Sources Et Limites De La Croissance Économique

s Douglass North a souligné le rôle décisif des institutions: en limitant les coûts de transaction liés à la complexification croissante des économies, elles ont stimulé l'échange et la croissance.

C/ culture et croissance économique

-L'effet de la culture sur la croissance reste controversé. Le sociologue allemand Max Weber a mis l'accent sur la rationalisation croissante des activités dans le cadre du développement économique. Celle-ci n'a été possible que parce qu'une nouvelle mentalité s'est substituée à l'ancienne.

-Plus généralement, si certaines sociétés se sont développées par la croissance économique, c'est parce qu'elles avaient des valeurs compatibles avec les règles de l'accumulation capitaliste. La part spécifique de la culture dans la croissance reste difficile à mesurer.

2/ L'analyse de la croissance dans la théorie économique

A/ les principaux courants de pensée de la croissance économique;

-L'Ecole classique se divise entre la version "pessimiste" de Rocardo (état stationnaire) et la version "optimiste" de Smith (croissance forte grâce à la division du travail). La croissance capitaliste se caractérise, dans l'optique marxiste, par une concentration accrue des moyens de production et par l'accentuation du clivage entre la bourgeoisie et le prolétariat, le capitalisme étant à terme condamné en raison de la "loi de la baisse tendancielle du taux de profit". Pour les keynésiens, la croissance est par nature instable et éloignée du plein-emploi, aucun mécanisme autorégulateur ne garantissant l'existence d'une croissance équilibrée. Pour Schumpeter, les deux facteurs principaux de la croissance sont l'entrepreneur et l'innovation. Enfin, l'approche néoclassique a souligné la tendance à une stagnation de la croissance mais l'introduction du progrès technique permet de repousser cette issue pessimiste.

B/ approches contemporaines de la croissance;

-L'Ecole de la régulation a proposé une approche "originale" de la croissance des trente Glorieuses. Celle-ci est qualifiée de "croissance fordiste". Elle est fondée sur de forts gains de productivité, obtenus notamment grâce à la généralisation du taylorisme, et sur une consommation de masse rendue possible par la baisse des prix et la hausse des salaires. L'équilibre offre-demande étant aussi facilité par une politique monétaire souple, l'éxistence d'un Etat-providence et une relative autonomie par rapport au contexte international.

-De leur côté, les théories de la croissance endogène représentent un important renouvellement des approches traditionnelles: la source du progrès technique n'est plus "exogène" mais "endogène" car résultant des dépenses en recherche et développement des entreprises et des Etats. L'augmentation des compétences des individus est aussi une source de productivité et de croissance.

3/ la croissance en question

A/ les limites de la croissance;

-La poursuite de la croissance économique est aujourd'hui confrontée à de sévères critiques. Le capitalisme est en effet fondée sur l'idéologie d'une croissance illimitée. La production continue de biens et de services est la condition de survie indispensable au systéme économique, mais la généralisation d'un tel système à l'échelle planétaire n'est pas viable. La planète n'a tout simplement pas les moyens de faire face à tous les besoins et rejets d'une croissance dévoreuse d'énergie et de ressources naturelles.

-Cette perspective est bien mise en évidence par la notion d'empreinte écologique. Celle-ci mesure la surface nécessaire pour produire les ressources consommées par une population donnée et pour absorber les déchets qu'elle produit. Elle tend à augmenter avec la hausse du niveau de vie, les riches pesant beaucoupe plus sur l'environnement que les pauvres.

B/ les dégâts environnementaux de la croissance

-Le réchauffement climatique s'explique en effet par des décennies de croissance économique. L'utilisation d'énergies fossiles liée au développement économique et aux transports entraîne l'émission de gaz à effet de serre, source de réchauffement climatique. Les émissions de CO2 sont en augmentation constante depuis les années 1970 et leur volume ne peut qu'augmenter avec le dynamisme économique actuel de la Chine et de l'Inde. Ce réchauffement climatique a un coût économique et humain. Il touche principalemtn les habitants des pays pauvres, et les pertes