Prologue Antigone
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le présent domine pour décrire le calme apparent qui règne momentanément ds la famille : Antigone « regarde droit devant elle » ; Hémon « parle », Créon « médite »
des anticipations annoncent le dénouement (au futur proche : elle pense qu’elle va mourir…) ou par des allusions à l’imparfait (il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone…)
le spectateur est ainsi immédiatement placé en situation d’ironie dramatique : il en sait plus sur l’avenir que les personnages eux-mêmes. Anouilh joue sur le fait qu’il s’agit d’un mythe antique fort connu, que les spectateurs connaissent donc déjà la fin tragique. Le suspense ne porte dc pas sur le dénouement, mais sur la manière dt il sera atteint.
Cette technique pose l’atmosphère tragique de la pièce : le poids de la fatalité paraît absolu : « Il n’y a rien à faire », même si les perso ont des désirs contraires : Antigone « aurait bien aimé vivre », Créon « se demande s’il n’est pas vain de conduire les hommes… », mais ils ne peuvent échapper à leur destin puisque, au sens propre du terme, « c’est déjà écrit » !
3. Implication des spectateurs :
Le prologue s’adresse directement aux spectateurs, à la 2de personne du pluriel : « ces personnages vont vous jouer… », ou avec « nous » (l 11- 12). Il nous explique le processus de la mise en place de l’illusion théâtrale.
Au début, il nous a aucune illusion, nous savons que ce n’est qu’une histoire « jouée », un simple spectacle. Champ lexical du théâtre : personnages, jouer l’histoire, jouer son rôle, jouer au jeu difficile, rideau s’est levé. Mais progressivement l’ illusion va naître : les personnages vont s’animer, les acteurs vont leur donner vie, au point que nous ne ferons plus la différence entre l’acteur et le personnage qu’il joue, entre le « rôle » sur le papier et son incarnation sur la scène : Antigone, le personnage bien connu de la légende antique, va surgir de la maigre jf noiraude et renfermée, elle va être Antigone.
Mais nous sommes aussi appelés à voir ds cette histoire une symbolisation de notre propre vie : nous « sommes là bien tranquilles à la regarder », car nous « n’avons pas à mourir ce soir »…Mais peut-être sommes-nous tous plus ou moins responsables de la mort des petites Antigone idéalistes…. Peut-être est-ce égoïste d’être « là bien tranquilles » ds notre confort pendant que d’autres entrent « en résistance » ou se dévouent pour conduire la France… Certes, nous ne mourrons pas « ce soir », mais le destin, pour nous aussi, est déjà tt écrit…
Le style très simple adopté par Anouilh rend cette scène d’exposition encore plus poignante : « Voilà » est répété 2 fois pour nous inviter à une constatation fataliste. Le niveau de langue est courant, les phrases simples, les tournures familières (et voilà, maintenant, lui, il… ; il a été trouver…) : tous les spectateurs peuvent se sentir concernés. Le « décor neutre » suggéré par la didascalie initiale permet toutes les généralisations.
Cl : Une scène d’exposition qui remplit donc bien son rôle puisqu’elle présente les perso, l’intrigue passée, présente et à venir, pose l’atmosphère tragique de la pièce, et donne envie de voir la suite. Mais originale par sa méthode qui implique le spectateur et par son style dépouillé.
En 1944, date de la 1e représentation, on comprend que les spectateurs se soient
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