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Dans quelle mesure peut-on recourir à une politique d’inspiration keynésienne face aux crises actuelles ?

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Par   •  19 Avril 2018  •  Cours  •  753 Mots (4 Pages)  •  912 Vues

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Dans quelle mesure peut-on recourir à une politique d’inspiration keynésienne face aux crises actuelles ?

Les crises économiques de ces dernières années, qu’elles trouvent leur source dans le monde de la finance ou celui de l’industrie, ont relancé le débat sur la pertinence des politiques économiques inspirées de Keynes. L’État doit-il et peut-il remettre de l’huile dans la machine économique afin de la relancer ? Ou son action est-elle finalement nuisible ? L’économiste John-Maynard Keynes suggérait à l’État, lorsque les mécanismes de marché tardaient à trouver un équilibre de plein emploi, d’intervenir afin d’améliorer les anticipations de demande. L’État dépense pour assurer un revenu minimum aux ménages (allocations chômage, aides) ou investit pour pallier le manque d’investissements privés (grands travaux, chantiers de construction, dépense en R&D). Mais des contraintes nouvelles, au XXIe siècle, rendent visiblement moins efficace le principe du multiplicateur : les États s’endettent et le chômage persiste, notamment en France. Nous verrons quelles contraintes intérieures et extérieures viennent limiter la portée des politiques keynésiennes.

I - L’endettement des États constitue une contrainte nouvelle

- Explosion de la dette publique : l’État doit sans cesse attirer de nouveaux capitaux. Une partie de ses ressources sert à rembourser sa dette, au lieu de servir la demande effective. - L’État ponctionne des impôts sur les ménages et les entreprises : c’est l’effet d’éviction qui réduit la portée du multiplicateur keynésien. - Les taux d’intérêt risquent d’augmenter face aux besoins de l’État. Soit parce que les ménages et les entreprises anticipent de l’inflation (à long terme) soit parce que l’État doit attirer les capitaux. Si l’État s’endette de trop, les agences de notation risquent de dégrader leur appréciation de sa dette, ce qui peut entraîner une hausse des taux. Cette tendance se fait au détriment des entreprises. Les capitaux financiers se tournent vers les obligations d’État, plus sûres, en général, que les investissements dans les entreprises. Lesquelles doivent offrir des perspectives de bénéfice encore plus élevées avant de trouver le financement de leurs investissements. Au total, l’endettement des États réduit la visibilité sur l’économie, ce qui assombrit un peu plus l’activité économique

A ces éléments d’ordre intérieur, s’ajoutent les nouvelles contraintes de la mondialisation.

II - Des frontières élargies au-delà des États

La politique de relance keynésienne suppose un monde fermé : les entreprises (et les ménages) dépensent ce qu’elles (ils) ont reçu en achetant des biens et services produit sur le territoire, et ainsi de suite. Or une grande partie de l’activité économique est aujourd’hui importée. Ainsi, la France souffre d’un déficit structurel concernant les biens d’équipement (notamment vis-à-vis de l’Allemagne) ; de nombreux biens de consommation courante sont produits dans les pays à bas coût (Chine,

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