Préface anthologie poétique spleen et idéal

Préface

Pour moi le Spleen est un mot qui désigne l’ennui de toutes choses, une mélancolie profonde, une forme extrême de dépression, un mal de vivre, voire un certain dégoût de la vie. Mais également l’angoisse du temps qui passe, la solitude, la nostalgie, le sentiment d’impuissance et la culpabilité.

L’Idéal, pour moi, n’est pas l’opposé du Spleen mais plutôt une exaltation de l’esprit, un élan vers des idées qui permettent au penseur et à l’artiste de planer au-dessus de la Terre et de pénétrer dans un autre monde. Mais aussi un modèle de perfection, et si nous l’atteignons il nous donnerait une entière satisfaction.

La poésie peut particulièrement bien illustrer ces deux thèmes car d’un part, beaucoup de poèmes peuvent être classés dans le Spleen, de même pour l’Idéal. Un poème mélancolique, dépressif pourra être classés dans le Spleen alors qu’un poème où le poète rêve d’un autre monde, ou qu’il pense à une vie meilleure sera classé dans l’Idéal. Beaucoup de poètes écrivent des poèmes faisant référence au Spleen et à l’Idéal. Par exemple Paul Verlaine et Jules Laforgue ont écrit plusieurs poèmes faisant référence au Spleen Baudelairien, et d’autre part Sully Prudhomme a écrit des poèmes faisant référence à l’Idéal.

Dans cette anthologie seront présentés quatre poèmes du Spleen dont deux de Baudelaire « Spleen » et « L’Horloge », un de Paul Verlaine « C’est l’extase langoureuse » et un autre de Laforgue « Complainte de l’automne monotone », puis quatre poèmes de l’Idéal dont trois de Baudelaire « La Beauté », « Parfum exotique » et « L’invitation au voyage » et un de Sully Prudhomme « L’Idéal ».