L’avenir de l’eau douce
Mémoires Gratuits : L’avenir de l’eau douce. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresroduction agricole et les modes de vie utilisant beaucoup d'eau entraîne une crise mondiale de l'eau. Environ 20 % de la population mondiale manquent actuellement d'un accès à l'eau potable, tandis que 50 % n'ont pas accès à un système sûr d'assainissement Plus de 3 millions de gens meurent chaque année (l’équivalent de trente Boeing 747 qui s’écraseraient tous les jours) parce qu’ils n’ont pas accès à l’eau potable. Aujourd’hui, plus de 1,4 milliards d’individus à travers le monde n’a pas accès à l’eau potable et plus d'1 milliard de personnes vivent avec moins de 20 litres par jour… Avec la pollution galopante et l’augmentation de la population mondiale, la pénurie devrait toucher un humain sur quatre d’ici à 2050 La sécurité de l'eau, comme la sécurité alimentaire, deviendra un problème prioritaire majeur à l'échelle nationale et régionale dans beaucoup de régions du monde au cours des décennies à venir. L’eau sera certainement le principal enjeu des conflits du 21ème siècle.
I. L’eau douce dans le monde d’aujourd’hui.
1. Présentation de l’eau douce
L’eau douce ne représente que 3 % de toute l’eau de la planète. L’essentiel de l’eau douce est stockée dans les glaciers et en particulier au Groenland et l’Arctique. Ces deux grands ensembles constituent d’importantes réserves d’eau douce mais sont malheureusement très mal situés. D’autres « gisements » plus accessibles sont répartis sur notre planète : Les eaux souterraines constituent l’autre grand stock d’eau douce. L’eau s’infiltre dans le sous-sol et «imprègne » les roches en occupant les vides. Elle alimente en particulier les nappes aquifères (couche de terrain perméable). Les lacs constituent le plus grand réservoir d’eau douce directement accessible. Près de 75 % du volume d’eau douce dans les lacs est concentré dans les grands lacs d’Amérique du Nord, dans le lac Baïkal (Russie) et dans les grands lacs à l’Est de l’Afrique. Les cours d’eau ne constituent qu’un très faible pourcentage du volume total d’eau disponible, mais ils jouent un rôle très important dans le modelage de la surface terrestre en érodant et transportant d’énorme quantité de matériaux. L’humidité du sol représente un réservoir d’eau très modeste en comparaison des deux précédents, mais elle est essentielle au développement des végétaux. L’atmosphère contient une infime partie du volume total de l’eau sous forme de vapeur. Ceci est essentiel dans les échanges avec les océans et les continents (évaporation et précipitation).
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1. Comment l’eau douce est-elle répartie ?
Les ressources d’eau douces de la planète peuvent satisfaire les besoins minimums de 20 à 25 milliards de terriens. Malheureusement, l’eau se répartit inégalement dans le temps et selon les régions.
A l’échelle de la planète, l’eau semble ne pas manquer : environ 40.000 km cube d’eau douce s’écoule chaque année sur les terres émergées, lesquelles, partagées entre 6 milliards d’individus vivant sur terre, devraient fournir 6.600 mètres cubes d’eau douce à chacun. Mais si ces réserves sont globalement suffisantes pour répondre à l’ensemble des besoins, elles sont réparties de façon très inégale à la surface du globe. Alors que certains pays ont la chance de posséder d’énormes réserves qui se renouvellent chaque année, leur permettant de vivre dans l’opulence, d’autres n’ont pas d’eau en suffisance et connaissent des difficultés d’approvisionnement extrêmement fortes. Ceux des régions arides notamment en manquent cruellement. Et cette situation n’est pas en passe de s’améliorer. Neuf pays seulement se partagent 60 % des réserves mondiales d’eau douce : le Brésil, la Russie, les Etats-Unis, le Canada, la Chine, l’Indonésie, l’Inde, la Colombie et le Pérou. A cela s’ajoute le fait que la répartition de la population est, elle aussi, très hétérogène ce qui augmente encore parfois les disparités. D’un pays à l’autre, les situations peuvent donc être très dissemblables. Ainsi, par exemple, entre la bande de Gaza en Palestine, très pauvre en eau douce (59 mètres cube par habitant et par an), et l’Islande, où la ressource est pléthorique (630.000 mètres cube par habitant et par an), le rapport est de un à dix mille. De plus, tandis que l’Asie, qui concentre près de 60 % de la population mondiale, ne dispose que de 30 % des ressources mondiales disponibles en eau douce, l’Amazonie, qui ne compte que 0,3 % de la population du globe, possède 15 % de ces ressources. Dans le vaste triangle qui s’étend de la Tunisie au Soudan et au Pakistan, c’est à dire dans plus de 20 pays d’Afrique du Nord et du Proche-orient, le manque d’eau est structurel : chaque habitant y dispose en moyenne de moins de 1.000 mètres cube d’eau douce par an, une situation dite de «pénurie chronique». Il n’est pas rare également que des déséquilibres apparaissent au sein d’un même pays. Ils peuvent même concerner des régions peu sèches du monde. La Californie par exemple ne dispose plus d’assez d’eau douce pour couvrir ses besoins. En Espagne, la région de Barcelone est proche du déséquilibre et devra résoudre son problème d’approvisionnement en eau d’ici à 10 ans. Ainsi on peut remarquer que l’eau douce sur terre est bien présente, mais très inégalement répartie.
2. Comment est-elle consommée ?
a) Historique
Les usages domestiques de l’eau sont les plus vitaux pour l’homme, et c’est pourquoi ce sont les plus anciens. Cependant, la consommation domestique d’eau est restée longtemps réduite, non par souci d’économie mais pour des raisons de disponibilité. En effet, l’eau n’était pas facilement accessible : il fallait aller la chercher à la source, au puits ou à la fontaine, aller au lavoir pour nettoyer son linge et aux bains publics pour se laver. Dans les villes françaises et jusqu’à la fin du 18è siècle, c’est le porteur d’eau qui amenait l’eau à domicile. L’eau potable à domicile et au robinet est une invention récente qui, aujourd’hui encore, est loin d’être répandue dans le monde entier.
b) Evolution
Cet accès facilité à l’eau potable en a stimulé la consommation qui depuis deux siècles est en augmentation constante. A Paris, par exemple, la consommation est 35 fois plus élevée aujourd’hui qu’au 18ème siècle ! Mais si l’entrée de l’eau dans les maisons en a favorisé la consommation, celle-ci s’est aussi considérablement accrue avec l’installation de tout un confort moderne : le lavabo, la douche puis la baignoire, le tout à l’égout et les toilettes. Plus récemment, lave-linges et lave-vaisselles ont également contribués à cette accélération. On estime en effet, que s’il suffit de quelques litres d’eau pour se laver au lavabo, avec un gant, une douche d’une durée de 4/5 minutes consomme 30 à 80 litres et un bain de 150 à 200 litres. De même, laver la vaisselle en machine consomme plus d’eau que de la laver à la main. A tout cela, il faut encore ajouter le nombre croissant de jardinets à arroser, et de piscines privées à remplir, la consommation moyenne en eau d’une piscine pour un remplissage s’évaluant à plusieurs milliers de litres.
c) Consommation domestique
En règle générale, le niveau de consommation d'eau douce d'un pays exprime son niveau de développement économique, dont il est en fait l'une des principales mesures. Dans les régions du monde qui sont en développement, la population utilise beaucoup moins d'eau par personne que celle des régions développées. Cependant, toutes les populations du globe ne disposent pas du même confort. La consommation en eau domestique dans le monde est donc très inégale, d’autant plus importante que le niveau de vie des populations est élevé, les pays industrialisés, qui la gaspillent sans compter. Bien que très difficile à évaluer du fait de la multiplicité des usages, la consommation totale en eau dans le monde est estimée en moyenne à 40 litres d’eau par jour et par habitant. Mais alors qu’en moyenne un agriculteur malgache consomme 10 litres d’eau par jour, un parisien a besoin de 240 litres d’eau pour son usage personnel, le commerce, l’artisanat urbain et l’entretien des rues. Quant au citadin américain, il en consomme plus de 600 litres. Malgré cette augmentation vertigineuse, la consommation d’eau domestique, loin d’être négligeable, n’est pas la plus importante.
d) Consommation agricole et industrielle
Pour l'ensemble du monde, les deux catégories principales d'emploi de l'eau douce sont l’agriculture et l’industrie. L'agriculture prédomine : Sur une base mondiale, l'agriculture absorbe environ 69 % de tous les retraits annuels d'eau ; l'industrie, environ 23 %. Entre les régions, les différences sont considérables. En Afrique, on estime que 88 % de l'eau douce sert à l'agriculture et 5 % à l'industrie. En Asie également, l'eau sert surtout à l'agriculture, à hauteur de 86 %, contre 8 % à l'industrie. Par contre, en Europe, la plus grande partie de l'eau sert à l'industrie, à hauteur de 54 %, contre 33 % à l'agriculture. Dans le monde, les eaux souterraines sont surexploitées :
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