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L'anxiété préopératoire.

Rapport de stage : L'anxiété préopératoire.. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  29 Mai 2018  •  Rapport de stage  •  1 904 Mots (8 Pages)  •  866 Vues

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Thématiques abordées et mots clés :    L'anxiété préopératoire.

Anxiété, opération, anesthésie

Etape 1 : Description précise de la situation

Lors de mon stage en chirurgie viscérale, nous accueillons une patiente, Mme D. venu pour se faire opérer d'une hernie de la ligne blanche par cœlioscopie. Nous installons Mme D. en chambre et réalisons l'admission. Une fois tous les papiers et les informations nécessaires récupérés, nous laissons la patiente en chambre. Dans l'après-midi, la patiente sonne, je vais donc répondre. Arrivé en chambre, je demande ce dont elle a besoin. Elle me répond qu'elle veut de l'eau, je vais donc en chercher et lui ramène. Je remarque qu'elle paraît inquiète et lui demande alors si tout va bien, elle me répond qu'elle est stressée par rapport à l'anesthésie et l'opération. Je lui demande si on lui a déjà expliquée comment ça allait se passer, elle me répond que oui et me décrit ce qu'on lui a dit. Tout ce qu'elle a dit est cohérent et elle avait bien compris le déroulement de l'anesthésie et de l'opération. Je lui demande alors ce qui lui fait peur là dedans. Elle me répond que l'anesthésie lui fait bien plus peur que l'opération en elle-même, étant donnée qu'elle avait déjà subi des opérations mais pas d'anesthésie générale, sans savoir décrire pourquoi. Qu'elle redoutait aussi les douleurs et les nausées après l'opération. Je lui réponds que c'est normal d'appréhender une opération et une anesthésie générale, et que je comprends parfaitement sa peur. Je lui explique tout de même que la douleur et les nausées après l'anesthésie sont relatives à chaque personne et qu'on traitera ces désagréments le plus efficacement possible grâce aux médicaments. Je rajoute qu'il ne faut pas qu'elle hésite à nous appeler si quelque chose ne va pas. Après mes explications, la patiente restait stressée. Plus tard, une collègue infirmière va la voir dans sa chambre, Mme D est toujours anxieuse, pose beaucoup de questions et semble agitée. Malgré les nouvelles explications de ma collègue, Mme D n'est pas plus rassurée. L'infirmière appelle alors l'anesthésiste pour lui demander si une prémédication était possible, il répond positivement. Elle demande alors à la patiente si elle désire quelque chose pour l'aider à se calmer, Mme D accepte volontiers et prend le demi-Lexomil. Après la prise du médicament, Mme D est restée calme durant toute la nuit jusqu'au matin.

        Ce qui m'a interpellé dans cette situation était l'état d'anxiété de Mme D. J'ai réussi à faire verbaliser la patiente et ait eu une attitude de bienveillance. La difficulté de la situation était que, malgré les explications que je lui ai données, la patiente n'était pas rassurée. Je ne voulais pas utiliser de fausse réassurance et ne savait plus quoi dire ni faire pour essayer de calmer la patiente. Le Lexomil semblait être la seule solution ici.

Etape 2 : Questionnement sur ma pratique

  • A quoi est due l’anxiété préopératoire ?
  • Quels peuvent être les effets néfastes de cette anxiété ?
  • Comment évaluer et prévenir l’anxiété préopératoire ?

Etape 3 : Exploration et recherches conceptuelles et contextuelles

Dans un premier temps, définissons l'anxiété : Définition de l’OMS «

Sentiment d’un danger imminent indéterminé s’accompagnant d’un état de malaise, d’agitation, de désarroi voire d’anéantissement». « L’anxiété péri interventionnelle est un malaise physique et psychologique en lien avec une intervention chirurgicale ou une anesthésie. »

        L’anxiété se différencie de la peur qui se définit par : «un phénomène psychologique qui accompagne la prise conscience d’un danger, réel ou imaginé. » (http://www.cnrd.fr/L-anxiete-preoperatoire.html). Ce qui différencie la peur de l’anxiété, c’est donc le caractère spécifique de la menace.

        L’anxiété peut être mis en relation avec de nombreux facteurs, la personnalité de la personne, son vécu, sa situation, le contexte joue également un rôle important. Dans ce cas de figure, c'est l'opération et l'anesthésie qui sont les facteurs majeurs de l'anxiété, ainsi que l'hôpital, un endroit que le patient ne connaît pas dont il devra suivre les règles, ses habitudes s'en retrouvent perturbées. « Les principaux facteurs de risques chez l’adulte pour ce type d’anxiété sont le cancer, le tabagisme, les troubles psychiatriques (notamment les troubles anxieux et dépressifs), la douleur préopératoire modérée à intense,les chirurgies de lourdeur intermédiaire et le sexe féminin » (Caumo W, Schmidt AP, Schneider CN, Bergmann J, Iwamoto CW, Adamatti LC, et al. Risk factors for postoperative anxiety in adults. Anaesthesia 2001;56:720–8).

        Les manifestations de l'anxiété sont variées, elles atteignent le plan somatique et psycho-comportemental.

        Sur le plan somatique, elle se manifeste au niveau cardio-vasculaire : tachycardie, troubles mineurs du rythme cardiaque (notamment des extrasystoles bénignes avec pauses compensatoires qui donnent quelquefois l'impression à l'anxieux que son cœur va s'arrêter), douleurs précordiales (le patient redoute de "faire un infarctus"), modifications labiles de la tension artérielle ; sur le plan respiratoire : les signes vont d'une discrète oppression à des sensations plus intenses d'étouffement, voire de "souffle coupé" ; dans la sphère digestive : sensation de "boule dans la gorge" (qui gêne l'alimentation), nausées, diarrhée ; sur le plan neuromusculaire : tension musculaire quelquefois douloureuse (notamment céphalées postérieures dites de "tension"), tremblements, paresthésies, bourdonnements d'oreilles ; sur le plan vasomoteur : hyper sudation, pâleur, bouffées vasomotrices. 

        Sur le plan psycho-comportemental, Les pensées de l'anxieux sont généralement centrées vers l'avenir. Il craint facilement pour lui-même ou pour ses proches. L'activité cognitive et intellectuelle est consacrée à forger des scenarii catastrophiques dont les thèmes sont des échecs, la survenue d'une maladie, d'un accident, de problèmes financiers, etc. ; lors de certains états anxieux aigus, le patient peut vivre des expériences de dépersonnalisation (impression de perdre son identité) et/ou de déréalisation (perte de l'intimité avec le monde environnant habituel) ; les perturbations cognitives, l'inhibition de la pensée, trouvent une traduction dans l'altération des performances du sujet, lorsque existe un certain seuil d'intensité anxieuse ; l''inhibition anxieuse est aussi comportementale. Elle peut être dans certains cas masquée par une agitation improductive et désordonnée ou des comportements avec une certaine d'agressivité. (http://cve.chez-alice.fr/zone_patient/Info_medicales/Maladies_mentale/Anxiete/cours_tbl_anxieux.html)

        Si l'anxiété est durable et n'est pas prise en charge, la personne peut développer une phobie et dans de rares cas, elle peut être à l’origine d’un état de stress aigu voire d’un état de stress post-traumatique. De plus, les patients adultes qui ont des niveaux importants d’anxiété préopératoire ont un réveil postopératoire plus lent, plus compliqué et plus douloureux. (Kain ZN, Sevarino F, Pincus S, Alexander GM, Wang SM, Ayoub C, et al. Attenuation of the preoperative stress response with midazolam: effects on postoperative outcomes. Anesthesiology 2000;93:141–7.)

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