Tirade Don Juan Acte1 Scène 2
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-Cette question est composée de trois propositions subordonnées qui créent un rythme ternaire et un effet quantitatif des faiblesses des idées de Sganarelle: "qu'on se lie à demeurer","qu'on renonce", "qu'on n'ait plus".
- Il utilise aussi l'ironie pour dévaloriser la fidélité: par l'antiphrase "La belle chose...", ainsi il récuse l'idée de l'honneur lié à la fidélité.: "La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle"l.2
- DJ critique ainsi deux valeurs importantes pour la noblesse: l'honneur et la fidélité. Il rejette ces valeurs telles qu'elles sont pratiquées: "les scrupules dont elle se fait un honneur", "faux honneur d'être fidèle".
- La fidélité est finalement comparée à la mort: explicitement-> "d'être mort dès sa jeunesse", implicitement-> "s'ensevelir pour toujours dans une passion", "lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire ni rien à souhaiter".
-Il reprend la fidélité à la ligne 23 par métaphore: "nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour", DJ présente l'infidélité comme le retour à la vie, le réveil des sens et du plaisir: "quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre coeur les charmes attrayants d'une conquête à faire".
-L'argumentation en faveur de l'infidélité s'ouvre par l'aphorisme: "tout le plaisir de l'amour est dans le changement".
- Il faut apprécier la construction des deux aphorismes de la tirade qui est parallèle: "la constance n'est bonne que pour des ridicules"/"tout le plaisir de l'amour est dans le changement"= ils ressemblent à deux alexandrins si on ne compte pas les e muets (vers blancs). Elles sont très habiles de la part de DJ car elles lui permettent d'emprunter les armes des moralistes pour prêcher des convictions immorales.
- Il utilise d'ailleurs le registre oratoire l.16/19: ici commence une période oratoire construite sur la proposition principale "On goûte une douceur extrème à":
=> Phase ascendante (=protase): "réduire...". "voir", "combattre", "forcer", "vaincre", abordent les différentes phases de la séduction.
=> Apogée de la phrase (= acmé): subordonnées qui décrivent l'attitude de la femme "les résistances qu'elle nous oppose", "les scrupules dont elle se fait un honneur"
=> Mouvement final (= apodose): victoire de DJ comme séducteur "où nous avons envie de la faire venir" qui nous amène à la clausule ( "la faire venir").
- Il utilise aussi une audacieuse comparaison entre ses conquêtes amoureuses et celles d'Alexandre le grand.
II/ Conception de l'amour et plaidoyer du séducteur.
A) Dom Juan n'est pas séducteur
-DJ présente la femme comme séductrice, c'est elle qui le pousse à agir ainsi: les tournures syntaxiques traduisent cette idée: "le premier objet qui vous prend" l.1-2, "beautés qui nous peuvent frapper les yeux" 5, "les justes prétentions qu'elles ont sur notre coeur" 7-8, "un beau visage me le demande" 13. Ici, le sujet des verbes désigne les femmes, DJ est l'objet de ses actions.
- Pour DJ l'amour est une question de principes: il s'agit de maintenir ce qui est juste. L'amour étant un plaisir qui doit être accessible à toutes "les belles" il se voit obligé à céder à leurs pétitions. Il utilise le champ lexical de la justice: "droit", "justes", "injustice".
-Il transforme aussi la séduction en des valeurs naturelles: "la nature nous oblige". Il utilise donc un discours propre de la religion et de la loi mais détourné en sa faveur.
- Dom Juan utilise un raisonnement qui est à la limite du sophisme, du sophisme d'inspection, il justifie par un raisonnement qui semble logique et rigoureux: la proposition étant acceptée (aphorismes) comme n'ayant pas besoin de preuve, comme vérité évidente en soi. Par contre on sent qu'il cherche a persuader l'auditoire par des termes forts: "injustice", "la nature nous oblige", "les inclinations(...) ont des charmes inexplicables", qui n'ont pas une réelle valeur argumentative.
B) Le conquérant
-"Les hommages et les tributs où la nature nous oblige" l.12. Cette phrase révèle la référence morale du séducteur. "Hommages et tributs" sont des termes qui appartiennent au langage de la conquête guerrière que la classe aristocratique menait. L'hommage désigne l'acte par lequel le vassal se déclarait l'homme de son seigneur en lui promettant une fidélité et un dévouement absolus. Le tribut désignait une contribution forcée imposée au vaincu par le vainqueur . Là encore, DJ inverse les rôles, le vainqueur serait la femme et c'est l'homme qui lui rendrait hommages et tributs.
-La conquête amoureuse est assimilée à la conquête guerrière. DJ va insister sur le champ lexical du combat: « combattre », « rendre les armes », « résistances », « conquêtes », « vaincre. Ce vocabulaire militaire montre que Don Juan se positionne en guerrier, en soldat. Femme = objet, territoire qu’il veut conquérir: d'ailleurs il définit explicitement la femme comme "objet qui nous prend" l. 1.
-Il utilise des phrases complexes = montre que sa stratégie est complexe. Don Juan utilise une phrase complexe pour décrire notamment le processus de séduction qu’il met en place : beaucoup d’infinitifs, dans une structure presque anaphorique (« à »). Cette complexité traduit l’ampleur de la tâche, qui est menée comme un véritable combat
C) Douceur de Dom Juan
- Il explicite toutes les armes qu’il utilise dans son combat : « hommage », « les transports » = exaltation amoureuse, « les larmes et les soupirs » = n’hésite pas à pleurer = comportement hypocrite. Pour qu’il trouve de la douceur dans ce combat il faut que se soit lent, difficile, ce qui stimule Don Juan c’est la résistance
- Justification de ces méthodes qu'il emploie avec les femmes par la douceur de ses procédés. La douceur revient de très nombreuses fois dans ce texte. On trouve tout d'abord. "On goûte une douceur extrème..." puis sous une forme adverbiale "mener doucement", enfin "il n'est rien de si doux".
III/ Le portrait du libertin
A)Le goût de la beauté
- DJ illustre la figure de libertin du XVIIème siècle. Le libertinage traduit un courant de pensée philosophique
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