Art contemporain : création, élitisme ou spéculation ?
Mémoire : Art contemporain : création, élitisme ou spéculation ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresr. L’œuvre n’est donc plus appréciable instantanément, ce qui éloigne encore un peu plus l’art contemporain des milieux non initiés.
Ce sont tous ces éléments qui justifient pour les spécialistes, l’hermétisme de l’art contemporain.
Mais pour les sociologues, l’explication est à chercher ailleurs.
En effet pour ces derniers, l’art contemporain est d’abord un outil de distinction social utilisé par les classes les plus favorisées. Celles-ci se l’approprient et en font un symbole de leur distinction. Elles s’y intéressent par « conformisme de classe » pour marquer leur différence avec le reste de la population. L’art en général est déjà souvent considéré comme associé à certaines classes, mais à l’intérieur de celui-ci, l’art contemporain constitue une sous-catégorie réservée à une élite. Il en devient un outil de « sur-distinction sociale » qui se veut inaccessible aux milieux populaires, c’est le principe de « champ » exprimé par P.Bourdieu.
L’hermétisme de l’art contemporain peut également être expliqué pour les sociologues par la logique de marché. En effet, comme tout autre secteur, celui de l’art n’échappe pas aux lois de l’économie de marché qui régissent notre société. Ainsi, l’art contemporain constitue dans le domaine de l’art le secteur le plus spéculatif. La figuration traditionnelle, relativement accessible et totalement ignorée des professionnels du milieu représente peu de risques et peu de rentabilité. Les œuvres du patrimoine international, elles, sont à la fois stables et inaccessibles. Il reste donc les œuvres contemporaines qui elles représentent des investissements extrêmement risqués mais qui peuvent se révéler très rentables, tant financièrement que symboliquement. Soumis à d’incroyables pressions et manipulations, ce secteur est donc dominé par des professionnels du milieu et autres grands investisseurs qui y imposent leurs règles. Le clivage avec le reste de la population se voit donc renforcé.
Enfin, l’art contemporain à bénéficié d’un soutient extrêmement important de la part des pouvoirs publics. L’Etat débloque d’importantes sommes qu’il consacre à la promotion des œuvres contemporaines et au soutient de leur auteurs. Ceci a donc multiplié les possibilités d’investissement pour les marchés nationaux comme internationaux et encouragé la sélection et l’hermétisme de ce courant. De plus, l’arrivée accélérée des pratiques contemporaines dans les villes de province n’a fait que renforcer l’incompréhension et le rejet des habitants à leur égard.
Pour les sociologues, cette forme d’art est donc un outil de distinction social et de spéculation, alimenté par les subventions publiques qui se caractérise par une volonté de se libérer de tous codes et des règles antérieures. N.Heinich se demande alors si ces principes de totale liberté et cette nécessité de toujours transgresser les normes précédente ne constituent pas eux même une limite à la liberté de l’artiste.
Pour conclure, l’auteur vient nuancer le caractère hermétique de l’art contemporain. Il remarque notamment que ce dernier est toujours resté en lien avec les milieux populaires et a influencé bon nombre d’éléments de leur vie courante. Il a su ouvrir l’esprit des populations et les rendre plus réceptives aux pratiques non académiques.
En outre, l’auteur rappelle que l’art contemporain ne doit pas être réduit à « l’art de la provocation
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