Anthologie sur le thème du temps et du spleen

Le thème du Temps et du Spleen :

Selon Baudelaire le temps représente un ennemi commun aux hommes, qu’il doit sans cesse combattre. C’est ainsi que Baudelaire rencontre le spleen ou Mélancolie sans cause apparente, caractérisée par le dégoût de toute chose.. J’ai relevé les vers de plusieurs poèmes pour ce double thème :

L’ennemi, X Spleen et Idéal

« Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,

Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur

Du sang que nous perdons croît et se fortifie ! »

La répétition de “Ô douleur !” est présenté ici comme un cri de désespoir, une suppliante invocation du poète face à son ennemi : le temps qui “mange sa vie” et lui “ronge le coeur”. Le terme ronger décrit le temps comme un monstre, un parasite dévastateur pour tous les hommes puisqu’il utilise le pronom “nous” .

L'ennemi est révélateur du spleen du poète, quand il constate les ravages du temps sur son organisme. Grâce à l'art, il met en forme ce malaise existentiel ce qui lui permet de survivre.

J’ai choisi ces vers pour les thèmes du temps et du spleen car il nous permet de comprendre de quelle manière Baudelaire imagine le temps qui passe et de voir à quel point cela le fait souffrir.

Un fantôme (I Les ténèbres), XXXVIII Spleen et Idéal

« Dans les caveaux d’insondable tristesse

Où le Destin m’a déjà relégué »

Selon Baudelaire son moi intérieur est comparable à des caveaux, nous l’imaginons donc solitaire, enfermé en un espace : l'espace morbide de sa propre émotion. L’hyperbole “insondable tristesse” est une description du spleen qui est une mélancolie inexplicable nous comprenons donc que le poète est condamné par le destin à une vie d’ennui, de mélancolie et de solitude.

Ces vers ont leurs importances dans ce thème car ils nous permettent grâce aux métaphores de comprendre l’effet du spleen sur l'esprit de Baudelaire.

Chant d’automne, LVI Spleen et Idéal

« Mon esprit est pareil à la tour qui succombe

Sous les coups du bélier infatigable et lourd. »

Le poète exprime le spleen par “la tour qui succombe” ce qui est une métaphore de l’esprit de Baudelaire qui subit des coups. Le temps est assimilé à une arme redoutable: "un bélier infatigable et lourd". Ce chant est donc un chant plaintif contre le temps qui passe et le spleen.

De même que les vers précédents ceux-la nous permettent par métaphore d’imaginer la souffrance que ressent le poète face aux coups incessant du temps.

Spleen, LXXV Spleen et Idéal

« Rien n'égale en longueur les boiteuses journées,

Quand sous les lourds flocons des neigeuses années

L'ennui, fruit de la morne incuriosité

Prend les proportions de l'immortalité. »

La seule immortalité promise à un Homme atteint de spleen est l’ennui, par la Baudelaire dit que même après sa mort son âme s’ennuiera encore, pourtant, selon moi la mort devrait être le plus grand accomplissement d’un artiste puisque c’est à partir de là que l’âme, fruit de l’inspiration, est réellement libre et non plus emprisonné dans un corps en location. De plus les métaphores telles que le temps qui dure comme un homme boiteux ou un long hiver montre que l’ennui n’avance à rien : c’est l’hiver de l’âme.

Spleen, LXXVII Spleen et Idéal

« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Sur l'esprit gémissant