Daniel Fabre "Faire Sa Jeunesse Au Village"
Compte Rendu : Daniel Fabre "Faire Sa Jeunesse Au Village". Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresVoici quelques ouvrages et principaux livres de Daniel FABRE :
1969 : Jean de l’ours, analyse d’un conte populaire.
1973 : La tradition orale du conte occitan, les Pyrénées audoises.
1975 : Communautés du Sud.
1992 : Carnaval ou la fête à l’envers.
1993 : Histoire de la France… etc.
-Enfin, pour situer le contexte scientifique, nous pouvons préciser que l’écrit de Daniel FABRE est un texte empirique. Il décrit et analyse en effet les pratiques juvéniles de la fête dans un village languedocien durant les années 1960. De cette observation, FABRE se situe dans les courants de l’époque qui cherchaient à caractériser, à nommer la jeunesse dans les sociétés modernes et contemporaines.
I. Une synthèse analytique du texte : ,
Daniel FABRE en rédigeant ce texte, voulait exprimer l’idée que la jeunesse détient les rites de la cohésion communautaire dans la fête locale, il voulait montrer également que les jeunes ont des places bien définies dans la fête et que leurs actions juvéniles et leurs expériences favorisent le passage à leur statut d’adulte et de citoyen. FABRE dit alors que « La jeunesse y apparaît comme détentrice des rites de la cohésion communautaire et comme l’actrice principale de la burlesque et violente dissolution ». Cette phrase signifie que les jeunes ont leur place dans la fête locale et qu’ils permettent d’entretenir et de favoriser les liens entre villageois. En ce sens l’auteur analyse le phénomène comme un contrat entre la jeunesse et l’état. FABRE parle de la fête pour analyser la jeunesse car pour lui, la fête est le meilleur évènement pour observer cet âge social.
L’auteur fait plusieurs hypothèses, effectivement il pense donc que la fête est le meilleur moment pour observer la jeunesse, également il pense que les jeunes sont en charge de plusieurs fonctions dans la société et ont des rôles à tenir entre eux (relations filles/garçons, relations entre filles et entre garçons, relations entre plus jeunes/plus vieux…). Il fait aussi l’hypothèse que la jeunesse maintient les relations communautaires. Afin d’exposer ses idées, FABRE fait donc l’analyse de comportements juvéniles au sein de fêtes locales dans les années 60. Il a adopté une démarche d’observation à la façon anthropologique quant à ce village languedocien et il nous décrit alors la manière dont se déroule la fête ainsi que le rôle que les jeunes jouent dans la participation à celle-ci.
Il développe donc sa thèse en s’appuyant sur les faits qu’il a pu observer dans le déroulement de la fête de ce village. Pour FABRE, les jeunes détiennent en effet les « rites de la cohésion communautaire » autrement dit, ils permettent d’unir le village et de favoriser les relations communautaires dans l’exemple qui est montré ici, c’est-à-dire la fête.
1°. Tout d’abord, voyons pourquoi il choisit d’observer les comportements juvéniles au travers de la fête locale. FABRE juge la fête comme « royaume temporaire des jeunes », les jeunes s’y investissent, se mettent au-devant de la scène, et essayent d’êtres les maîtres de la fête. Cette dernière est quelque part le lieu d’apparition des jeunes. L’auteur dit même que : « Le temps de la fête, fait de revirements soudains, d’alternances, de scènes simultanées, concentre ces mouvements contradictoires ; mieux que tout autre moment, il expose leurs relations nécessaires. »
2°. Dans un deuxième temps, nous pouvons voir ce que FABRE pense de la place des jeunes au sein de la fête.
La jeunesse, d’après les écrits de l’auteur tient un rôle très important dans la fête, elle participe en effet énormément à l’organisation de cette manifestation locale. Par exemple, les jeunes portent les choses lourdes, vont chercher les matériaux nécessaires, et tout cela sous le regard des adultes. C’est ce que FABRE nomme « la division du travail festif ». Les jeunes apprennent donc ainsi et se forment pour devenir de futurs citoyens.
D’autre part, la jeunesse veut montrer qu’elle a participé à la formation de la fête en rectifiant certains détails au dernier moment comme changer des ampoules par exemple afin que l’on voit la jeunesse travailler. Les anciens viennent par la suite féliciter la jeunesse.
Une fois les préparatifs terminés et la fête entamée, les filles invitent leurs amies de classe, les garçons également ou bien des amis de villages voisins, des cousins… Les jeunes sont nombreux lors de la fête locale. La jeunesse se met en avant lors du bal, c’est en effet un lieu de rencontre, de l’échange galant, et c’est le moment de montrer que l’on est fort en danse.
Les jeunes sont au premier plan tout au long de la fête, ils suivent tous les rituels de la tradition telle que la messe le dimanche matin par exemple, ou le tour de table (le fait de frapper à la porte des gens en revenant de la messe) et ils s’investissent dans ces derniers.
3°. Par ailleurs, FABRE nous parle d’une certaine « cohésion communautaire », en effet les jeunes entretiennent des relations entre eux ainsi qu’avec les villageois adultes et contribuent donc à une cohésion sociale dans le village. Effectivement, les relations entre la jeunesse et les gens du village prennent une place importante dans la fête.
En effet, en laissant faire les jeunes dans les préparatifs, nous pourrions penser que les adultes ont pour objectif de les préparer à leur vie future. Sans compter que cette pratique rapproche les générations. Il s’agit du même principe lorsque le dimanche matin après la messe, les filles accompagnent les femmes au cimetière et les garçons accompagnent les hommes au monument aux morts en souvenir des défunts. Nous pourrions éventuellement comprendre ici que c’est ainsi qu’une tradition se transmet et que les jeunes sont préparés à leur statut de citoyen.
Egalement, lors de ce que les villageois nomment le « tour de table », qui est un évènement qui a lieu après la messe et les visites au cimetière et monument aux morts, dont il s’agit de frapper à la porte des gens, musiciens sur le seuil de la maison : les maîtres de maison invitent la jeunesse à entrer. C’est ainsi que s’accentuent les liens communautaires, le bal miniature se remet en route, la jeunesse fait le tour des maisons avec une charrette ou un tracteur et se font invité dans les maisons…
Nous pouvons cependant ressentir que les adultes ont tendance à la sévérité avec ses jeunes, en effet, ces derniers doivent être préparé à quitter le village pour certains, ils doivent se préparer à leur vie future. Les garçons par exemple, partent pour leur service militaire, les adultes les préparent à leur destinée.
Par ailleurs, la jeunesse entretient en son sein des relations. En effet, par exemple l’argot, est un signe de reconnaissance dans les cafés, au travail que les garçons dès 14 ans emploient. D’autre part, il existe une forme de hiérarchie entre jeunes que la fête peut nettement mettre en évidence. Effectivement pour les préparatifs festifs, les jeunes s’y prennent souvent de manière urgente, et mettent en place inconsciemment ou non un système hiérarchique qui vise d’après FABRE à afficher « très ostensiblement leur discipline et leur hiérarchie, dont ils ne cessent de donner des gages ». En effet il existe des « meneurs » qui sont souvent les plus âgés et célibataires, des « estivants » qui ont des parents qui possèdent des maisons au village et des « invités » qui sont là pour l’occasion de la fête.
D’autre part, en continuant dans l’analyse des relations entre la jeunesse, il y a bien évidemment l’importance des liens filles/garçons. Dans le village, les rapprochements entre les filles et les garçons sont mal vu et les baisers entres fiancés seraient « malséants » d’après FABRE. Egalement lorsque les filles invitent leurs amies pour les festivités, les garçons les désignent comme « elles ont à leurs
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