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19Ème Siècle

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tat et qui ont pour mission principale de faire appliquer les décisions du pouvoir central et veiller à l’ordre des départements (préfectures) dont ils ont la charge. La seconde mesure concerne la création de la Banque de France, chargée de veiller à l’unité de la politique monétaire du pays. Cette Banque de France établira d’ailleurs en 1803 une nouvelle monnaie, le franc germinal, qui restera stable jusqu’en 1914.

Fidèle à ses idées inspirées du club des Jacobins, Bonaparte poursuit l’oeuvre politique de la Révolution : en 1801 est proclamé le Concordat, par lequel l’Eglise et le clergé, tout en conservant le soutien financier de l’Etat, ne sont plus associés aux affaires du gouvernement. Le catholicisme n’est donc plus religion d’Etat, mais demeure statutairement la première religion des Français. Le Concordat est un premier pas vers la séparation officielle de l’Eglise et de l’Etat, qui n’interviendra définitivement qu’en 1905. Par ailleurs, l’aspect législatif du pouvoir judiciaire se trouve soigneusement déterminé par le Code civil, qui définit les droits et les libertés du corps social, citoyens et corporations. Ouvrage original et unique, il marque la singularité française en matière de législation, il réaffirme des acquis de la Révolution, tels que la liberté d’entreprise et de la concurrence, ainsi que les droits fondamentaux des paysans en confirmant l’abolition des privilèges et le droit de propriété. En revanche, le code civil favorise une société qui repose sur l’autorité paternelle, plaçant les femmes sous la tutelle des hommes, renforçant le pouvoir des patrons sur les ouvriers.

Le sacre de Napoléon 1er, empereur des Français, se déroule en décembre 1804 à Notre-Dame de Paris, en présence du pape venu de Rome. Le nouveau monarque absolu du peuple français est désormais prêt à conquérir l’Europe, et peut-être même le monde. Cette conquête commence cependant par une défaite contre les Anglais conduits par l’amiral Nelson, qui détruisent complètement la flotte française à Trafalgar, au large des côtes d’Espagne, en novembre 1805. Cette défaite va assurer à l’Angleterre la maîtrise des mers et la poursuite de ses ambitions coloniales aux dépens de la France, son concurrent principal. Ce revers maritime français est toutefois réparé par une série de victoires éclatantes des troupes impériales à Austerlitz (décembre 1805) contre les armées austro-russes et à Iéna, l’année suivante, contre la Prusse. En 1807, de nouvelles victoires contre la Prusse (Eylau et Friedland), qui permettent à Napoléon d’installer son frère Jérôme sur le trône de Westphalie, ainsi qu’un traité d’alliance avec le tsar de Russie (Tilsit), assurent à la France sa domination sur une vaste partie de l’Europe. Mais Napoléon pense toujours à l’Angleterre, protégée par les mers, et l’empereur décide en 1808 d’instaurer un blocus économique, interdisant tout commerce européen avec les Iles britanniques. En 1809, Napoléon remporte à nouveau une victoire à Wagram, contre les Autrichiens, ouvrant les territoires de l’Adriatique à l’empire français. En 1811, cet empire a atteint son apogée, les membres de la famille de Napoléon sont à la tête des différents états sujets de l’Empire. En même temps, l’insatisfaction monte et la résistance s’organise : la Prusse restaure son armée et la Russie rompt le traité de Tilsit, forçant les troupes françaises dans une campagne militaire en Russie qui se terminera par une retraite désastreuse où près de la moitié de la Grande Armée est anéantie.

La retraite de Russie amorce le déclin de l’Empire. En 1814, l’Europe entière forme une coalition contre la France, entraînant une confrontation à Leipzig, où les troupes françaises sont battues. La France est alors envahie et l’empereur doit abdiquer. Il est fait prisonnier et déporté à l’île d’Elbe, au large des côtes de Toscane. Napoléon s’en échappe cependant l’année suivante et en mars 1815, il parvient à reprendre le pouvoir, revenu depuis son départ à Louis XVIII, frère de Louis XVI. Mais ce retour de "l’ogre corse", ainsi qu’il est surnommé, est de courte durée, il se conclut par une ultime défaite contre les Anglais et les Prussiens le 18 juin, à Waterloo (Belgique). Les Cent Jours de Napoléon sont terminés, il est cette fois exilé à Sainte-Hélène, une petite île située dans l’Atlantique sud, à 6000 kilomètres de la France. La vie de Napoléon s’achève ici en 1821.

La fin de l’Empire coïncide avec la fin de la période révolutionnaire en France et des guerres continuelles qui l’ont marquée. Vingt ans de conflits ont fait plus de trois millions de morts en Europe, la France de 1815 est diminuée économiquement et socialement profondément divisée; avec le traité de Paris qui lui retire la Savoie, son territoire est réduit par rapport à l’état de ses frontières en 1789. Plus encore, l’image de la France s’est fortement détériorée, tous ses voisins se méfient désormais de cette nation révolutionnaire, ambitieuse et guerrière. Associant principalement l’Angleterre, l’Autriche et la Russie, la Sainte-Alliance est alors formée, elle prévoit une intervention militaire commune contre la France si la menace se réveillait à nouveau.

Le retour de la monarchie (1815-1848)

Après l’épisode napoléonien des Cent Jours, la réinstallation de Louis XVIII sur le trône de France en juillet 1815 marque le début de la Restauration et le retour de la monarchie de droit divin en France. Cependant, le nouveau roi ne peut ignorer un quart de siècle de réformes et de changements. Il "octroie" ainsi au pays une Charte, qui n’est pas une constitution car elle dépend exclusivement du bon vouloir du monarque, mais elle maintient certains acquis fondamentaux de la Révolution, notamment ceux qui sont à l’avantage de la bourgeoisie. La Charte permet aussi la formation de partis, et l’assemblée se divise aussitôt en trois courants principaux : à gauche, les libéraux défendent les libertés de 1789; au centre, les constitutionnels sont partisans d’une Charte ouverte et démocratique; enfin, à droite, les ultra-royalistes, soutenus par la noblesse, souhaitent le rétablissement des anciens privilèges. La Charte établit également le "suffrage censitaire", par lequel une certaine catégorie de la population - les plus riches - peut bénéficier, en l’achetant, du droit de vote. Sur une population de 32 millions d’habitants que compte la France à l’époque, environ cent mille personnes bénéficient de ce droit.

Le règne de Louis XVIII (1815-1825) représente une période de calme et favorise une certaine prospérité économique pour le pays. Dans une atmosphère de relatif libéralisme politique, une réconciliation nationale s’opère entre le peuple ordinaire et la bourgeoisie d’une part - qui souhaitent éviter un retour à l’ordre ancien - et d’autre part les "émigrés" de la noblesse qui reviennent au pays, forcés à s’ajuster aux réalités nouvelles. Un changement de climat intervient cependant lorsque Charles X, frère de Louis XVIII, accède au trône en 1825. Les sympathies de Charles X envers le camp royaliste sont connues, et une partie de la noblesse croit alors que le moment est venu pour un retour à l’Ancien Régime. Charles X se fait d’ailleurs sacrer à Reims, selon la tradition dynastique et l’une de ses premières mesures est d’accorder aux anciens propriétaires de bien nationaux une forte indeminité, ce qui provoque la colère des libéraux. Charles X s’emploie ainsi à affaiblir pendant son règne les prérogatives de la Charte qu’il juge trop libérales. En mai 1830, il dissout l’Assemblée, espérant ainsi reconduire une majorité élargie; le même mois, dans le but de consolider son autorité et de favoriser de nouveaux débouchés commerciaux aux pays, Charles X ordonne une expédition militaire contre la ville d’Alger, qui est finalement prise en juillet. Toutefois, si l’expédition d’Alger est un succès, la dissolution de l’Assemblée aboutit à un échec, car l’opposition libérale sort renforcée de ces élections. Charles X tente alors un coup de force : par une série d’ordonnances, il dissout à nouveau la Chambre, supprime la liberté de la presse et réduit le nombre d’électeurs en augmentant le "prix" du droit au vote (le "cens"). Ces mesures provoquent la colère du peuple parisien, qui se révolte au cours de journées nommées les "Trois Glorieuses", les 27, 28 et 29 juillet. L’insurrection provoque finalement la chute de Charles X, et son exil.

C’est au duc d’Orléans, descendant de Louis XIII, que revient le trône de France, qu’il assumera sous le nom de Louis-Philippe. Le nouveau roi n’apporte pas de changements radicaux à la Charte, mais durant son règne, la menace d’un retour au pouvoir des royalistes se fait moins pressante. Au plan de l’expression publique, les libertés de la presse sont fortement réduites à partir de 1835, à la suite d’un attentat manqué contre le roi. Alors que peuple continue à être tenu à l’écart du pouvoir, le suffrage censitaire est élargi, ce qui renforce le poids politique de la bourgeoisie libérale, qui bénéficie par ailleurs de l’expansion économique et industrielle du pays, surtout après 1840. L’industrie textile, la construction de machines, la métallurgie se développent fortement, favorisées par l’essor des chemins et fer et l’extraction du charbon. Ces industries s’installent dans certaines villes et régions (le Nord, Paris,

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