Xxe Siècle

arquables

ressemblances... Il est devenu banal de parler aujourd'hui de la "crise des idéologies". Certaines refleurissent déjà et se

portent bien : les nationalismes ethniques, les intégrismes religieux ou écologiques, l'humanitarisme. Ce qui est vrai, ce

sont les reculs des doctrines, des idéologies, des modèles politiques, des dogmatismes révolutionnaires. La faillite des

régimes fascistes d'abord, des régimes communistes ensuite après 1945 pour les uns, après 1989 pour les autres, a

sonné le glas des théories et des théoriciens qui entendaient faire le bonheur des hommes malgré eux ou plutôt contre

eux, en voulant soumettre les réalités nationales et internationales au monde dangereux des idées. Il faut se toujours

se méfier des intellectuels, surtout lorsqu'ils s'emparent du pouvoir.

Deux guerres planétaires mais aussi deux crises économiques mondiales ont marqué ce XXe siècle : celle de 1929 qui

constitue un tournant entre les deux guerres et celle des années 1973-1993 avec les deux chocs pétroliers, la montée

du chômage, la récession, l'endettement du tiers-monde, la crise monétaire international et l'inflation.

Outre les révolutions russes et chinoises de 1917 et 1949, trois autres méritent d'être rappelées : la révolution

nucléaire de 1945, la décolonisation qui donna naissance à une centaine d'Etats nouveaux issus des vieux empires

coloniaux européens, et la formidable révolution scientifique et technologique qui bouleverse tous les domaines

(l'espace, la médecine, l'information, l'industrie, l'agriculture, les services). Jamais un siècle dans l'histoire de l'humanité

n'a produit autant de tragédies et suscité autant d'espoirs !

(Daniel Colard, "La société internationale à l'aube du XXe siècle", Défense nationale, avril 1995, pp. 72-73)