; au Bahreïn, la solidarité contre-révolutionnaire des monarchies du Golfe fait échec au mouvement de contestation ; au Yémen, le dictateur Saleh louvoie entre exigences de l’opposition et le soutien international à une transition pacifique, et en Syrie, la répression exercée par le régime de Bachar el-Assad cause des milliers de morts. Malgré la violence des répressions dans tous les pays concernés par des mouvements d'ampleur, elles échouent presque toutes et les contestations continuent. Tous les autres pays du monde arabe ont été touchés, mais les manifestations y ont eu une ampleur et des conséquences plus limitées. Des États non arabes ont enregistré aussi des manifestations ou procédé à des actions préventives, notamment l'Iran, mais l'ampleur de ces mouvements a généralement été moindre et l'influence des événements du monde arabe n'a pas toujours été clairement établie.
Les principales causes de ces mouvements à forte dimension sociale sont le manque de libertés individuelles et publiques, la kleptocratie, le chômage, la misère, le coût de la vie élevé ainsi qu'un besoin de démocratie qui ne soit pas une simple façade. Cette vague révolutionnaire est comparée à divers moments historiques, comme le Printemps des peuples de 1848, la chute du Rideau de fer en 1989, ou encore le Risorgimento italien.
Ces révolutions recourent aux méthodes de contestation non violente détaillées dans le manuel de Gene Sharp et inspirées de celles de Gandhi ; les révolutionnaires utilisent les technologies modernes de communication (différents outils d’Internet et téléphone mobile) de façon intensive, la télévision satellitaire jouant également un rôle important dans le déroulement des évènements. Les dictatures concernées tentent d'ailleurs de contrer ces moyens de communication (coupure ou brouillage des réseaux, attaque contre les journalistes).
En juin 2011, la contestation se poursuit dans la quasi-totalité des pays arabes, les différents mouvements s’encourageant les uns les autres : ainsi, la contestation à Bahreïn, assommée par l’intervention saoudienne, reprend dès la fin de l’état d’urgence. Dans tous les pays concernés, les révolutions cimentent l’unité nationale. Ces révoltes pourraient mener à une redistribution des cartes dans cette zone du monde, avec des conséquences géopolitiques (comme sur le conflit israélo-palestinien), sociales et économiques majeures à l'échelle mondiale, notamment à cause de l’industrie pétrolière, très présente dans ces régions.
1.2. Intérêt du sujet
Ce travail a pour objet de faire le point sur les bouleversements en cours, dans une mise en perspective comparative nourrie par les principales leçons de l’histoire récente. Il mêlera une analyse en composantes principales des différentes données accueillies, et proposera des axes de réflexions permettant d’interpréter la survenue des révoltes, leurs causalités, d’identifier les nouvelles élites, de prendre la mesure des enjeux sociaux, politiques et économiques sous-jacents.
1. Constats, Problématique et hypothèses de recherche :
2.1. Les constats :
Premier constat : il s’agit de mouvements qui se sont succédés d’une manière rapide mais enchainée, on a évoqué alors l’effet domino qui voudrait que la révolution tunisienne se propage d’abord à d’autres pays arabes, puis dans d’autres coins de la planète
Deuxième constat : Le mouvement arabe a été boosté, si ce n’est causé, par l’effet d’internet et des chaines télévisées.
Troisième constat : l’intervention des Etats-Unis dans les mouvements du printemps arabe est manifeste : les déclarations des hauts responsables américains, Clinton et Obama en premier, qui ont supporté les manifestations, invité les leaders arabes à se plier à la « volonté des peuples », mis la pression pour arrêter toute tentative à bloquer Internet et, last but not least, s’empresser à féliciter les « changements » avant même que la vision sur l’aboutissement des choses devient claire
Quatrième constat : toutes les révolutions arabes ont été, ou encours d’êtres, récupérées par des mouvements politiques d’inspiration islamiste.
Plusieurs questions se posent alors, suite à ces constats, pour lesquelles les réponses ne sont que fragmentées et incomplètes :
Pourquoi l’effet domino n’a touché que certains pays et à épargner d’autres ? En d’autres termes : pourquoi l’effet domino est aussi sélectif que ça ?
Jusqu’à quelle limite les révolutions arabes sont expliquées par la dégradation des situations économiques sociales et des libertés dans le monde arabe ?
2.2. Problématique :
Comment les pays arabes, à la base immobile et gouvernés depuis longtemps par un seul homme, se sont-ils révoltés du jour au lendemain et ont fait de ce minime événement, une problématique mondiale ?
Sous-questions :
* Quelles sont les raisons d’éclatement des révolutions arabes ?
* Quelle est l’Ex-situation de chaque pays (au niveau économique, politique et social ?
* Quelle est la situation actuelle de ces pays ? et Comment la révolte a pris le dessus ?
* Qu’en est-il de l’intervention internationale ? (formes et apports au niveau des résultats réalisés dans ces révolutions ?
* Comment le nouveau système politique, économique et social va-t-il évolué ?
2.3. Hypothèses de recherche
H1 : La pauvreté et le manque de ressources des pays induisent une montée du chômage engendrant ainsi les révolutions
H2 : L’instabilité économique et sociale conduit à une inégalité croissante et un chômage massif engendrant ainsi les révolutions
H3 : L’exclusion sociale et politique est le facteur qui a engendré les révolutions
H4 : La restriction des libertés est le facteur qui a engendré les révolutions
H5 : L’insatisfaction de la gouvernance de l’Etat est le facteur qui a engendré les révolutions
3. Méthodologie :
4.1. Justification du choix de l’analyse des composantes principales :
Notre recherche dispose de plusieurs indices sur chaque pays arabe constituant la population d'étude. On a donc à prendre en compte 28 variables (indices) par individu (pays). L'étude séparée de chacune de ces variables donne quelques informations sur la situation sociale ou économique du pays : l’état de l’emploi à travers le taux de chômage ou l’égalité entre les sexes à l’aide de l’indice d'inégalité du genre.
Cependant, elle reste insuffisante car elle laisse de côté les liaisons entre les indices, ce qui est pourtant ce que l'on veut étudier. Cette liaison nous aidera à dessiner une image plus complète de l’état socio-économique de chacun des pays arabes et ainsi nous guider vers la découverte des éléments qui ont influencé l’éclatement des révolutions dans certains pays arabes.
C'est le rôle de la statistique multifactorielle que d'analyser les données dans leur ensemble, en prenant en compte toutes les variables.
L'Analyse en Composantes Principales est alors une bonne méthode pour étudier les données multidimensionnelles, lorsque toutes les variables observées sont de type numérique, de préférence dans les mêmes unités, et que l'on veut voir s’il y a des liens entre ces variables. Ces caractéristiques collent avec ceux de notre recherche. Pour cela, notre choix a porté sur cette méthode.
La puissance de l'ACP est qu'elle sait prendre en compte des données de nature hétérogène: notre tableau contenant les différents pays arabes avec le PNB par habitant, le taux d'emploi, le taux de scolarisation, l’indice de pauvreté multidimensionnelle, etc... Elle nous permettra ainsi d'avoir une intuition rapide des effets conjoints entre ces variables.
4.2. La collecte des
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