Quels Sont Les Facteurs Qui Permettent l'Émergence De l'Innovation ?
Mémoire : Quels Sont Les Facteurs Qui Permettent l'Émergence De l'Innovation ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresnC’est la stratégie du lock-in. Il s’agit pour une firme de priver le consomateur de sa liberté de choix en
associant à un produit innovant vendu peu cher, des consommables ou des normes techniques spécifiques,
incompatibles avec des modèles d’autres marques. Ces produits complémentaires étant eux facturés à un
prix très élevés. Les exemples classiques sont les cartouches d’encre pour imprimantes, les cafetières
espresso, les rasoirs mécaniques à lames jetables, les brosses à dents électriques, ou encore les
automobiles.
A3- Elle renforce l’image de marque de l’entreprise et la rend plus réactive.
Elle permet alors d’attirer des consommateurs avides de nouveauté. En ce sens, elle permet de lutter
contre le cycle de vie du produit et d’alimenter la logique sociale de distinction mise à jour par le
sociologue P.Bourdieu qui écrivait « es biens déclassés ne sont plus classants ». La firme Apple l’a bien
compris, puisque pour faire face aux risques de baisse de ses ventes en raison d’un taux d’équipement des
ménages se rapprochant de 100%, elle sort régulièrement de nouveaux modèles de son produit phare le
Ipod (Ipod, Ipod vidéo, Ipod touch…).
De la même manière le recours fréquent dans une entreprise à l’innovation constitue pour son personnel
un élément de leur « culture » d’entreprise, les rendant plus réactifs, plus flexibles. (doc.1)
B- L’Etat joue également un rôle central dans l’émergence de l’innovation.
B1- Les caractéristiques spécifiques du PT…
- Le progrès technique est porteur d’externalités positives. D’une part, le dépôt d’un brevet dévoile aux
concurrents la découverte de la firme et leur permet d’utiliser les connaissances produites pour
développer leur propre recherche. Ainsi, le savoir produit par l’innovateur bénéficie à d’autres agents sans
compensation, monétaire ou autre, de leur part : les autres agents peuvent simplement imiter l’innovateur,
ou reprendre son idée pour l’améliorer, en n’ayant pas dans tous les cas à repayer le coût intégral de la
recherche initiale. D’autre part, lorsqu’une firme met sur le marché une innovation radicale, cette percée
ouvre un nouveau marché à toutes les firmes imitatrices qui vont décliner cette innovation dans autant de
produits. Ainsi, la mise au point par Sony du Walkman a ouvert un nouveau marché.
- Il est également un bien collectif (c'est-à-dire non-rival et non excluable). La conséquence de cette
caractéristique est forte : le coût marginal des biens non rivaux (et donc des connaissances) est nul. En
effet, ce qui coûte cher, ce n’est pas de produire le bien (ou de la reproduire) mais de l’inventer. En effet,
les coûts fixes (la RD, la création des usines) sont très élevés, alors que les coûts variables sont faibles (le
coût ne dépend que faiblement de la quantité produite)
- Il est enfin soumis aux rendements croissants, puisque c’est un bien cumulatif : chaque découverte
s’appuie sur d’autres découvertes faites dans le passé. (« Nous sommes des nains juchés sur les épaules de
géants », selon les mots de Bernard de Chartres au XIIè siècle). Ainsi, une secrétaire qui utilise un
ordinateur est-elle beaucoup plus performante que celle qui utilisait autrefois une machine à écrire. (Cf.
loi de Moore, énoncée par l’ ancien PDG d’Intel, qui prédisait que le nombre de transistors sur une puce
électronique doublait tous les 24 mois)
B2- … justifient l’intervention de l’Etat.
-Pour toutes ces raisons, il existe un écart entre le rendement privé et le rendement social de l’innovation.
Comme l’écrit Dominique Guellec (In Nouveau Manuel (2003) La découverte) « les études
économétriques estiment en général le rendement privé de l’investissement en recherche à 15/20% et son
rendement social au double environ. Puisque le rendement privé est plus faible que le rendement social,
l’investissement en activités innovantes effectué dans une économie de marché sera inférieur à son
montant socialement désirable. Les firmes sous-investissent en recherche délivrant un progrès technique
moindre que celui qui serait atteint si l’intérêt de la société présidait aux investissements à la matière ».
- D’où l’intervention de l’Etat, pour pallier cette défaillance du marché, qui passe par plusieurs canaux :
è le financement de la recherche, notamment par les biais d’institutions publiques de recherche
tel que le CNRS (Cf. doc.2 où les chercheurs travaillant dans les institutions publiques
représentent un peu moins de la moitié des chercheurs en France, une place qui tant cependant
à se réduire puisqu’ils représentaient auparavant un peu plus de 60%);
è la création de règles institutionnelles qui assurent un niveau plus élevé au rendement privé de
la recherche (ex : brevet) ;
è l’aide au financement privé de la recherche, par des subventions par exemple ;
è de manière plus déguisée on peut aussi considérer que les politiques d’achat public sont aussi
un moyen d’intervention sur le marché (ex : le premier ordinateur a été conçu pour gérer les
stocks de l’armée américaine, Internet est né de la volonté de connecter les ordinateurs des
différentes bases américaines dans le monde…).
Transition : L’émergence du progrès technique s’explique indéniablement par les stratégies des acteurs
économiques. Si la recherche du profit constitue l’aiguillon, qui, sur des marchés en concurrence
imparfaite, les conduit à innover, les caractéristiques du progrès technique justifie l’intervention de
l’Etat.firmes et Etat. Ainsi, le Japon et les Etats-Unis apparaissent comme des exemples de pays qui
parviennent à combiner efforts de recherche privés et incitations publiques. (doc.5), pour obtenir des
résultats très bons (supérieurs à leur poids dans l’économie mondiale.cf. doc 2). Cependant, comme nous
le montre le document 4, la France est à égalité avec ces pays en matière de poids des chercheurs dans la
population active (9,7%). Les explications économiques ne sauraient suffire…
II- … son émergence repose également sur des facteurs sociaux et culturels.
A- Pour émerger et se développer, l’innovation a besoin d’un contexte socio-culturel
favorable …
A1- Les valeurs jouent un rôle central dans l’émergence
Sociologues et économistes (hétérodoxes) soulignent l’importance du contexte socio-culturel dans
l’émergence du progrès technique. Ainsi, M.Weber a-t-il relié l’éthique protestante (donc des valeurs
religieuses) à l’esprit du capitalisme. J.Schumpeter attribuait l’émergence de l’innovation aux qualités
exceptionnelles d’un homme, qualifié d’entrepreneur, doté d’un esprit d’entreprise, du goût du risque, de
la volonté de remettre en cause la routine. Si l’explication schumpeterienne apparaît surtout renvoyer à
l’histoire individuelle, de nombreuses études soulignent la dimension culturelle et donc collective de
l’émergence de l’innovation. Ainsi des groupes minoritaires ont pu constituer des pôles actifs
d’entrepreneurs
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