Sujet : Peut-On Être Heureux Indépendamment Du Regard D'autrui ?

de l’Homme.

Le regard d’autrui est nécessaire à la connaissance de soi, on ne peut exister sans autrui, ni se connaître sans l’autre, car autrui nous permet de nous distinguer, de nous différencier, nous sommes conscients de ce qui n’est pas nous. « Nous ne sommes nous qu’aux yeux des autres et c’est à partir du regard des autres que nous nous assumons comme nous-même » disait Sartre. Houellebecq soutient aussi cette thèse : « La possibilité de vivre commence dans le regard de l’autre », effectivement l’Homme a besoin d’autrui pour se sentir soi. L’autre est la personne est la personne que l’on a en face de soi, mais qui nous est étranger. Mais cet autre appartient au Pour Soi. Je peux me faire une représentation de l’autre, en faire un « pour-moi » (un être que je donne un sens), mais en définitive la nature première de l’autre, c’est d’être autre. C’est le regard d’autrui qui donne tout son sens à nos réactions émotives telles que la honte, la fierté, la jalousie et l’amour. Notre bonheur repose donc dans notre relation à autrui, qui nous procure des sensations, et nous confère le sentiment d’exister.

L’Homme, d’après Aristote ne peut vivre sans amis, il a besoin de ce contact humain pour être heureux. L’estime d’autrui, son affection nous réconforte. Nul Homme n’aurait de raison de vivre sans amis. Aristote disait que « L’amitié […]est ce qu'il y a de plus nécessaire pour vivre. Car sans amis, personne ne choisirait de vivre » dans Ethique à Nicomaque. En effet, l’Homme a besoin des bienfaits que procure l’amitié, comme le rire, la compassion, le réconfort, pour se sentir bien. Aristote poursuit cette idée : « L'amitié est une forme d'égalité comparable à la justice. Chacun rend à l'autre des bienfaits semblables à ceux qu'il a reçus. » Aussi, retrouve-t-on, dans des chansons actuelles, ces idées, comme dans la chanson C’est dit de Calogero on trouve une phrase leitmotive « On n’est riche que de ses amis ». L’Homme est donc nécessiteux de l’amitié d’autrui, du contact avec l’extérieur pour se sentir heureux. L’amitié procure donc un effet positif sur le bien-être de l’Homme.

L’Homme entretient donc un lien non négligeable avec autrui, et ce lien lui permet une sensation de bien-être, de bonheur. Toutefois, n’est-il pas possible de décider de son propre bonheur ? Ne peut-on pas refuser d’être malheureux ?

Certes, autrui occupe une place considérable dans l’existence de l’Homme, mais notre bonheur ne dépend pas nécessairement d’autrui. Nous sommes libres de nos actes, et autrui peut parfois nous nuire, aussi le bonheur est quelque chose que l’on cultive chaque jour.

L’Homme est libre de ses choix, notre bonheur ne tiens que de notre volonté. En effet, selon Descartes, le libre arbitre nous rend entièrement responsable de nos actes, nous pouvons choisir d’être heureux ou de ne pas l’être. Descartes énonce clairement « […]nous agissons en telle sorte que nous ne sentons point qu’aucune force extérieure nous y contraigne » dans son ouvrage Méditations Métaphysiques. L’Homme serait donc heureux dans sa liberté de choix et d’action, indépendamment d’autrui, l’Homme peut décider de ses actes et choisir de vivre en dehors de l’influence d’autrui. L’Homme conserve son libre arbitre en affirmant ses choix et en marquant son indépendance vis-à-vis d’autrui, et peut être heureux grâce à ses propres choix, convictions, l’Homme est souverain de lui même.

Par le regard qu’autrui pose sur soi, le soi semble destitué de sa liberté originelle. En effet, l’impact qu’autrui a sur nous est considérable, son regard peut être méprisant, admirateur, jaloux, nous déstabilise, c’est l’angoisse d’autrui. Aussi les réflexions orales qu’autrui porte sur nous peuvent nous mettre mal à l’aise, nous blesser, ainsi l’opinion d’autrui est dangereuse pour notre bonheur. Sartre disait « L’enfer c’est les autres » dans Huis clos, ce qui sous entend qu’autrui peut être mauvais. Le bonheur symbolisé par le paradis et le malheur par l’enfer, Sartre nous ferait comprendre que le bonheur se trouve est indépendant d’autrui, et que le malheur est avec autrui. L’Homme est donc divisé entre la pression que pose le regard d’autrui sur lui et l’indépendance qui serait plus sereine.

Nous pouvons dans tous les cas, travailler notre bonheur et l’échafauder indépendamment de l’opinion, du regard d’autrui, ce qui fait notre bonheur ne fait pas nécessairement le bonheur d’autrui. Le concept du bonheur est abstrait et dépend de chacun de nous. Certains rechercheront en priorité un bonheur matériel (aisance financière), alors que d’autres y préfèreront un bonheur sentimental (fonder une famille). Le bonheur est quelque chose qui se travaille, se cultive. Voltaire