"La mère suffisamment bonne", Donald Winnicott
Fiche de lecture : "La mère suffisamment bonne", Donald Winnicott. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar caroll • 23 Mars 2017 • Fiche de lecture • 1 337 Mots (6 Pages) • 3 803 Vues
« La mère suffisamment bonne »
Traduit en 1996 par les Editions Payot « la mère suffisamment bonne » est un ouvrage qui rassemble quatre essais de Donald Winnicott :
- La préoccupation maternelle primaire.
- La mère ordinaire normalement dévouée.
- La capacité d’être seul.
- La Distorsion du moi en fonction du vrai et du faux self.
Psychanalyste et pédiatre Britannique Donald Winnicott (1896-1971) appartient à la société Britannique de psychanalyse. Il fut élève de Mélanie Klein, proche d'Anna Freud et de Jacques Lacan mais s’affichait comme indépendant. Il a su, lors de conférences, et d’interviews à la BBC, mettre en évidence plusieurs concepts dont il est l’auteur. Son travail, sert aujourd’hui encore de référence dans le monde de la psychanalyse.
Selon Winnicott, si dès sa naissance, le nourrisson grandit dans un environnement social biologique et psychique qui répond correctement à ses besoins, alors, les frustrations ou les difficultés qu’il va rencontrer seront positives et vont lui permettre de se construire et de devenir un adulte équilibré.
Généralement, c’est la mère qui répond les premiers temps, aux besoins de son nourrisson grâce à « La préoccupation maternelle primaire » Winnicott qualifie en ses termes une sorte « d’état maladif » dans lequel la mère entre. Elle développe alors une « hypersensibilité », et devient capable de ressentir ce que ressent son enfant. C’est ainsi que tout naturellement la mère comprend comment elle doit agir avec son enfant.
Par le « handling » c’est-à-dire la manipulation physique, la mère procure les soins et les gestes qui permettent de pallier la dépendance totale de son nourrisson. Grâce au « holding » c’est à dire la façon de le tenir la mère soutient réellement et psychiquement l'enfant. Ainsi sécurisé, l’enfant prend petit à petit conscience de son corps et de ses limites, il fait l’expériences de ce qui est en lui et hors de lui. Tout ceci permet au nourrisson d’exister au travers de sa mère, puis progressivement, de comprendre qu’il est un être différent capable d’agir par lui-même.
Au fil des semaines « la mère ordinaire normalement dévouée » doit savoir quitter la phase de « préoccupation maternelle primaire » pour permettre à l’enfant de sortir de son omnipotence, en le confrontant à de petites frustrations. Elle ne répond plus tout à fait parfaitement aux attentes de son enfant, ou les diffère légèrement dans le temps. Ceci doit se dérouler progressivement et de manière non traumatique. L’enfant passe ainsi « d’un état de dépendance totale à un état de dépendance relative » pour plus tard être indépendant. La mère « ordinaire et normalement dévouée » est capable de créer, au fur et à mesure des apprentissages de son enfant, un environnement stimulant. Grace à ce que Winnicott appelle « l’ojet-présenting » la mère propose un « mode de présentation de l’objet » adapté et favorable à la découverte du monde extérieur.
A ce stade, se construit alors, « la capacité d’être seul ». Il est très important que l’enfant fasse l’expérience d’être seul en présence de sa mère, au début. L’enfant, éprouve, des pulsions qui lui sont propres, il ressent alors « qu’une vie intérieure est possible » et la présence de la mère lui prouve que cette expérience est bien réelle, c’est le début de « l’intégration du moi ». La répétition de cette expérience va lui apprendre que même si sa mère n’est pas présente physiquement, elle ne l’abandonne pas et qu’il peut compter sur elle quand il en a besoin. C’est ainsi que l’enfant deviendra un adulte équilibré, capable d’être heureux tout seul.
Il est important de souligner que dans certains cas ce n’est pas la mère qui est figure référente de l’enfant, le rôle de la mère « ordinaire normalement dévouée » peut être tenu par le père, un autre membre de la famille ou un éducateur. L’essentiel étant que l’enfant jouisse d’un environnement suffisamment bon. Le cas échéant, l’enfant en sera fortement perturbé.
C’est ce que l’auteur nous explique en dernière partie de l’ouvrage intitulée « distorsion du moi en fonction du vrai et du faux self »
En s’appuyant sur ses expériences en tant que psychothérapeute, Winnicott explique comment les personnes qui souffrent de graves troubles psychologiques ont été perturbés par une mauvaise relation mère/enfant.
Selon l’auteur, au stade primaire de cette relation, le nourrisson, par les gestes de la mère doit se sentir en toute puissance pour exister, il va alors développer un « vrai self » qui n’est que sa « somme de vie sensori- motrice ».
Hors, si la mère est défaillante, l’enfant va alors développer « un faux sel » pour protéger son « vrai self ». La mère qui ne sait pas répondre au besoin de l’enfant, agit pour satisfaire ses propres besoins. L’enfant ne se sent pas existé
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