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Charlotte Perriand : de la photographie au design

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de sa chaise longue basculante qui s’adapte à la morphologie du corps humain, elle illustrera les différentes positions qu’on peut prendre sur la chaise en photographiant un mannequin dans les différentes postures et en fait ensuite un photocollage rehausser d’encre de chine.

De même la photographie lui permet de communiquer ses convictions. Elle crée un photomontage géant de 20 mètres de long qui dénonce la grande misère de Paris pour que les parisiens comprennent que l’urbanisme déplorable de la capitale n’est pas une fatalité et qu’il faut la combattre car c’est une affaire politique au sens premier du terme.

En 1936 quand le Front Populaire arrive au pouvoir c’est une énorme fresque photographique qu’elle installe dans la salle d’attente du ministère de l’agriculture pour montrer « la nécessité d’apporter les progrès économiques et sociaux dans le monde rural, au même titre que dans les monde ouvrier des cités ».

Enfin en 1937 pour l’exposition internationale de Paris elle réalise avec Fernand Léger un ensemble de photomontages de plus de 80 mètres de long pour le pavillon de l’agriculture. Ceux ci exprimaient le programme de la reforme agraire du front populaire.

Photo ?

Ensuite ce qui fait de Charlotte Perriand une figure à part parmi les architectes de l’architecture moderne c’est sa formation d’architecte d’intérieur. Même si en 1969 elle se verra attribuer un rôle d’urbaniste et d’architecte pour la station des Arcs elle crée surtout des espaces intérieurs. Cependant elle se revendiquera toujours architecte et non designer : « je ne conçois jamais un meuble pour un meuble mais pour un volume architectural et un besoin en tenant compte des gestes, de la technique, de l’harmonie, de l’espace…. Je ne suis pas designer, je suis avant tout une architecte. »

Elle formera dès 1927 un trio avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret inséparable. Ils adhèrent à une même conception de l’architecture : l’architecture, l’urbanisme et l’architecture d’intérieur sont indissociables. Ils forment un tout.

C’est dans cette idée qu’elle créera des intérieurs pour les constructions de Le Corbusier, en adhérant à son optique fonctionnaliste et très inspirée dans un premier temps par le machinisme et l’industrialisation. Charlotte Perriand crée des meubles en acier tubulaire comme la chaise longue basculante ou le fauteuil tournant (1927). Comme Marcel Breuer ou Mies Van Der Rohe qui avaient déjà commencé a fabriqué des chaises en acier tubulaire, ou Mart Stam a montré son dessin de chaise cantilever en 1927. Alfred Roth qui était chargé de superviser la construction des deux maisons de la Weissenhof Siedlung, a créé de simples lits en acier tubulaire, les maisons sont meublées de façon austère de chaises Thonet, de placards encastrés et de casiers de bois.

Chaise tournante (1927)

Ensuite elle s’orientera vers des matériaux comme le bois elle réalisera sa chaise longue en bambou dans le cadre des expositions japonaises.

Chaise longue en Bambou (1940)

De plus elle s’investit beaucoup dans une démarche de recherche de nouvelles fonctionnalités, sur ce point sa méthode diffère de celle de Le Corbusier. On peut voir cette différence dans l’approche de la salle à manger. Le Corbusier préfèrera un ensemble de tables juxtaposables standards en base acier tubulaire alors que Charlotte Perriand inventera la able extensible doté d’un plateau composé de lattes de bois recouvertes de caoutchouc et placées dans un cadre coulissant. C’est aussi ce qui distingue Charlotte Perriand des autres architectes : son inventivité.

Dès 1929 son art s’oriente vers ce qu’elle appellera avec Pierre Jeanneret et Fernand Léger l’art brut. C’est une conception artistique autours des objets trouvés dans la Nature et façonnés par le temps : silex, galets, racines, bois roulés par la mer… Certains architectes comme le Corbusier commencent à intégrer des objets de la nature dans ses peintures, alors que précédemment seul l’objet manufacturé avait son importance. Alvar Aalto, à la même époque est quant à lui depuis toujours attaché au design organique utilisant le bois pour ses meubles, ainsi que le bois et la brique pour ses bâtiments (ex) le centre municipal de Säynätsalo. Cependant le concept crée par Charlotte Perriand et ses deux amis est très novateur. L’objet sauvage, l’objet trouvé dans la Nature est source d’inspiration et de rêverie. Pour eux cette étude de la Nature permet une réflexion sur les rapports entre les hommes et la nature et le sens de la vie.

C’est une source inépuisable de formes, de matériau qui leur permettent d’élargir la vision de l’architecture moderne jusqu’alors limitée au cercle, à la ligne droite et au carré sans pour autant nier leur but principal le fonctionnalisme.

On parle des travaux de Charlotte Perriand comme un fonctionnalisme poétique. Elle s’inspire dans la nature des asymétries, des tangentes pour les formes libres de ses tables.

Dans l’exposition ses tables

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