Le Discours Aux Morts D'Hector.
Dissertation : Le Discours Aux Morts D'Hector.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresil ne sait pas si les morts de la guerre sont vus différemment des autres morts.
Il dit « C’est ici que j’ai honte. Je ne sais pas si dans la foule des morts on distingue les morts vainqueurs par une cocarde ».
La cocarde est une insigne de couleur porté par les militaires pour différencier leur régiment d’origine.
On distingue dans ce passage une oxymore : « les morts vainqueurs » car seules les personnes vivantes peuvent vaincre.
Ici, Hector passe du « nous » au « je ». Il passe ainsi du chef de guerre à l’homme ordinaire. Il affirme sa honte d’être vivant et ignore complètement tout de la mort.
Hector reconnaît que les vivants n’ont gagné qu'une seule victoire, c'est d'avoir échappé à la mort. Il dit : « Les vivants vainqueurs ou non, ont la vraie cocarde, la double cocarde. Ce sont leurs yeux. »
Par cette phrase, Hector reconnaît que le fait de voir est le seul mérite d’avoir échappé à la mort. On voit aussi qu’il reprend le premier paradoxe ou il disait que les morts ne voient pas, donc par conséquent, ceux qui ont des yeux, sont forcément les vivants.
Et que le fait d'être vivant n'a qu'un seul privilège, celui de goûter aux joies de la vie.
Ceci est démontré par une anaphore avec la répétition du "nous". Ce nous désigne les vivants.
Hector choque les auditeurs en appelant les morts « mes pauvres amis ». Il prend un ton familier et affectueux. Et en citant : « Nous mangeons, nous buvons…Et dans la clair de lune !… Nous couchons avec nos femmes…Avec les vôtres aussi… »., il démontre ici qu’il n’est plus question de gloire ou d’honneur mais simplement du droit à la vie. Avec cette provocation, Hector critique le traditionnel respect dû aux morts.
Les points de suspension à la fin de la 1ère partie, montre que Hector est un homme sensible, et qu'il n'arrive pas à finir ses phrases.
Demokos interrompt le discours d’Hector. Il ne saisit pas l’ironie et pense qu’Hector critique les morts. Il lui reproche même de ne pas respecter les codes des discours aux morts.
Quant à Priam, il dit à Hector d’achever son discours car les grecs arrivent. Cela démontre que ce discours est une sorte de coutume que les vivants ne s’en intéressent pas et que les morts n’entendent pas.
La 1ère partie du discours se fonde sur l’opposition constante entre les vivants et les morts. La mort est caractérisée par la perte des sens. La vue et l’ouïe.
Il sert à flatter l'orgueil et le patriotisme des vainqueurs alors qu'en réalité c'est de l'hypocrisie car pour lui, c’est une honte d’être vivant.
Il est important de mettre en relief le jeu dans le discours d’Hector. Car en effet, nous connaissons le sentiment de ce dernier face aux conséquences de la guerre : il se sent coupable d’être vivant. Et pourtant, tout au long de cette partie, il insulte ouvertement les morts. Ces dires sont tout à fait non conformes au code du discours aux morts ! Pourquoi agit-il ainsi ? Par cette ironie, Hector critique non pas les morts mais le discours aux morts qu’il trouve inutile. De plus, comme nous le verrons par la suite, il tente de culpabiliser les vivants.
Le discours d'Hector, et sa tentation de faire culpabiliser les vivants.
La deuxième partie du passage commence exactement comme la première, avec deux oppositions.
« vous qui ne sentez pas », « respirez cet encens », et « vous qui ne touchez pas », « touchez ces offrandes »
Dans la 1ère partie, nous avons noté que la mort était caractérisée par deux sens : la vue et ouïe. Mais cette fois, l’accent est mis sur le touché et l’odorat.
La mort est donc illustrée par l’extinction des sens au fur et à mesure du discours mais toujours avec ironie car nous ne pouvons pas toucher ou sentir lorsque nous sommes morts.
On ressent ici qu’Hector parle avec franchise car il se présente comme « général sincère ». Il quitte le pronom « nous » où il parlait au nom des vivants et laisse place au « je », ainsi il donne son point de vue personnel. Le mot «General» est important car nous avons une allusion direct à la guerre et il se définie comme le chef de sa troupe qui parle à ses soldats.
Ensuite, avec la répétition du mot « égal », Hector transgresse l’opposition qu’il y a entre les vivants et les morts de la guerre ! Ceci est aussi mis en évidence par de nombreuses antithèses :
« brave/peureux », « chez vous/chez nous », « j’admire/je n’admire pas ».
Ces antithèses nous démontrent que sur terre ou dans l’haut delà, on trouve des bonnes comme des mauvaises personnes ce qui tends à instaurer une égalité entre les survivants et les défunts.
Hector prouve à nouveau sa sincérité en gardant ces convictions même lors du discours aux morts : « vous ne me ferez pas confondre, à la faveur d’une cérémonie, les morts que j’admire avec les morts que je n’admire pas.».
Cette phrase enfreint de nouveau les normes du discours aux morts car celui-ci est en général destiné à tous les disparus. Cependant, Hector s’adresse uniquement à ceux qu’il admire.
Cela nous laisse penser que cette critique s’adresse autant aux décédés qu’aux vivants lâches car comme mentionné auparavant, les vivants et les morts sont égalisés. Par cette cérémonie, Hector vise les morts et les vivants vénérables et, Indirectement, il attaque les rescapés peureux.
« Ce que j’ai à vous dire aujourd’hui », il s’agit d’une expression cérémonieuse. Avec cette phrase il recentre le discours sur son véritable sujet qui est la guerre. Ici nous avons aussi un connecteur temporel, « aujourd’hui ». Ce connecteur temporel remet l’action au présent.
Ensuite, « […] c’est que la guerre me semble la recette la plus sordide et la plus hypocrite pour égaliser les humains. » Hector présente dpnc la guerre comme une recette. Il prononce une condamnation sans appel de la guerre.
Nous
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