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Stratégie de multintionalisation

Cours : Stratégie de multintionalisation. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  10 Mai 2020  •  Cours  •  5 432 Mots (22 Pages)  •  530 Vues

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Uni. Mohammed V

Faculté des SJES-Souissi

Année uni. 2016-2017

Master : Commerce international

Matière : Stratégie de multinationalisation

Prof. MAANINOU A.

Syllabus

Il est admis que les multinationales sont les principaux acteurs de la mondialisation. De par leurs stratégies, ces acteurs façonnent le paysage socio-économique à l’échelle mondiale en mettant en concurrence les territoires et les filiales. Ils déploient à cet égard des stratégies qualifiées de globales, au sens que lui donne Andreff.  Ces stratégies sont évolutives et composites. Elles évoluent sous l’influence de facteurs multiples : économique, géopolitique, institutionnel, technologique…L’essor des I.D.E. explique ainsi le dynamisme économique des multinationales ces dernières décennies. De même en est-il du rôle du commerce intra-firme qui conduit à la décomposition des processus de production, ce qui n’est pas sans incidence sur l’attractivité des territoires et le choix des implantations de ces firmes. De par leur dimension composite, ces stratégies se superposent et se renforcent mutuellement. A côté, par exemple, des stratégies de réduction des coûts, les firmes multinationales mettent souvent en place des stratégies d’externalisation et de partenariat industriel.

Ces stratégies évoluent donc et risquent de nourrir des inflexions. D’une part, la crise de 2008 est profonde. Elle n’a pas encore délivré tous ses secrets. D’autre part, l’inflexion écologique est de nature à inciter les firmes à changer de comportement. De même, face au chômage et ses corollaires, les pouvoirs politiques prônent, ouvertement ou de manière feutrée, le retour à l’interventionnisme, par le biais la politique industrielle par exemple, sinon ont recours, de façon larvée ou non, au (néo)-protectionnisme.

Sur un autre plan, de nouveaux acteurs émergents descendent dans l’arène. Ils risquent de jouer dans les années à venir les « trouble-fête ». Ces acteurs sont actifs. Ils ne se contentent plus de produire et de commercialiser des produits et des services banals. Ils proposent désormais des marchandises à haute valeur ajoutée et mettent le paquet pour innover. La montée en puissance de ces acteurs risquerait de conduire à une « redistribution des cartes ». Dans tous les cas, elle est de nature à avoir des conséquences sur le comportement des acteurs historiques que sont les firmes triadiques.

L’objet de ce séminaire est double. D’une part, fournir aux l’étudiant(e)s des points de repère solides afin d’appréhender les principaux concepts qui sont au cours des stratégies d’internalisation des firmes. D’autre part, mettre à la disposition de l’auditoire des éléments analytiques afin de mieux cerner les motivations qui sont derrière ces stratégies et les enjeux qui les sous-tendent.                                

Le premier axe a un triple caractère : didactique, conceptuel et classificatoire. Il a également une dimension historique. Il convient dans un premier temps d’avancer des définitions de quelques notions de base (firme multinationale, stratégie…). Il importe ensuite de recourir à une typologie des stratégies. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive, mais d’un premier repérage qui permet d’appréhender, sur le plan conceptuel, les motivations qui président à chacune d’entre elles. Ce qui compte ici c’est de s’arrêter sur quelques stratégies qui forment l’ossature des stratégies dites globales. Une sélection s’impose donc. On ne peut pas  faire, par exemple, l’impasse sur les stratégies d’alliance et de partenariat. Leur importance est cruciale comme en attestent les rapprochements entre des acteurs triadiques et des intervenants émergents. Par contre, on peut ne pas trop insister sur les stratégies, par exemple, commerciales, tout en gardant à l’esprit le rôle clef du marché dans l’internalisation des multinationales. Il s’agit ainsi des stratégies de réduction des coûts, de délocalisation, d’innovation, d’impartition, etc.

L’étape suivante consiste à présenter et à discuter un certain nombre de travaux qui ont comme cible de repérer et de présenter les différentes étapes de l’internalisation des firmes et la logique qui les anime. Quelques travaux sont ainsi sollicités, notamment ceux de Vernon, Porter, Andreff et Dunning. Cette posture permet un certain recul historique. Elle permet aussi de délimiter le champ d’investigation historique. La fin du 19 siècle sera le point de départ de nos investigations, même si certains historiens-économistes parlent de mondialisations et repèrent ici ou là des entreprises de type « hollow corporation », qui opèrent dans le commerce au loin, celui des biens de luxe, des épices ou encore des esclaves. Enfin, cette posture autorise à mettre le doigt sur la complexité des stratégies des firmes, de souligner fortement leur dimension composite et de réitérer leur caractère changent et mouvant.

Le second axe est plus ouvert. Il débute par une clarification sur l’interface entre  mondialisation et régionalisation. Souvent, on a tendance à sous-estimer la constitution de blocs régionaux. Or, la constitution et l’évolution de ces blocs ne sont pas étrangères à la multinationalisation des firmes et à leurs métamorphoses. Un exemple parmi tant d’autres : jusqu’à la fin des années 1970, de nombreuses firmes européennes avaient comme cible principale, outre leur marché domestique, le marché européen. Accessoirement, elles jouaient la carte exportatrice à destination d’autres marchés. Trois décennies plus tard, les enjeux stratégiques ont changé. Les firmes françaises, par exemple, prennent à bras-le-corps le chemin de l’internalisation, non seulement du côté des PECO, mais aussi en direction de l’Amérique du Nord, du Moyen-Orient, d’Asie…Les activités dédiées à l’internalisation tournent en partie autour des services qui sont l’un des leviers de la « nouvelle économie » associée, entre autres, à l’essor des NTIC. L’exemple de l’Inde est à cet égard significatif.

Bref, la globalisation financière, la libéralisation des échanges, la constitution ou le renforcement de blocs régionaux et l’émergence de nouveaux acteurs ont joué un rôle non négligeable dans la reconfiguration stratégique des firmes qui s’est traduite par un élargissement des débouchés, non seulement grâce aux exportations mais surtout par des implantations dans différentes zones du monde. La percée des firmes japonaises en est une parfaite illustration. Ces firmes ont cherché ainsi durant un premier temps à investir l’espace triadique. On passe dès lors d’une stratégie multidomestique à une stratégie plus globalisante. Puis, au fil du temps, une bifurcation pointe le nez : les marchés émergents. La course est donc engagée. Et les acteurs non triadiques y participent. Il importe dès lors de s’interroger sur les déterminants des choix d’implantation, de rendre compte des stratégies des nouveaux acteurs et de tenter d’y déceler les caractéristiques et les motivations qui les gouvernent.  Le plan retenu est le suivant :

Plan

I -Les stratégies de multinationalisation des firmes : cadre conceptuel et classification

  1. Stratégies et caractéristiques de la firme multinationale
  2. Stratégies des firmes : une taxinomie
  3. Les travaux de Vernon, Porter, Andreff et Dunning: portée et limites.

II-     Les stratégies d’internalisation des firmes : cadre analytique

  1. Mondialisation-régionalisation : éléments de cadrage
  2. Des stratégies multidomestiques aux stratégies globales
  3. Le choix de localisation et ses déterminants à l’épreuve des stratégies des multinationales
  4. L’entrée en jeu des firmes émergentes : quels enseignements ?

Bibliographie sélective

Andreff W., Les multinationales globales, Paris, La Découverte, 2003.

Colovic A., Mayrhofer U., « Les stratégies de localisation des firmes multinationales », Revue française de gestion, n°184, 2008.

Dockès P. (sous la direction de) : Ordre et désordres dans l’économie-monde, Paris, PUF, 2002.

Huchet J.-F. et Ruet J., « Les multinationales chinoises et indiennes », dans Jaffrelot C. (sous la direction de), L’enjeu mondial. Les pays émergents, Paris, Sciences-Po, 2008.

Problèmes économiques, L’entreprise, numéro hors série, 2009.

Rainelli M., Les stratégies des entreprises face à la mondialisation, Paris, Ed. Management, 2000.

Rainelli M., Relations économiques internationales, Hachette, paris, 2005.

Reich R., L’économie mondialisée, Paris, Dunod, 1993.

Ruet J., « Globalisation des firmes multinationales des économies émergentes et recomposition des variétés du capitalisme », Guerraoui D., Richet X. (s.d.), Compétitivité et accumulation de compétences dans la mondialisation, Paris, L’Harmattan, 2009.

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