En quoi la lutte contre les cartels de drogues latino-américains est-elle une guerre asymétrique ?
Résumé : En quoi la lutte contre les cartels de drogues latino-américains est-elle une guerre asymétrique ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Lana 2.0 • 16 Octobre 2022 • Résumé • 1 103 Mots (5 Pages) • 1 434 Vues
HGGSP – GRAND ORAL
En quoi la lutte contre les cartels de drogues latino-américains est-elle une guerre asymétrique ?
En 2020, près de huit reporters ont été abattus après avoir enquêté sur les narcotrafiquants et la corruption au Mexique. C’est la raison pour laquelle ce pays est considéré comme étant l’un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes. Néanmoins, les cartels de drogue restent un sujet très populaire, car la Guerre de la drogue, qui a démarré en 2006 au sein du territoire mexicain, est toujours active aujourd’hui. Il s’agit d’un conflit asymétrique, c’est-à-dire une guerre dans lequel on oppose des forces armées déséquilibrées face à des acteurs antagonistes. Ainsi, nous serons amenés à nous interroger sur en quoi la lutte contre les cartels de drogues latino-américains est-elle une guerre asymétrique ? Pour mener à bien notre réflexion, nous aborderons dans un premier temps la guerre de la drogue au Mexique, qui témoigne la fragilité du territoire. Ensuite, nous étudierons les enjeux des cartels de drogue et enfin nous terminerons par la lutte contre la criminalité au sein du pays.
Entre 2007 et 2011, plus de 50 000 personnes ont perdu la vie au Mexique dans le cadre de la guerre de la drogue. Il s’agit d’un conflit armé, débuté en décembre 2006, dans lequel les cartels de la drogue s’opposent au gouvernement mexicain ainsi que les uns aux autres. On parle donc d’un conflit intraétatique. Ce sont les années 1980-1990 qui marquent véritablement l’apogée des cartels de drogue, avec leur mondialisation, principalement ceux de Colombie, avec le cartel de Medellín par exemple, mais aussi en donnant rôle important au Mexique, qui va servir d’exportateur principal en envoyant la drogue à l’étranger, et très souvent aux Etats-Unis, qui sont les premiers consommateurs mondial de drogues. C’est par ailleurs durant ces mêmes années que différents cartels de drogues mexicains se développent, avec l’apparition du cartel de Tijuana, de Sinaloa ou encore de Jalisco Nouvelle Génération, considéré comme étant l’un des groupes criminels les plus dangereux au monde. C’est finalement le 12 décembre 2006 que l’armée mexicaine se déploie sur les différentes régions afin de reprendre aux cartels les territoires qu’ils contrôlaient. Mais la militarisation des opérations, en plus de la corruption locale et fédérale déjà présente au sein du territoire, sont vite devenus des facteurs aggravants, ensevelissant le pays dans une guerre de plus en plus violente. En 2019, on comptabilisait près de 35 000 homicides réalisés, c’est-à-dire en moyenne un tous les quarts d’heure. Ainsi, cette guerre de la drogue témoigne d’un territoire fragilisé par une instabilité politique, notamment causée par la corruption et les tentatives d’assassinats envers les dirigeants, mais également une instabilité économique et enfin sociale.
Les cartels de drogues sont au centre de plusieurs enjeux. Premièrement, il existe des enjeux politiques. Le gouvernement du Mexique est accusé d’être trop passif mais aussi corrompu, ce qui a permis l’infiltration du crime organisé au sein des institutions de sécurité mexicaine. Certains journalistes vont jusqu’à affirmer qu’un bon nombre de présidents mexicains auraient déjà couvert un cartel, avec notamment Felipe Calderon ou encore Genaro Garcia Luna, arrêté par les Etats-Unis en 2019. Ensuite, les enjeux frontaliers et géographiques sont primordiaux pour le narcotrafic mexicain. En effet, le pays possède une frontière commune avec les Etats-Unis, avec le Guatemala et avec le Belize. Ce sont toutes les trois des points de passages géostratégiques, car elles permettent la circulation des trafics, que ce soit des stupéfiants, des armes ou encore des esclaves. Selon le gouvernement mexicain, 90% des armes des narcotrafiquants proviendraient des Etats-Unis et les banques américaines serviraient même de blanchir l’argent du narcotrafic. Par ailleurs, on assiste souvent à des conflits, car il arrive que des cartels concurrents s’affrontent régulièrement pour le contrôle de ses zones frontalières. Enfin, il existe des enjeux économiques. En effet, les services de renseignement des pays développés ont trouvé dans le narcotrafic une source de financement supplémentaire. Par exemple, durant la guerre froide, cet argent été destiné à monter des opérations clandestines ou à soutenir illégalement les alliés. Pour les pays sous-développés, le trafic de drogue sert de source de revenus parallèles pour les autorités, souvent mal payée et mal équipée. En taxant les trafiquants, les dealeurs s’assurent d’une certaine fidélité de la part des forces de l’ordre. De plus, le secteur du narcotrafic représente près de 3% du PIB du pays, et les périodes de chômage et de misères entrainent un fort recrutement dans le narcotrafic. Enfin, il existe d’autres enjeux, comme des enjeux nationaux.
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