Comment les etats naissent-ils ?
Commentaires Composés : Comment les etats naissent-ils ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirescaractéristiques de ce contrat sont qu’il est toujours révocable, on peut rompre ce pacte et détruire l’Etat mais aussi que les gouvernants font partie de ce contrat social « un vrai contrat entre le peuple et les chefs qu’il se choisi ». Si le souverain abuse de l’autorité qu’il a reçu le peuple est donc en droit de se révolte. Les deux dernières thèses sont donc liées, si les dirigeants sont liés par le contrat, ils ont donc des obligations.
Cette théorie est reprise par Engels, disciple de Marx, dans son ouvrage L’origine de la famille de la propriété et de l’Etat. L’auteur s’appuie sur la classification de Morgan qui classe les sociétés primitives selon leur degré d’avancée technique, reprenant les thèses évolutionnistes qui juge l’Etat comme un processus inévitable corrélé à celui du capitalisme. C’est le premier paradigme, le paradigme économique de Barrington Moore. Reprenant la pensée rousseauiste il introduit la pensée de communisme primitif, selon laquelle le droit de propriété n’est pas un droit naturel, mais une construction des hommes à un moment donné. La gentilice primitive va découvrir au fur et à mesure de son évolution notamment avec les découvertes de l’agriculture et de l’élevage, la notion de surplus, qui va entrainer peu à peu la division sociale du travail et la création des inégalités. Durkheim propose dans Division du travail social l’idée que la division du travail permet à elle seule de rendre compte de la transformation des systèmes sociaux. Pour protéger ces richesses les multiples gentilices vont se rassembler en village, de plus en plus importants auxquels on va attribuer des chefs militaires et qui vont avoir la présence peu à peu d’une aristocratie. Ces Cités-Etats (comme Athènes) vont tenter de s’enrichir encore plus, soit en commerçant entre elles mais aussi en cherchant à conquérir de plus larges territoires comme le souligne Wasterlein dans son ouvrage The modern World Système.
Le deuxième processus qui va ensuite entrer en jeux est le processus de rationalisation du pouvoir comme le soutien Max Weber. En effet, l’Etat doit alors se séparer de la religion pour poser les limites de la séparation spirituel/temporel. L’Etat va alors se servir de la religion pour assoir son pouvoir sur le monde, cherchant ainsi à briser les liens patrimoniaux du système féodal pour incarner sa personne le plus souvent dans un souverain et créer ainsi une première centralisation du pouvoir. Mais cette centralisation ne serait possible sans le double monopole que crée l’Etat en même temps. Il s’octroi en effet par un double processus liant la guerre et l’impôt, le monopole fiscal et celui de la contrainte légitime. On assiste ainsi à la naissance de la rationalité et de la légalité qui se révèle être la bureaucratie institutionnelle régit par des règlements.
A la lumière de la pensée Rousseauiste, on peut remarquer que tout un courant de penser considère le fait que l’Etat est né d’un contrat social et que les sociétés tendent toutes plus ou moins à l’adopter. Qu’il est donc légitime que celui –ci possède le monopole de la violence légitime car il est né de la volonté de chacune des parties de la société. « L’Etat actuel est une fiction, on ne peut pas parler d’Etat mais bien analyser les divers types d’Etats qui se sont constitués dans chacune des sociétés en fonction de leur histoire ». Hors tous les théoriciens ne sont pas d’accord sur cette thèse et ils sont également nombreux à refuser l’idée d’un état institutionnel.
Deux siècles plus tôt une autre thèse sur la naissance de l’Etat est émise par Jean Bodin dans ses ouvrages, L’exposé du droit universel et surtout dans Les Six livres de la République (1576). Dès la première phrase, Bodin affirme que « République est un droit gouvernement de plusieurs mesnages et de ce qui leur est commun avec la puissance souveraine ». Selon lui, la seule manière de naitre pour un état est la force c’est à dire la puissance militaire. Il nait sans consentement des populations et donc de la société. La force suffit donc pour constituer l’Etat et n’importe qui pourvu qu’il en possède peut devenir chef. C’est l’Etat d’Acquisition. L’Etat ne repose pas d’abord sur la liberté de ses membres mais sur un principe universel transcendant toutes les volontés. La forme autoritaire de l’Etat tien au fait que celui ci détient le monopole de la violence légitime mais que celui-ci n’est pas la volonté du peuple.
Pierre Clastres dans La Société contre l’Etat, reprend cette théorie d’un état métaphysique en critiquant les théories rousseauistes et en prenant l’exemple des sociétés sans états : les sociétés primitives. Il dénonce l’ethnocentrisme qui proclame que l’histoire est à sens unique et que chaque société est poussée à parcourir les étapes qui mènent à la civilisation. Pour lui « la relation politique précède et fonde la relation économique ». Clastres affirme que l’Etat n’est pas nécessaire à chaque société mais que celui ci s’impose pour une raison mystérieuse, le qualifiant de pouvoir coercitif « c’est la révolution politique, c’est cette apparition mystérieuse, irréversible, mortelle pour les sociétés primitives, ce que nous connaissons su le nom d’Etat ». L’Etat est donc un mal c’est « l ‘oppression politique détermine, appelle, permet l’exploitation », c’est « l’instrument qui permet à la classe dominante d’exercer sa domination sur les classes dominées ». Il oppose cette figure à celle du chef de tribu qui est « un chef prisonnier »au service de sa tribu dans les sociétés primitives. L’Etat est donc mauvais et si on ne peut pas bien en définir les causes on peut toutefois s’employer à lutter contre lui : « L'histoire des peuples sans histoire, c'est [...] l'histoire de leur lutte contre l'État. ». Pour Clastres ce n’est donc pas la société qui est à l’origine de l’Etat mais bien ce dernier qui s’impose de façon mystérieuse de façon autoritaire. Cependant, comme le démontre Lapierre, ce n’est pas parce que l’état n’existe pas qu’il n’y a pas de monopole de la violence légitime. Cette ci s’exprime par exemple lors des rituels d’initiation des jeunes hommes.
La genèse de l’Etat trouve donc son accomplissement dans
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